L'Enfant noir de Camara Laye RĂ©sumĂ© de L'Enfant noir de Camara LayeorganisĂ© par chapitreChapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11 Chapitre 12CHAPITRE 1L'enfant qui fait l'objet du titre de l'ouvrage nous y est prĂ©sentĂ© pour la premiĂšre fois sous le signe du serpent, l'animal totem de son pĂšre et du clan des la description des lieux de son enfance-la concession, l'atelier du pĂšre, la case de la mĂšre, celle du pĂšre et de la vĂ©randa attenante oĂč il aime Ă jouer-, le chapitre Ă©voque la lente initiation de l'enfant aux significations du serpent, animal dangereux sauf Ă en adopter, comme son pĂšre, le bon petit serpent noir que caresse son pĂšre Ă la fin du chapitre est l'animal totem du clan des forgerons, dont l'enfant se demande s'il hĂ©ritera, ou s'il lui prĂ©fĂ©rera le chemin de l'Ă©cole. CHAPITRE 2Une femme ayant besoin d'un nouveau bijou pour une fĂȘte religieuse arrive chez le pĂšre du narrateur, qui est orfĂšvre, avec un griot qui est censĂ© inspirer l'artisan. Suivant les exigences rituelles, le pĂšre s'est purifiĂ© le matin mĂȘme, prĂ©venu par son gĂ©nie de la tĂąche qu'il aurait Ă accomplir ce jour-lĂ . L'enfant apprĂ©cie la transformation quasi magique de l'or en bijou et l'extraordinaire travail de son pĂšre, qui est aidĂ© dans sa tĂąche par la prĂ©sence du petit serpent noir. La femme Ă qui le bijou est destinĂ© s'Ă©merveille devant le spectacle elle aussi, mais la mĂšre du narrateur ne partage pas l'admiration de celle-ci, croyant au contraire que le travail de l'or ne peut que nuire Ă la santĂ© de son 3La visite Ă la concession son oncle Lansana reprĂ©sente un moment privilĂ©giĂ© pour l'enfant, qui fait le voyage de Kouroussa Ă Tindican accompagnĂ© du frĂšre cadet de celui-ci. Ce voyage se caractĂ©rise par des dialogues enjouĂ©s qui aident l'enfant Ă supporter la difficultĂ© de marcher si longtemps et finit par l'accueil de l'enfant par sa passe son sĂ©jour Ă Tindican Ă bien manger, Ă jouer avec les autres enfants, et Ă aider ceux-ci Ă chasser les oiseaux et les autres bĂȘtes des champs cultivĂ©s. Le narrateur se distingue des autres enfants par ses habits d'Ă©colier. La journĂ©e se termine par un repas de famille oĂč Lansana, enfin rentrĂ© des champs, se montre bienveillant vis-Ă vis du 4La moisson du riz du mois de dĂ©cembre est un effort communautaire puisque toutes les familles font la rĂ©colte gĂ©nĂ©rale le mĂȘme jour. Les hommes sont responsables de la moisson proprement dite; les femmes, de leur cĂŽtĂ©, sont responsables de nourrir les travailleurs et les enfants. La moisson est prĂ©sentĂ©e comme un Ă©vĂ©nement joyeux auquel la communautĂ© participe avec allĂ©gresse, chantant et travaillant au rythme du au narrateur, il participe Ă la moisson en aidant son jeune oncle. Son travail consiste Ă prendre les bottes d'Ă©pis rĂ©coltĂ©es par son oncle, les dĂ©barrasser de leurs tiges, les Ă©galiser, et porter les gerbes au milieu du champ. Le narrateur reconnaĂźt la duretĂ© du travail et voudrait bien manier Ă son tour la faucille, mais son oncle l'avertit que ce travail de faucheur ne sera sans doute jamais le 5On apprend que, revenu Ă Kouroussa, le narrateur demeure chez sa mĂšre, Ă la diffĂ©rence de ses frĂšres et sĆurs, qui dorment chez leur grand-mĂšre paternelle. C'est dans ce chapitre que le narrateur nous fait le portrait de sa mĂšre, une femme gĂ©nĂ©reuse qui est chargĂ©e de la prĂ©paration de la nourriture, de l'Ă©ducation des enfants. Elle traite les apprentis de son mari comme ses propres enfants, les nourrissant et s'occupant de tous leurs femme se distingue non seulement par sa naissance noble et son air d'autoritĂ©, mais surtout par ses pouvoirs spĂ©ciaux qui lui viennent de sa position de puĂźnĂ©e de jumeaux et du totem familial, le crocodile. Elle a une influence remarquable sur les animaux et peut puiser dans l'eau du Niger sans craindre l'attaque des crocodiles. Le narrateur apprĂ©cie les prodiges effectuĂ©s par sa mĂšre tout en reconnaissant, de son point de vue adulte, leur nature 6Le narrateur frĂ©quente l'Ă©cole coranique et, plus tard, l'Ă©cole française. Dans l'une comme dans l'autre, les rapports entre filles et garçons se caractĂ©risent par la moquerie universelle. Cependant le narrateur dĂ©veloppe un rapport diffĂ©rent avec Fanta, l'amie de sa le maĂźtre d'Ă©cole qui reprĂ©sente l'autoritĂ©, faisant rĂ©gner le silence et ayant recours aux punitions corporelles. Les enfants, pour leur part, sont calmes et attentifs. Les grands sont souvent les bourreaux des petits, les forçant Ă faire les corvĂ©es imposĂ©es par le maĂźtre. Lorsque leurs interventions deviennent trop brutales, les parents interviennent, contraignant enfin le directeur de changer de 7Le rite de KondĂšn Diara constitue la premiĂšre Ă©preuve de l'initiation des jeunes incirconcis au monde adulte. Le soir de la veille du Ramadan, les enfants Ă initier sont cueillis par une troupe hurlante, et participent tous Ă une fĂȘte communautaire, aprĂšs laquelle ils subissent tous la cĂ©rĂ©monie des lions dans un lieu sacrĂ© de la brousse. Le narrateur confie au lecteur la peur Ă©prouvĂ©e lors de cette nuit, peur de l'inconnu, mais aussi des rugissements de lions invisibles aux enfants. A l'aube, l'instruction finie, les enfants dĂ©couvrent de longs fils blancs couronnant toutes les cases de la concession et se rejoignant au somment d'un Ă©norme fromager. Le mystĂšre de l'installation de ces fils aussi bien que la source du rugissement des lions sont rĂ©vĂ©lĂ©s par le narrateur, Ă©loignĂ© de son pays natal et peu soucieux des secrets de sa communautĂ© natale. CHAPITRE 8PrĂ©parĂ©s par le rite de KondĂšn Diara, les garçons de douze, treize et quatorze ans subissent ensuite la cĂ©rĂ©monie de la circoncision, Ă©preuve caractĂ©risĂ©e par la douleur aussi bien que par la peur. AprĂšs une semaine de prĂ©parations festives pendant lesquelles les garçons, habillĂ©s de boubous cousus et de bonnets Ă pompon, reçoivent des cadeaux et dansent Ă maintes reprises le coba, danse reservĂ©e aux futurs circoncis, ceux-ci sont conduits sur une aire circulaire oĂč l'opĂ©rateur accomplit sa tĂąche avec rapiditĂ©. S'ensuit une quarantaine de quatre semaines pendant lesquelles les jeunes gens sont soignĂ©s par un guĂ©risseur et la vue des femmes leur est interdite. Le narrateur reconnaĂźt l'importance de la sĂ©paration rituelle entre mĂšre et fils et finit par habiter sa propre case en face de celle de la case maternelle. CHAPITRE 9Ce chapitre commence par le rĂ©cit des adieux Ă Kouroussa le narrateur dĂ©crit ses adieux Ă sa mĂšre, Ă son pĂšre, Ă ses frĂšres et ses sĆurs. Le dĂ©part du jeune homme est marquĂ© par le dĂ©chirement et la tristesse du narrateur, qui est accompagnĂ© Ă la gare par ses frĂšres et sĆurs, Fanta, et des deuxiĂšme moitiĂ© du chapitre commence par le voyage du narrateur, avec une description dĂ©taillĂ©e des sentiments du narrateur lors de ce voyage. Pendant ce voyage, il passe par Dabola, Mamou et Kindia. Etant arrivĂ© Ă Conakry, capitale de la GuinĂ©e, le narrateur rĂ©side avec son oncle et ses deux femmes. Il raconte les premiers jours d'Ă©cole aussi bien que sa conversation avec son oncle sur les vertus des diffĂ©rentes Ă©coles et carriĂšres. MalgrĂ© ses hĂ©sitations, le narrateur reste au CollĂšge Georges Poiret. Le chapitre se termine par le bilan de sa premiĂšre annĂ©e Ă 10Lors de sa deuxiĂšme annĂ©e de collĂšge, le narrateur voit reguliĂšrement son nom au tableau d'honneur. C'est pendant cette pĂ©riode qu'il rencontre Marie, qui passe ses dimanches chez l'oncle du narrateur. Selon lui, ils partagent une sorte d'amitiĂ© profonde, mais le lecteur sent bien que leurs Ă©motions sont plus fortes que celles d'une simple amitiĂ©. Les tantes du narrateur taquinent les deux jeunes gens, parlant de leurs futures fiançailles. Les deux passent beaucoup de temps ensemble, Ă dansant, Ă©couter de la musique, se promener Ă bicyclette, etc. A la maison, le narrateur attend qu'on le serve, tandis que Marie aide au 11Durant ses annĂ©es de collĂšge, le narrateur retourne reguliĂšrement Ă Kouroussa pendant les vacances scolaires. A chaque retour il peut apprĂ©cier les efforts de sa mĂšre pour rendre sa case plus europĂ©enne» et correspondre Ă son Ă©ducation. Lors de ces visites, le narrateur reçoit ses amis et mĂȘme de jeunes femmes sĂ©duisantes dont sa mĂšre dĂ©sapprouve la frĂ©quentation. En fait le narrateur se plaint de la tyrannie» de sa mĂšre qui surveille tous ses mouvements, mĂȘme lorsqu'il chapitre est surtout le rĂ©cit de la grande amitiĂ© du narrateur avec KouyatĂ© et Check, ses camarades d'enfance. A la fin de sa deuxiĂšme annĂ©e le narrateur rentre Ă Kouroussa et dĂ©couvre que Check est trĂšs malade. La mĂšre de celui-ci consulte les guĂ©risseurs, qui recommandent des massages et des tisanes; KouyatĂ© insiste plutĂŽt que Check aille voir un mĂ©decin au dispensaire. MalgrĂ© tous les efforts de sa mĂšre et de ses amis, Check meurt en prĂ©sence de KouyatĂ© et du narrateur. Celui-ci connaĂźt ainsi son premier grand deuil.[ CHAPITRE 12Ayant reçu son certificat d'aptitude professionnelle, le narrateur a l'occasion d'aller Ă©tudier en France avec l'aide d'une bourse scolaire. La mĂšre du narrateur refuse absolument de considĂ©rer cette idĂ©e; son pĂšre y est plus ouvert et encourage son fils Ă partir pour son propre bien et pour qu'il puisse revenir aider son peuple. La mĂšre finit par comprendre qu'elle ne peut pas empĂȘcher le dĂ©part de son fils, mais sa tristesse est jour, donc, le narrateur se retrouve dans un avion qui part pour Dakar, oĂč il laissera Marie qui va y poursuivre ses propres Ă©tudes. De Dakar il prendra un autre avion pour aller Ă Orly, d'Orly il ira Ă la gare Saint-Lazare en mĂ©tro, et finalement Ă Argenteuil. Le narrateur promet de revenir, mais son dernier geste est de palper le plan du mĂ©tro de Paris qui gonfle sa poche23
Nouvelleédition de Contes de la bécasse de Guy de Maupassant augmentée d'annexes (Biographie).L'ouvrage a été spécifiquement mis Ga naar zoeken Ga naar hoofdinhoud. profitez du shopping sans soucis. Livraison gratuite à partir de 20
Lâintroduction est une phase doublement important dans la rĂ©daction dâun texte argumentatif. En effet, elle permet de captiver lâattention du correcteur comme elle conditionne sa premiĂšre impression sur votre copie. Une introduction rĂ©ussie augure bien du reste. En gĂ©nĂ©ral, lâintroduction doit rĂ©pondre Ă trois objectifs Accrocher le lecteur PrĂ©ciser le sujet Annoncer le plan Et câest dans ce sens quâelle doit comporter trĂšs souvent les trois parties suivantes Sujet amenĂ© Sujet posĂ© et la thĂšse Sujet divisĂ© Sujet amenĂ© Il sâagit de la prĂ©sentation gĂ©nĂ©rale de thĂšme, du fait ou du sujet de lâopinion. Certains allaient jusquâĂ affirmer que le sujet amenĂ© est une portion de texte oĂč il nây a ni argument ni thĂšse. Exemple SUJET La vie est cruelle tel est le message que Maupassant livre au lecteur dans le conte Aux champs ». Discutez. Guy de Maupassant est connu comme un auteur de contes et de nouvelles rĂ©alistes. Il sâest appliquĂ© Ă dĂ©crire fidĂšlement la sociĂ©tĂ© de son Ă©poque, aussi bien la classe des petits-bourgeois que la vie des paysans normands. Câest ce milieu campagnard que nous retrouvons dans Aux champs », publiĂ© en 1883 dans Les contes de la bĂ©casse. » Sujet posĂ© ou la thĂšse Il s'agit de prĂ©senter clairement le sujet Ă partir duquel une prise de position s'impose pour ensuite formuler la âthĂšse opinion centrale du discours argumentatif qui sera dĂ©fendue tout au long du texte. Peut-on affirmer que, dans ce rĂ©cit, le message que livre Maupassant au lecteur est que la vie est cruelle ? Sujet divisĂ© Il s'agit de prĂ©senter la structure du dĂ©veloppement, c'est-Ă -dire annoncer le plan. Chaque argument fera l'objet d'un paragraphe de dĂ©veloppement. Nous allons voir que ce que lâauteur cherche Ă transmettre, câest bien plus la vraie misĂšre des paysans, leur manque dâouverture dâesprit et le fait quâils nâont finalement que ce quâils mĂ©ritent.
ParticularitĂ©temporelle des Contes de la BĂ©casse; Le portrait rĂ©aliste dâune population ; Biographie de Guy de Maupassant; Les contes de la BĂ©casse. par Guy de Maupassant. RĂ©sumĂ©. Inscrivez-vous pour trouver des essaia sur RĂ©sumĂ© > < Section prĂ©cĂ©dente: PrĂ©sentation. Section suivante: La BĂ©casse > Politique de confidentialitĂ© Contactez-nous Conditions d'utilisation Avis
ILa place du roman et de la nouvelle en littĂ©rature AL'histoire littĂ©raire du roman et de la nouvelle 1De la chanson de geste au roman Ă sa naissance au Xe siĂšcle, la littĂ©rature en langue française propose trĂšs vite des rĂ©cits de personnages illustres, les saints. Ces Ă©crits sont en langue romane, une langue issue de dĂ©formations progressives de la langue latine. En effet, en Gaule, on parle le latin depuis l'invasion par Jules CĂ©sar. Mais avec les annĂ©es, cette langue a subi de nombreuses "roman" vient du fait que les premiers romans sont Ă©crits en langue Roman de ThĂšbes, Ă©crit par un anonyme, est un rĂ©cit en langue romane. C'est un roman Ă©crit en vers. En effet, l'utilisation systĂ©matique de la prose pour Ă©crire des romans n'arrive que bien plus tard. Des saints qui ont marquĂ© l'histoire spirituelle de la France aux chevaliers qui l'ont vaillamment dĂ©fendue, il n'y a qu'un pas. Au XIIe siĂšcle, un auteur anonyme Ă©crit la Chanson de Roland, l'une des plus cĂ©lĂšbres chansons de gestes. On nomme ce rĂ©cit "chanson de geste" car il est en vers, psalmodiĂ© par les troubadours auprĂšs des seigneurs qui leur payent leurs prestations. Ces rĂ©cits relatent les hauts faits des hĂ©ros, que l'on nomme gesta en latin et que l'on peut traduire par "geste". La Chanson de Roland, cĂ©lĂšbre chanson de geste du XIIe siĂšcle, raconte, en vers, les exploits guerriers et la mort du chevalier Roland, neveu de Charlemagne. 2De lâĂ©popĂ©e au roman Au Moyen Ăge et Ă la Renaissance, l'esprit est Ă la traduction des textes latins. La littĂ©rature française commence donc par retranscrire des Ă©popĂ©es en langue romane. Il s'agit de rĂ©cits des hauts faits de personnages appartenant Ă la littĂ©rature Roman d'Alexandre raconte la vie du cĂ©lĂšbre empereur macĂ©donien. Ăcrit en vers de 12 syllabes, il a donnĂ© son nom Ă l'alexandrin. Puis les auteurs dĂ©cident de s'intĂ©resser Ă d'autres rĂ©cits antiques, plus locaux. Il s'agit de la mythologie orale hĂ©ritĂ©e des Celtes. Les personnages reprĂ©sentĂ©s sont illustres, exemplaires. Sans dĂ©faut aucun, ils deviennent des exemples de courage pour les premiers romans Ă©crits au XIIe siĂšcle. Ainsi, les hĂ©ros des romans de la Table ronde reprennent ces qualifications exceptionnelles. L'IngĂ©nieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, El ingenioso hidalgo don Quixote de la Mancha, trad. Aline Schulman, Paris, Ă©d. Seuil, coll. Points 2001Cette citation montre Ă quel point le personnage de roman de chevalerie est exemplaire il agit sans faillir au nom de la femme qu'il aime. Son courage n'a d'Ă©gal que sa fidĂ©litĂ© envers la femme certains personnages de roman commencent Ă montrer quelques faiblesses. Le roman se dĂ©tache alors de l' Yvain ou le Chevalier au lion de ChrĂ©tien de Troyes, le chevalier Ă©ponyme porte assistance Ă de multiples nĂ©cessiteux, en particulier des jeunes femmes. Cependant, son errance a Ă©tĂ© provoquĂ©e par un manquement Ă sa parole il n'a pas respectĂ© une promesse envers son ces romans mĂ©diĂ©vaux, le roman moderne conserve les caractĂ©ristiques imparfaites des personnages. 3Un genre en sommeil Entre la fin du Moyen Ăge et le XVIIe siĂšcle, le roman est considĂ©rĂ© comme un genre mineur, trop convenu. La mode des rĂ©cits de chevaliers est passĂ©e, elle appartient Ă un autre partir du XVe siĂšcle, le roman se fait alors dĂ©calĂ©, comique il se moque des rĂ©cits qui se prennent au Quichotte de CervantĂšs raconte l'histoire d'un homme qui prend ses lectures pour une rĂ©alitĂ©. PersuadĂ© dâĂȘtre un chevalier, il erre sur les routes afin de combattre des ennemis qui s'avĂšrent imaginaires, comme dans le cĂ©lĂšbre Ă©pisode des moulins Ă Hidalgo Don Quichotte de la Manche, El ingenioso hidalgo don Quixote de la Mancha, trad. Aline Schulman, Paris, Ă©d. Seuil, coll. Points 2001Cette citation permet de montrer le ridicule du personnage de Dom Quichotte. Ce personnage sympathique, aux intentions hĂ©roĂŻques, est un homme qui a perdu la raison et qui prend des moulins pour des XVIe siĂšcle, d'autres romanciers se servent du roman pour parodier la littĂ©rature et pousser Ă rĂ©flĂ©chir sur la sociĂ©tĂ© de leur de François Rabelais raconte les aventures d'un groupe de gĂ©ants et de leurs vassaux. Mais derriĂšre ces personnages grotesques se cache une critique de la sociĂ©tĂ© française de lâĂ©poque. On peut notamment y lire une proposition pour une autre sociĂ©tĂ© possible, dans les chapitres consacrĂ©s Ă l'abbaye de dĂ©but du XVIIe siĂšcle, le genre se fait d'abord mystĂ©rieux avec l'apparition du roman pastoral. Quelques auteurs baroques comme HonorĂ© d'UrfĂ© proposent des rĂ©cits merveilleux dans lesquels des personnages appartenant Ă la mythologie vivent des successions de pĂ©ripĂ©ties sans lien apparent. Ces romans-fleuves proposent aux initiĂ©s une rĂ©flexion spirituelle sur l'amour, la foi, la vie. Mais les lecteurs passionnĂ©s sont peu nombreux et le genre est rapidement L'AstrĂ©e d'HonorĂ© d'UrfĂ©, dans une forĂȘt magique, des bergers et des bergĂšres se trouvent sĂ©parĂ©s les uns des autres dĂšs le dĂ©but du roman. Chacun cherche Ă retrouver la personne qui occupe ses dĂ©tracteurs du roman assurent que c'est un genre rĂ©servĂ© au public la seconde moitiĂ© du XVIIe siĂšcle, le roman revient sur le devant de la scĂšne littĂ©raire, grĂące Ă la littĂ©rature baroque puis classique. Quelques auteurs se font remarquer pour la beautĂ© de leur Ă©criture et la force avec laquelle ils racontent les destins de leurs de La Princesse de ClĂšves de Madame de Lafayette est un modĂšle de vertu. Bien qu'amoureuse du duc de Nemours qui l'aime en retour, elle rĂ©siste Ă son dĂ©sir pour lui. Elle veut rester fidĂšle Ă son mari. Ă la mort de ce dernier, elle refuse toujours de cĂ©der au duc, car elle se sent coupable, mais aussi car elle veut garder leur amour XVIIIe siĂšcle, le roman reste un genre mineur. Plusieurs auteurs continuent nĂ©anmoins Ă publier des romans. Ceux-ci ont souvent pour objectif l'Ă©dification morale par le contre-exemple de destins Manon Lescaut de l'AbbĂ© PrĂ©vost, le narrateur raconte sa passion malheureuse pour une jeune libertine. C'est un roman moral qui condamne le libertinage et les femmes de petite certains auteurs se servent Ă©galement de cette excuse pour mettre en scĂšne des rĂ©cits moralement discutables. 4L'Ăge d'or du roman et de la nouvelle le XIXe siĂšcle C'est dĂ©finitivement au XIXe siĂšcle que se fixent les dĂ©finitions actuelles du roman et de la nouvelle. Roman Le roman est un genre littĂ©raire qui dĂ©signe un rĂ©cit fictif plus ou moins long rĂ©digĂ© en prose. Il prĂ©sente comme rĂ©els des personnages fictifs et les fait vivre dans un cadre spatio-temporel prĂ©cis. Il les dĂ©crit, montre leur psychologie et relate leurs Rouge et le Noir est un roman de Stendhal. Nouvelle La nouvelle est un rĂ©cit fictif en prose qui se caractĂ©rise par sa briĂšvetĂ©. On la rapproche parfois du conte, mais Ă l'inverse de ce dernier, elle peut ĂȘtre rĂ©aliste. Elle se distingue du roman car elle se centre sur un seul Ă©vĂ©nement et les descriptions y sont souvent moins longues. Elle suggĂšre au lieu de tout expliquer. Les personnages sont en nombre de Suif est une nouvelle de l'issue de la RĂ©volution française, la sociĂ©tĂ© est bouleversĂ©e. Les auteurs se mettent Ă dĂ©crire la sociĂ©tĂ© contemporaine. L'idĂ©alisation est relĂ©guĂ©e Ă la poĂ©sie et au théùtre. Le roman se met au service du peuple, dĂ©fend les plus dĂ©munis, condamne les injustices. BLes grands types de romans et de nouvelles 1Les rĂ©cits centrĂ©s sur l'intrigue Les rĂ©cits centrĂ©s sur l'intrigue accordent beaucoup d'importance Ă l'enchaĂźnement des Ă©vĂ©nements et proposent une rĂ©elle tension narrative. Le lecteur est sujet au suspense, qui le tient en sur le Nil d'Agatha Christie relate l'enquĂȘte rĂ©alisĂ©e par le dĂ©tective Hercule Poirot lors de sa croisiĂšre sur le Nil. C'est un rĂ©cit policier qui tient le lecteur en haleine. 2Les rĂ©cits centrĂ©s sur les personnages Les rĂ©cits centrĂ©s sur les personnages dressent les portraits physiques, moraux et sociaux des diffĂ©rents personnages. Cela permet l'analyse des relations qu'ils peuvent Ă©tablir entre sentimentale de Gustave Flaubert raconte l'entrĂ©e dans l'Ăąge adulte du jeune FrĂ©dĂ©ric Moreau. Le texte prĂ©sente l'Ă©volution de ce jeune homme, notamment dans ses relations amoureuses. 3Les rĂ©cits centrĂ©s sur le "je" Dans les rĂ©cits centrĂ©s sur le "je", le texte Ă©voque essentiellement le narrateur, qui raconte Ă la 1re Dernier Jour d'un condamnĂ© de Victor Hugo est un journal intime fictif d'un condamnĂ© Ă mort. 4Les rĂ©cits centrĂ©s sur le questionnement philosophique Dans les textes centrĂ©s sur le questionnement philosophique, le rĂ©cit fait rĂ©flĂ©chir le lecteur sur une question d'ordre Vendredi ou la Vie sauvage, Michel Tournier invite le lecteur Ă s'interroger sur les enjeux de la civilisation et sur la dĂ©finition de l'humanitĂ©. 5Les rĂ©cits centrĂ©s sur le contexte social et politique Le roman comporte surtout la description et l'analyse de la sociĂ©tĂ© oĂč Ă©voluent les L'Assommoir 1876, Zola montre la vie misĂ©reuse des ouvriers parisiens au XIXe siĂšcle. 6Les rĂ©cits centrĂ©s sur le problĂšme de lâĂ©criture Le texte s'interroge essentiellement sur la maniĂšre d'Ă©crire un allez croire, lecteur, que ce cheval est celui qu'on a volĂ© au maĂźtre de Jacques et vous vous tromperez. C'est ainsi que cela arriverait dans un roman [âŠ] ; mais ceci n'est point un roman, je vous l'ai dĂ©jĂ dit, je crois, et vous le rĂ©pĂšte le Fataliste et son maĂźtre, Paris, Ă©d. BuissonCette citation montre comment le texte fait rĂ©flĂ©chir sur la construction du roman. Le narrateur intervient pour nier la possibilitĂ© d'un heureux hasard et critiquer, par la mĂȘme occasion, les romans qui font se succĂ©der les toute tentative de classification, celle des types romanesques a le dĂ©faut de trop simplifier. Certains romans, par leur richesse, peuvent entrer dans plusieurs Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos 1782 est un roman Ă©pistolaire qui propose des analyses psychologiques des personnages. Toutefois, ce roman propose Ă©galement des rĂ©flexions sur la place de la femme ou le mariage et dresse un panorama de la sociĂ©tĂ© du XVIIIe siĂšcle. CLe roman et la nouvelle en France au XIXe siĂšcle On considĂšre le XIXe siĂšcle comme l'Ăge d'or du roman car non seulement les Ćuvres paraissent en grand nombre mais elles sont aussi extrĂȘmement variĂ©es. Mettant au premier plan le pouvoir de l'imagination, le romantisme renoue avec l'imaginaire des romans mĂ©diĂ©vaux et produit des rĂ©cits fantastiques. 1Le rĂ©cit fantastique Le rĂ©cit fantastique introduit des Ă©lĂ©ments surnaturels dans le monde rĂ©el. De cette maniĂšre, il fait naĂźtre le doute dans la pensĂ©e du lecteur, ce qui suscite chez lui peur et extraordinaires d'Edgar Allan Poe 1856 est un recueil de nouvelles fantastiques. 2Le roman historique Les romans historiques se dĂ©roulent dans des pĂ©riodes antĂ©rieures Ă la publication. Leur intrigue est liĂ©e Ă un Ă©vĂ©nement historique est un roman de Walter Scott, publiĂ© en 1819. L'histoire se dĂ©roule dans l'Angleterre du XIIe siĂšcle. 3Le roman romantique Les premiers romanciers du XIXe siĂšcle s'intĂ©ressent au peuple et au cĆur Les MisĂ©rables, Victor Hugo dresse le portrait de diffĂ©rents personnages appartenant Ă toutes les couches sociales de la sociĂ©tĂ© des misĂ©reux comme les ThĂ©nardier, des nantis Ă l'image de lâĂ©vĂȘque de Digne, des hommes de bien et des tristes sires. 4Le roman et la nouvelle rĂ©alistes TrĂšs vite, le romantisme cĂšde la place au mouvement rĂ©aliste. Les romanciers se mettent Ă observer l'organisation sociale de plus prĂšs, pour en dĂ©noncer les difficultĂ©s, les Le PĂšre Goriot, HonorĂ© de Balzac raconte les destins contraires de deux hommes qui vivent l'un et l'autre dans une mĂȘme pension de famille. Tandis que le jeune et ambitieux EugĂšne de Rastignac Ă©volue chaque jour un peu plus dans le grand monde, il assiste Ă la dĂ©chĂ©ance de son voisin, le vieux PĂšre Goriot, qui se sacrifie pour fournir Ă ses deux filles tout le luxe qu'elles de ces romans sont inspirĂ©s de faits Rouge et le Noir de Stendhal est inspirĂ© d'un fait divers survenu dans la rĂ©gion de Grenoble un jeune homme, Ă©conduit par sa maĂźtresse, une femme mariĂ©e, la tue un dimanche Ă lâĂ©glise. Il est condamnĂ© Ă rĂ©cits sont d'abord publiĂ©s dans la presse. Cela pousse Ă lâĂ©criture brĂšve, qui devient une mode. La nouvelle se dĂ©veloppe rapidement dans la seconde partie du ces textes sont appelĂ©s contes. Il faut bien distinguer le conte nouvelle, oĂč le rĂ©cit reste rĂ©aliste, probable, et le conte merveilleux, genre qui se dĂ©veloppe depuis le XVIIe siĂšcle et dont la construction narrative est trĂšs de Maupassant a surtout Ă©crit des nouvelles. Il est notamment connu pour ses Contes du jour et de la nuit et les Contes de la bĂ©casse. 5Le roman et la nouvelle naturalistes Ă la fin du siĂšcle, les romanciers deviennent convaincus que le roman peut non seulement dĂ©crire et critiquer des faits ayant existĂ©, mais qu'il peut aussi se faire un terrain d'expĂ©rimentation. Pour Ămile Zola et les auteurs naturalistes, il est possible de construire un roman en plaçant les personnages dans des situations qui permettront au lecteur d'observer ses rĂ©actions, ses choix. Par ailleurs, les naturalistes veulent montrer le bien-fondĂ© des dĂ©couvertes sociales et mĂ©dicales de certains scientifiques de leur temps, comme la son cycle des Rougon-Macquart, Ămile Zola trace le destin d'une famille Ă double descendance. D'un cĂŽtĂ©, les Rougon, la partie bourgeoise de la famille, qui, malgrĂ© quelques Ă©pisodes difficiles, s'en sort financiĂšrement et socialement, mais selon des principes qui peuvent ĂȘtre jugĂ©s immoraux. L'autre partie de la famille, les Macquart, de condition sociale plus humble et dont tous les membres sombrent plus ou moins dans l'alcoolisme, tombent les uns aprĂšs les autres dans la romans s'intĂ©ressent davantage Ă des destins individuels. Ils dĂ©taillent le quotidien, le trivial, afin de mieux dĂ©noncer les Pot-Bouille, Ămile Zola dĂ©crit avec beaucoup de dĂ©tails toutes les Ă©tapes de l'accouchement d' Paris, Ă©d. CharpentierDans cet extrait, Zola n'hĂ©site pas Ă dĂ©crire de maniĂšre trĂšs crue les rĂ©alitĂ©s d'un accouchement. Il ne tait aucun dĂ©tail, pas mĂȘme les plus ragoĂ»tants. Il s'agit de l'une des caractĂ©ristiques du mouvement naturaliste. IILes caractĂ©ristiques dâĂ©criture du roman et de la nouvelle ALe statut du narrateur Le narrateur est celui qui raconte l'histoire. Il ne faut pas le confondre avec l'auteur, une personne rĂ©elle qui a composĂ© le livre. L'auteur choisit le statut de son narrateur en le rendant plus ou moins Paris, Ă©d. Gallimard, coll. "Blanche"Dans l'extrait prĂ©cĂ©dent, le personnage Meursault raconte sa propre histoire. C'est donc le narrateur. 1Le narrateur extĂ©rieur Ă l'histoire Narrateur extĂ©rieur Le narrateur extĂ©rieur Ă l'histoire raconte des faits auxquels il n'a pas participĂ©, comme s'il en avait Ă©tĂ© seulement le tĂ©moin. Le rĂ©cit est Ă©crit Ă la troisiĂšme MĂ©tamorphose Die Verwandlung, trad. Alexandre Vialatte, Paris, Ă©d. Gallimard 1938L'extrait prĂ©cĂ©dent est tirĂ© de La MĂ©tamorphose de Franz Kafka. Il est Ă©crit Ă la 3e personne du singulier. Le narrateur est donc narrateur extĂ©rieur peut cependant se manifester pour donner son avis, parfois avec humour. Il emploie alors souvent la premiĂšre personne du pluriel et se confond avec le "je" de l' Chartreuse de Parme, Paris, Ă©d. Ambroise DupontL'extrait prĂ©cĂ©dent est tirĂ© de La Chartreuse de Parme de Stendhal. Le narrateur se permet des commentaires sur les personnages, visibles grĂące Ă l'utilisation du pronom personnel "nous". 2Le narrateur personnage de l'histoire Narrateur personnage Le narrateur personnage raconte Ă la premiĂšre personne des faits auxquels il est censĂ© avoir participĂ©. Cette technique accentue l'effet de vraisemblance, en particulier dans les rĂ©cits fantastiques."Le Horla", dans le recueil de nouvelles Le Horla, Paris, Ă©d. Paul OllendorfL'extrait prĂ©cĂ©dent est tirĂ© de "Le Horla" de Guy de Maupassant. Le narrateur raconte Ă la premiĂšre personne son expĂ©rience avec le surnaturel. Le lecteur est tentĂ© de croire Ă son ne faut pas confondre le roman Ă©crit Ă la premiĂšre personne Ćuvre de fiction avec le rĂ©cit autobiographique, relatant des faits rĂ©ellement vĂ©cus par l' Paris, Ă©d. Gallimard, coll. "Blanche"L'extrait prĂ©cĂ©dent est tirĂ© du livre Enfance de Nathalie Sarraute. L'auteure raconte sa jeunesse et ses relations avec ses parents. Elle utilise le "je" autobiographique. BLa construction du rĂ©cit 1L'incipit L'incipit correspond au dĂ©but d'un roman. Le narrateur y transmet des informations essentielles Ă la lecture de l'Ćuvre Il dĂ©termine le cadre spatio-temporel. Il prĂ©sente les personnages centraux. Il instaure une atmosphĂšre propre au rĂ©cit. Il met en lumiĂšre un problĂšme, un Ă©vĂ©nement qui vient bousculer le quotidien des personnages et lance l'intrigue. 2L'intrigue unique Certains rĂ©cits courts, en particulier des nouvelles et des contes, utilisent un schĂ©ma narratif simple, ne comprenant qu'une seule intrigue. Toutes les actions rĂ©alisĂ©es par les personnages, tous les Ă©vĂ©nements qui se produisent ont un lien avec un seul problĂšme, que l'on nomme "nĆud".Dans "La Parure" de Guy Maupassant, l'intrigue est unique. Elle est organisĂ©e autour du nĆud que reprĂ©sente la perte d'un schĂ©ma narratif est alors unique. Une situation initiale stable est bousculĂ©e par un Ă©lĂ©ment perturbateur qui dĂ©clenche le nĆud de l'action. Les personnages vivent alors des pĂ©ripĂ©ties qui les conduisent en gĂ©nĂ©ral Ă lâĂ©lĂ©ment de rĂ©solution, qui rĂšgle le problĂšme encouru et ramĂšne une situation stable, nommĂ©e situation finale. 3L'intrigue complexe D'autres rĂ©cits, en gĂ©nĂ©ral longs, proposent plusieurs nĆuds ou problĂšmes Ă rĂ©soudre. On dit alors que l'intrigue est complexe. Ces nĆuds peuvent ĂȘtre enchaĂźnĂ©s, simultanĂ©s ou enchĂąssĂ©s. Quand les nĆuds sont enchaĂźnĂ©s, les personnages sont exposĂ©s Ă plusieurs Ă©lĂ©ments perturbateurs. La situation initiale commence alors par ĂȘtre bousculĂ©e par un Ă©lĂ©ment perturbateur. Les pĂ©ripĂ©ties s'enchaĂźnent, jusquâĂ ce qu'un autre Ă©lĂ©ment perturbateur bouscule une fois de plus les Ă©vĂ©nements. Le rĂ©cit peut alors contenir plusieurs Ă©lĂ©ments perturbateurs accompagnĂ©s de leurs pĂ©ripĂ©ties, jusquâĂ l'arrivĂ©e d'un Ă©lĂ©ment de rĂ©solution qui amĂšne enfin une situation finale stable. Dans Bel-Ami, roman de Guy de Maupassant publiĂ© en 1885, le rĂ©cit est chronologique on assiste Ă la montĂ©e de l'Ă©chelle sociale par Georges Duroy. Celle-ci suit la chronologie de l' les nĆuds sont simultanĂ©s, les personnages sont sĂ©parĂ©s les uns des autres et ne sont pas confrontĂ©s aux mĂȘmes Ă©lĂ©ments perturbateurs en mĂȘme temps, si bien que leurs pĂ©ripĂ©ties sont Les MisĂ©rables de Victor Hugo, tandis que Cosette grandit chez les ThĂ©nardier, Monsieur Madeleine secourt le vieux pĂšre Fauchelevent sous le regard suspicieux de l'inspecteur Javert. De son cĂŽtĂ©, Fantine, ne trouvant pas de travail, vend ses les nĆuds sont enchĂąssĂ©s, un Ă©lĂ©ment perturbateur pousse l'un des personnages Ă faire lui-mĂȘme un rĂ©cit dâĂ©vĂ©nements pour lesquels il existe Ă©galement un schĂ©ma narratif. Il y a alors un rĂ©cit dans le "Rose" de Guy de Maupassant, alors qu'elles sont Ă la fĂȘte des fleurs, Simone et Marguerite conviennent qu'il est agrĂ©able dâĂȘtre aimĂ©es. Marguerite soutient que l'amour qu'elle suscite chez ses domestiques est parfois gĂȘnant. Pour prouver son argument, elle raconte l'histoire de Rose. CLe temps de la narration 1Le moment de la narration On distingue trois types de moment de la narration La narration simultanĂ©e La narration ultĂ©rieure La narration antĂ©rieure Dans une narration simultanĂ©e, il ne s'Ă©coule aucun dĂ©lai entre le moment oĂč les personnages rĂ©alisent les actions et celui oĂč le narrateur les raconte au lecteur. Dans Les Gommes d'Alain Robbe-Grillet, le rĂ©cit est au prĂ©sent il se dĂ©roule immĂ©diatement sous les yeux du la narration ultĂ©rieure, le narrateur raconte a posteriori des Ă©vĂ©nements qui se sont dĂ©jĂ "La CafetiĂšre" de ThĂ©ophile Gautier, le narrateur revient sur des Ă©vĂ©nements qui se sont passĂ©s l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Il s'agit d' la narration antĂ©rieure trĂšs rare, le narrateur ou la voix narrative anticipe, prĂ©dit au prĂ©sent ou au futur prĂ©dictif des faits qui vont se produire ou se reproduire dans l'avenir. Ce sont des prolepses, des prophĂ©ties. Or, la narration antĂ©rieure ne doit pas se confondre avec la narration des rĂ©cits de Nineteen Eighty-Four, trad. AmĂ©lie Audiberti, Paris, Ă©d. Gallimard, coll. "Du monde entier" 1950En 1949, George Orwell publie 1984, roman d'anticipation oĂč il imagine le monde futur soumis Ă la dictature de Big Brother. 2L'anachronie L'anachronie est une rupture dans l'ordre chronologique des Ă©vĂ©nements du rĂ©cit. Analepse Le narrateur peut provoquer un retour en arriĂšre. C'est une analepse."Le gouvernement avait demandĂ© cent millions et cent mille hommes." Les Chouans, HonorĂ© de Balzac, 1829Dans l'extrait prĂ©cĂ©dent, l'auteur procĂšde Ă un retour en arriĂšre qui permet d'expliquer une situation. Prolepse Le narrateur peut aussi anticiper la suite des Ă©vĂ©nements. Il s'agit alors d'une prolepse. 3Le rythme du rĂ©cit Le narrateur peut Ă©galement faire varier la vitesse Ă laquelle s'enchaĂźnent les Ă©vĂ©nements dans le rĂ©cit. Pour cela, il insiste davantage sur certains Ă©lĂ©ments ou bien il en occulte d'autres. La pause sert Ă interrompre le rĂ©cit afin de se concentrer sur la description. La scĂšne ralentit le rythme du rĂ©cit pour accorder plus d'importance Ă un moment capital de l'histoire. Le narrateur raconte avec prĂ©cision les faits et gestes des personnages et les fait dialoguer, comme dans une scĂšne de théùtre ou de cinĂ©ma. Le sommaire passe rapidement en revue des Ă©vĂ©nements qui ont eu lieu sur une longue pĂ©riode de temps. L'ellipse passe directement d'un temps Ă un autre. Elle masque volontairement des Ă©tapes, des Ă©vĂ©nements. DLa focalisation du narrateur 1La focalisation externe ou point de vue externe La focalisation externe ou point de vue externe se rĂ©fĂšre Ă un narrateur externe celui-ci raconte les faits comme quelqu'un qui les observe de l'extĂ©rieur. Il ne peut pas communiquer les sentiments ou les pensĂ©es des moments, une ouvreuse se montrait, affairĂ©e, des coupons Ă la main, poussant devant elle un monsieur et une dame qui s'asseyaient, l'homme en habit, la femme mince et cambrĂ©e, promenant un lent regard. Deux jeunes gens parurent Ă l'orchestre. Ils se tinrent debout, Paris, Ă©d. Charpentier 2La focalisation interne ou point de vue interne La focalisation interne permet au lecteur de suivre les pĂ©ripĂ©ties Ă travers les pensĂ©es et les sentiments d'un personnage travers le brouillard, il contemplait des clochers, des Ă©difices dont il ne savait pas les noms ; puis il embrassa, dans un dernier coup d'Ćil, l'Ăźle sentimentale, Paris, Ă©d. Michel LĂ©vy frĂšres 3La focalisation zĂ©ro ou point de vue omniscient Avec la focalisation zĂ©ro, le narrateur n'adopte pas le point de vue d'un personnage prĂ©cis, il n'y a pas de restriction du champ de vision. Il est omniscient, c'est-Ă -dire qu'il sait tout de ses personnages ainsi que des Ă©vĂ©nements passĂ©s ou Ă Lambert naquit, en 1797, Ă Montoire, petite ville du VendĂŽmois, oĂč son pĂšre exploitait une tannerie de mĂ©diocre importance et comptait faire de lui son Lambert, Paris, Ă©d. Charles Gosselin, coll. "Ătudes philosophiques"Un romancier peut varier les focalisations Ă l'intĂ©rieur d'une mĂȘme Ćuvre. Ătudier la focalisation dans un extrait de roman permet d'Ă©valuer les informations donnĂ©es par le narrateur au lecteur.
LesSciences de la Vie et de la Terre au collĂšge et au lycĂ©e. DĂ©couverte, actualitĂ©, cours, aide et soutien en ligne. Les Sciences de la Vie et de la Terre au collĂšge et au lycĂ©e. DĂ©couverte, actualitĂ©, cours, aide et soutien en ligne. CE2; CM1; CM2; 6eme. Notre environnement; Peuplement du milieu; DiversitĂ© biologique; Origine de la matiĂšre; Production alimentaire;La thĂšse rĂ©volutionnaire de John Rawls La thĂšse, fondamentale, posĂ©e par John Rawls, est la suivante une sociĂ©tĂ© doit ĂȘtre juste avant d'ĂȘtre Ă©galitaire. C'est autour de cette thĂšse que s'organisent tous les dĂ©bats sociaux et politiques modernes sur la rĂ©partition des richesses. RĂ©sumĂ© de la justice selon Rawls EgalitĂ© & Justice La ThĂ©orie de la Justice 1971 de John Rawls est sans conteste lâouvrage de philosophie politique le plus marquant du XXĂš siĂšcle, suscitant une littĂ©rature de commentaires incroyables, des livres-rĂ©ponses Walzer, Nozick, Sandel, Nussbaum notamment et une refonte du paysage philosophique, entre libĂ©raux, libertariens et communautaristes. Le livre suscitera tellement de critiques que John Rawls explicitera pendant 30 ans sa thĂ©orie, ajustant et approfondissant les principes de Justice. Lâobjectif de lâouvrage est de repenser les principes qui font dâune sociĂ©tĂ© une sociĂ©tĂ© juste. En effet, comment concilier justice, libertĂ© et intĂ©rĂȘt collectif ? Autrement dit, Rawls se propose de relever le dĂ©fi de la modernitĂ© dĂ©mocratique. Introduction Ă la ThĂ©orie de la Justice Rawls passe en revue les diffĂ©rents principes de justice distributive proposĂ©s les philosophes classiques. Comment choisir de maniĂšre fondĂ©e, justifiĂ©e entre les diffĂ©rents principes de justice ? â La premiĂšre mĂ©thode serait de faire appel Ă la tradition, qui consiste Ă maintenir un principe car il a fait ses preuves ». Cette mĂ©thode est injuste selon Rawls lâanciennetĂ© dâune tradition ne signifie pas quâelle soit juste. Par exemple, lâesclavage peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une tradition, mais cela ne fait pas dâelle un systĂšme juste. â Rawls propose une mĂ©thode pour Ă©tablir des principes de justice lĂ©gitimes, quâil appelle la position dâorigine » ou voile dâignorance ». Rawls postule que les individus sont Ă©goĂŻstes, ce qui implique que lâindividu choisira ce qui semble avantageux pour lui. Le voile ignorance est une expĂ©rience de pensĂ©e qui consiste Ă mettre les individus dans la position de choisir les principes de justice sans connaĂźtre sa future position dans la sociĂ©tĂ© sexe, race, handicaps physiques, classe sociale, ⊠De cette façon, puisque les individus sont rationnels, ils ne voudraient pas appartenir Ă une race ou un sexe potentiellement victimes de discrimination. Donc, les principes seront opposĂ©s Ă toute forme de discrimination. De mĂȘme, une personne rationnelle ne voudrait pas appartenir Ă une gĂ©nĂ©ration dont les ressources sont infĂ©rieures Ă la prĂ©cĂ©dente. Ils dĂ©fendraient donc le principe suivant âChaque gĂ©nĂ©ration doit disposer de ressources Ă peu prĂšs Ă©galesâ. Cette expĂ©rience permet donc dâamĂ©liorer le sort des dĂ©favorisĂ©s puisque chacun imagine pouvoir lâĂȘtre. Les Principes de Justice selon Rawls Rawls soutient que les individus derriĂšre le voile de l'ignorance choisiraient deux principes de justice 1. Principe de libertĂ© et d'Ă©galitĂ© Chaque personne a un droit Ă©gal aux libertĂ©s les plus Ă©tendues compatibles avec la libertĂ© des autres. 2. Principe de diffĂ©rence Les inĂ©galitĂ©s sociales et Ă©conomiques doivent ĂȘtre agencĂ©s de sorte qu'ils sont Ă la fois au plus grand bĂ©nĂ©fice des moins favorisĂ©s, et que les positions soient ouvertes Ă tous dans des conditions d'Ă©galitĂ© des chances. Le principe de diffĂ©rence assume lâidĂ©e que la sociĂ©tĂ© ne peut ĂȘtre Ă©galitariste stricte Ă©galitĂ© de fait, sur plan matĂ©riel, mais quâelle doit ĂȘtre ouverte, faire place Ă la mobilitĂ© sociale, selon le principe du mĂ©rite affirmative action, ou discrimination positive en français. Ledocteur HĂ©raclius Gloss - Les dimanches dâun bourgeois de Paris - Boule de suif - La maison Tellier - Mademoiselle Fifi - Contes de la bĂ©casse - Clair de lune - Miss Harriet - Le pĂšre Millon - Les soeurs Rondoli - Yvette - Toine - Contes du jour et de la nuit - Monsieur Parent - La petite Roque - Le Horla - Le rosier de Madame Husson - La main gauche - L'inutile beautĂ© - Nouvelles 1. Biographie de Guy de Maupassant 2. RĂ©sumĂ© dĂ©taillĂ© de Boule de Suif 3. Les idĂ©es de Boule de Suif - thĂšmes 4. Le style de Guy de Maupassant 1. Biographie Maupassant naĂźt le 5 aoĂ»t 1850, soit Ă cĂŽtĂ© de Dieppe, soit Ă FĂ©camp chez sa grand-mĂšre maternelle. Il passe son enfance Ă FĂ©camp. Le climat familial est loin dâĂȘtre bon, sa mĂšre Ă©tant nĂ©vropathe et son pĂšre trĂšs faible. Il ira au LycĂ©e NapolĂ©on Ă Paris, puis en pension dans une institution ecclĂ©siastique Ă Yvetot. Il passe ses vacances Ă FĂ©camp. A cette Ă©poque, cette station Ă©tait frĂ©quentĂ©e par beaucoup dâartistes cĂ©lĂšbres dont Courbet, Monet, Offenbach et quelques autres. Maupassant est sportif et bon nageur. Suite Ă une frasque, il est renvoyĂ© de son Ă©cole et terminera sa rhĂ©torique Ă Rouen. Deux hommes vont lâaider pour ses premiers Ă©crits un certain Bouillet, conservateur de la BibliothĂšque Municipale de Rouen, et Gustave Flaubert, ami de la famille de sa mĂšre, nĂ©e Le Poitevin. Maupassant rĂ©ussit son bac et est inscrit Ă la facultĂ© de Droit de Paris. En juillet 1870, il est mobilisĂ© dans lâintendance Ă Rouen. Il participera Ă la campagne de lâEure, mais la dĂ©faite met fin Ă cette triste expĂ©rience. Cette Ă©poque servira Ă inspirer de nombreux contes et de nombreuses nouvelles, dont Boule de Suif Il entre dans lâadministration dâabord Ă la Marine, puis Ă Lâinstruction Publique. En 1880, Flaubert pousse Maupassant Ă publier. Ce seront un recueil de poĂšmes et six nouvelles, dont Boule de Suif . Le succĂšs est grand et il devient cĂ©lĂšbre. Mais Ă la mort de Flaubert en juin 1880 il ralentit dans son travail. Des ennuis de santĂ© vont le pousser Ă faire des sĂ©jours Ă Antibes et Cannes, mais il achĂšte, en 1883, la maison Guillette Ă Etretat. De 1883 Ă 1890, il fera aussi plusieurs voyages en Afrique du Nord, mais il continue Ă publier au travers des quotidiens La maison Tellier , Les contes de la BĂ©casse etc. En 1883 sort son premier roman Une vie et en 1885 ce sera Bel ami puis en 1887 Le Horla et Pierre et Jean Son frĂšre cadet devient fou et dĂ©cĂšde en novembre 1889. De son cĂŽtĂ©, Maupassant est atteint dâune syphilis qui Ă©voluera en paralysie gĂ©nĂ©rale. En janvier 1892 il tente de se suicider et est internĂ© dans une clinique Ă Passy. AprĂšs de longues souffrances, il meurt le 6 juillet 1893. 2. RĂ©sumĂ© Nous sommes en 1870 et lâarmĂ©e française est en pleine dĂ©route. Des bruits courent que les Prussiens seraient en passe dâoccuper Rouen. Maupassant dĂ©crit cette armĂ©e en dĂ©bandade, ainsi que les petits groupes de francs-tireurs qui se poussent du col, font les fanfarons, et tentent de faire croire quâĂ eux seuls ils vont continuer le combatâŠLe peuple est effarĂ©, habituĂ© quâil est aux victoires et non aux dĂ©faites. Tous les commerces sont fermĂ©s et les bourgeois attendent avec anxiĂ©tĂ© lâarrivĂ©e des premiĂšres troupes ennemies. Les Allemands arrivent et les ordres claquent dans une langue inconnue et gutturale Tout le monde craint la nouvelle autoritĂ© qui va sâinstaller. Mais lâoccupation est aussi une installation et les vainqueurs vont sâinstaller chez les vaincus. Les occupĂ©s soignent les occupants avec lâespoir dâen tirer quelques avantages. Le tout sera de ne pas montrer ce type de comportement Ă lâextĂ©rieur ! Et puis, voilĂ que lâoccupant exige de lâargent⊠Comme la rĂ©gion est plutĂŽt riche, elle paye mais, comme le dit Maupassant ⊠ils Ă©taient riches dâailleurs. Mais plus un nĂ©gociant normand devient opulent et plus il souffre de tout sacrifice, de toute parcelle de sa fortune quâil voit passer aux mains dâun autre. Certains ont des affaires importantes au Havre et voudraient sây rendre. Ils devraient passer, sur terre, par Dieppe, puis par bateau jusquâau Havre. GrĂące Ă certaines influences, une diligence est autorisĂ©e Ă quitter la ville et dix personnes sont inscrites pour ce voyage. MalgrĂ© la nuit noire, trois hommes se reconnaissent et prĂ©tendent quâils ne font que conduire leur femme lĂ -bas, alors que la rĂ©alitĂ© est autre. Ils comptent se rĂ©fugier au Havre et si lâoccupant sâen approchait, ils fileraient en Angleterre. Il neige et lâon ne voit quasiment rien. Les passagers embarquent et on part enfin. Le jour se lĂšve enfin et la neige cesse de tomber. On se regarde⊠Il y a lĂ un marchand de vin et sa femme, les Loiseau et, plus dignes, le couple CarrĂ©-Lamadon. Lui, il possĂšde trois filatures, est titulaire de la LĂ©gion dâhonneur et membre du Conseil gĂ©nĂ©ral. Viennent ensuite le comte et la comtesse Hubert de BrĂ©ville. Ce petit monde occupe le fond de la voiture. Il y a encore deux bonnes sĆurs, ainsi quâun homme et une femme. Lâhomme est connu, il sâagit de Cornudet la terreur des gens respectables dit Maupassant. Pourquoi ?... Tout simplement parce quâil est pour la RĂ©publique. Et la femme ?... Elle est tout aussi connue !... Une femme de mĆurs lĂ©gĂšres, mais des plus attirantes et des plus sympathiques par ailleurs. Une fois reconnue, les mots de prostituĂ©e et de honte publique vont circuler. Les femmes forment aussitĂŽt un bloc contre elle, alors que les hommes en font autant face Ă Cornudet. Ils sont frĂšres par lâargent et les biens possĂ©dĂ©s. Et la diligence nâavance pas, le voyage sâĂ©ternise et ils voient le moment oĂč lâon ne sera jamais arrivĂ© pour le soir⊠La faim et la soif sâemparent des voyageurs et ils nâarrivent pas Ă obtenir quoi que ce soit des paysans croisĂ©s sur la route. Ceux-ci craignent une famine et entendent conserver pour eux-mĂȘmes. Et la soif et la faim montent⊠Boule de Suif se penche Ă plusieurs reprises et passe une main sous ses jupes, elle hĂ©site⊠Cornudet offre Ă boire Ă sa gourde, mais ils refusent tous. Boule de Suif se dĂ©cide enfin et sort un panier de sous ses jupes. Elle dĂ©voile une terrine qui contient deux poulets, des pĂątĂ©s, des fruits, bref des provisions pour trois jours. Elle mange et les femmes la regardent avec mĂ©pris. Câest Loiseau qui craquera le premier et acceptera une cuisse quâil mangera avec le plus ostentatoire plaisir. Alors, Boule de Suif proposera aux bonnes sĆurs qui nâhĂ©sitĂšrent pas Ă accepter. Cornudet en fit de mĂȘme suivi de Madame Loiseau poussĂ©e par son mari. On dĂ©bouche une des quatre bouteilles du panier. Madame CarrĂ©-Lamadon va sâĂ©vanouir et se verra offrir un peu de vin par les bonnes sĆurs. Boule de Suif va, humblement, insister auprĂšs des autres pour quâils acceptent quelque chose et ils cĂšdent malgrĂ© tout leur orgueil. Lâambiance change⊠Comment manger les provisions de cette femme tout en refusant de lui parler ?... On alla mĂȘme jusquâĂ trouver cette femme pleine de dignitĂ© quand elle attaqua Cornudet qui sâen prenait Ă NapolĂ©on III. En effet, elle estimait que câĂ©tait les rĂ©publicains comme lui qui avaient prĂ©cipitĂ©s cette dĂ©faite !... On entra enfin dans le bourg de TĂŽtes et un Allemand ouvre une portiĂšre. Ils sortent⊠Un grand jeune homme blond les observe. Il est lâofficier responsable du village. Un peu rĂ©voltĂ©s par la soumission montrĂ©e par les autres, Cornudet et Boule de Suif tentent de se montrer plus dignes. Lâofficier examine tous les papiers et les autorisations donnĂ©es par le gĂ©nĂ©ral, puis sort sans commentaires. Mais le patron de lâauberge revient au moment de passer Ă table et demande qui est Mademoiselle Elisabeth Rousset. Boule de Suif rĂ©pond que câest elle et se voit ordonnĂ©e de le suivre chez lâofficier. Elle refuse, mais le patron insiste en lui disant quâelle risque, par ce comportement, de provoquer des ennuis pour ses compagnons de voyage. Tout le monde la pousse donc Ă accepter et elle suit lâhomme. Elle revient offusquĂ©e et rouge de colĂšre, refuse de dire aux autres de quoi il sâagit⊠Un autre couple est lĂ , Ă table, et ne cesse de critiquer les Prussiens. Enfin, tout le monde va se coucher. Mais Loiseau, pris dâun petit dĂ©sir, observe le couloir. Il voit Boule de Suif qui se dirige vers les toilettes et Cornudet qui sort de sa chambre et qui lâattend. Il la retient lorsquâelle revient et tente de la suivre dans sa chambre. Elle refuse obstinĂ©ment ! Le matin, Ă lâheure du dĂ©part, les hommes ne trouvent ni la diligence prĂ©parĂ©e, ni le conducteur. Ils apprennent que le commandant a donnĂ© lâordre de ne pas atteler. Tous les hommes voulurent voir lâofficier et celui-ci confirma son interdiction malgrĂ© lâautorisation du gĂ©nĂ©ral. Que se passe-t-il ? ⊠Lâofficier aurait-il lâintention dâexiger dâeux une rançon pour les laisser partir ?... A peine sont-ils rĂ©unis que lâofficier envoie Ă nouveau lâaubergiste qui demande, tout haut, Ă Boule de Suif si elle nâa pas changĂ© dâavis. Folle de rage, celle-ci rĂ©pond âŠjamais, jamais, jamais ! Et, dans sa colĂšre, elle dĂ©clare que ce quâil veut câest coucher avec elle. Tout le monde est offusquĂ© et le comte demande Ă tous de faire bloc derriĂšre elle. Le lendemain tout le monde est bien abattu. Et certaines idĂ©es sont Ă©mises⊠AprĂšs tout, quel est le problĂšme pour elle ?... Madame Loiseau ira jusquâĂ dire tout haut quâelle espĂ©rait bien que cette garce lĂ ne les ferait pas rester une Ă©ternité⊠Le lendemain toujours pas de dĂ©part prĂ©vu. Les femmes sont les premiĂšres Ă sâexciter, aprĂšs tout, pour cette femme, câest son mĂ©tier !... Quâelle le fasse et quâon nâen parle plus !... Alors que Loiseau voudrait la livrer de force, le comte est partisan de la nĂ©gociation et dit quâil conviendrait plutĂŽt de la dĂ©cider La comtesse lâaborde, alors quâelle rentre dâun baptĂȘme qui venait de se tenir dans le village, et chacune se met Ă lui parler gentiment. A table chacun va faire des allusions Ă de grands sacrifices faits par des femmes tout au long de lâhistoire. Le soir, le patron de lâauberge reçoit un nouveau Non retentissant. La plus vieille des deux religieuses Ă©voque le sacrifice dâAbraham avec le groupe et affirme que Dieu accepte toutes les voies et pardonne le fait quand le motif est pur ⊠Le lendemain matin, le comte sort avec Boule de Suif et lui parle longuement⊠Enfin, le midi, les choses vont se faire et chacun Ă©coutera mĂȘme le bruit des Ă©bats au travers du plancher. Et chacun de sourire, de plaisanter, et Loiseau Ă©voque mĂȘme un petit quadrille sâil y avait eu un piano !... Enfin, tout le monde va dormir⊠Le lendemain tout le monde est prĂȘt et il ne manque plus que Boule de Suif. Elle paraĂźt, troublĂ©e, triste, et sâavance vers les autres, qui sâen Ă©loignent ostensiblement. Ils montent dans la diligence et personne ne semble mĂȘme la voir ! Le voyage reprend et quelques heures plus tard, chacun sort des provisions. Boule de Suif nâa pas eu le temps dây penser, mais elle voit clairement quâelle nâa rien Ă attendre de ses voisins ! MĂȘme Cornudet et les deux bonnes sĆurs lâabandonnent. Elle pense Ă son panier du voyage Ă lâaller et de grosses larmes vont couler de ses joues. Madame Loiseau dira quâ elle pleure sa honte ! Et Boule de Suif pleurait toujours ; et parfois un sanglot, quâelle nâavait pu retenir, passait, entre deux couplets, dans les tĂ©nĂšbres. 3. Les idĂ©es Dans cette superbe nouvelle Maupassant veut passer plusieurs messages. - Lâennemi Il hait les Prussiens qui viennent de gagner cette guerre. Ils occupent son pays et sont les plus forts. Si, parfois, le peuple semble un rien plus rĂ©sistant, il nâen va vraiment pas de mĂȘme des bourgeois, des riches et des membres de la haute . Lâofficier reste poli, mais se comporte comme un potentat, alors que les autorisations sont donnĂ©es par un gĂ©nĂ©ral. Mais câest cela un occupant, un vainqueur. Câest quelquâun qui peut tout se permettre ! - Les Normands Comme dans beaucoup dâautres nouvelles, Maupassant nâhĂ©site pas Ă faire passer les Normands comme des gens riches et terriblement attachĂ©s Ă leurs biens. Il le fera souvent. - La prostitution Il est important de noter que la prostitution est une chose que Maupassant abordera souvent dans son Ćuvre. Il en parlera, notamment, dans La maison Tellier , Mademoiselle Fifi et dâautres nouvelles. Il la prĂ©sente comme un mĂ©tier comme un autre et les prostituĂ©es seront pratiquement toujours considĂ©rĂ©es comme de bien braves femmes. Jâai aussi remarquĂ© que souvent il met une femme juive dans un groupe de prostituĂ©es. Le bordel, dans son Ćuvre, est presque un endroit naturel pour les notables. - Les milieux sociaux Maupassant a pris soin de mettre un peu de tout dans cette diligence. Cela renforce Ă©videmment la position quâil veut dĂ©fendre. Il y a un gros marchand, riche mais parvenu, et sa femme. Il y a un gros industriel, niveau au-dessus, membre de corps constituĂ©s. Il sera plus raffinĂ©, mais ira dans le sens des autres. Les bonnes sĆurs sont discrĂštes, mais suivent les autres. Cornudet ne fait pas partie du mĂȘme groupe que ces gens, mais il est haĂŻ pour ses opinions politiques contraires aux leurs qui sont des nantis. Il se montrera aussi ingrat parce que Boule de Suif se sera refusĂ©e Ă lui. Plus de patriotisme Ă attendre de lui pour la soutenir !...Enfin, il y a le comte et la comtesse, le milieu de la noblesse. Avec beaucoup plus de formes, ils seront aussi dans le camps des autres. Le comportement de tous est dictĂ© par le plus pur Ă©goĂŻsme qui vient de leur envie de partir. Mais pourquoi lui tourner le dos ?... Tout simplement parce quâils veulent se dĂ©marquer dâune prostituĂ©e, aussi gĂ©nĂ©reuse soit-elle. Ils sont autre chose ⊠Ils sont des gens biens, eux !... Quant Ă lâĂ©glise, elle est mise dans le mĂȘme bain que les autres puisque les bonnes sĆurs se comportent comme les autres. - Le personnage Boule de Suif Elle est dâemblĂ©e prĂ©sentĂ©e par Maupassant comme une femme bien ronde, mais trĂšs attirante physiquement. Elle a un joli visage, un beau teint, et est trĂšs souriante. Elle a aussi pas mal de qualitĂ©s. Il nous la montre patriote et digne, discrĂšte et plus que gĂ©nĂ©reuse. Câest une femme entiĂšre. Pourquoi avoir choisi une prostituĂ©e ? Parce que ce statut social en fait une personne tout Ă fait diffĂ©rente des autres. Cela justifie dâautant plus la demande de lâofficier prussien et donne plus de raisons aux autres de la forcer Ă cĂ©der. AprĂšs tout, elle ne ferait que son mĂ©tier dit Madame Loiseau. Et puis, pour eux, quâest ce que câest que cette moins que rien qui fait toutes ces maniĂšres ?... Mais ses qualitĂ©s de cĆur vont faire que le lecteur ne peut que la prendre en sympathie par rapport aux autres. Ce sont eux qui passeront pour des moins que rien ! - Maupassant et le naturalisme Certains englobent Maupassant dans le mouvement naturaliste. Or, celui-ci nâenvisageait pas du tout les choses ainsi. Il reprochait au naturalisme de soutenir lâidĂ©e du dĂ©terminisme, de supprimer le libre arbitre des hommes ce en quoi il nâĂ©tait pas du tout dâaccord avec eux. Dans Boule de Suif Cornudet ose bien choquer les autres en chantant des chants rĂ©publicains, il ne se gĂȘne pas pour les contredire. Quâest ce qui lâempĂȘcherait de soutenir Boule de Suif qui sâest sacrifiĂ©e pour tous ?... Câest un choix ! Et les bonnes sĆurs, ne seraient âelles pas tenues de donner lâexemple ? Elles ne le font pas et câest un choix. Mais il en va de mĂȘme pour chaque personne de cette diligence. Si le comte avait aussi Ă©tĂ© noble de cĆur, et pas que de titre, quâattendait-il ?... Et ainsi de suite. 4. Le style Maupassant a une trĂšs belle Ă©criture et trĂšs prĂ©cise. Il excelle Ă dĂ©crire des ambiances. Câest flagrant quand il dĂ©crit la petite ville qui attend lâarrivĂ©e de lâennemi. Non seulement le temps quâil fait crĂ©e une ambiance particuliĂšre, mais aussi les odeurs. Il en fera tout autant quand il nous dĂ©crira les difficultĂ©s du voyage. Mais il est Ă©galement un redoutable portraitiste. En une phrase il peut faire passer Ă©normĂ©ment de choses sur un personnage ou un groupe de personnes. Il le fait pour les Prussiens et pour les Normands. CarrĂ©-Lamandon ⊠homme considĂ©rable⊠Il Ă©tait restĂ©, tout le temps de lâEmpire, chef de lâopposition bienveillante, uniquement pour se faire payer plus cher son ralliement Ă la cause quâil combattait avec des armes courtoises, selon sa propre expression. Sa femme ⊠beaucoup plus jeune que son mari, demeurait la consolation des officiers de bonne famille envoyĂ©s en garnison. Quant au groupe de six personnes formant le fond de la voiture, il dit ⊠le cĂŽtĂ© de la sociĂ©tĂ© rentĂ©e, sereine et forte, des honnĂȘtes gens autorisĂ©s qui ont de la religion, des principes. On peut, sans problĂšmes, qualifier sa plume dâacide quand il le veut ! Il ne lui faut pas beaucoup de mots pour atteindre son but ! Boule de Suif est une nouvelle qui ne compte quâune petite cinquantaine de pages, mais son efficacitĂ© est bien plus grande ! UkI1.