GHOST DOG J. Jarmusch Il nous montre en effet des passages » passage d'une culture au sens de disparition, passage d'une culture à une autre au sens de changement. De ces passages, Ghost Dog incarne le plus fondamental à savoir le passage par la mort vers cette forme d'éternité qu'est la permanence d'un lien, la transmission d'un savoir. Fût-ce entre deux personnes seulement, et contre le monde entier. […] Lire la suiteSIGNAC PAUL 1863-1935Écrit par Charles SALA • 554 mots • 2 médias On lui doit en particulier un ouvrage capital, D'Eugène Delacroix au néo-impressionnisme 1889, qui expose les conceptions du groupe et contient des passages d'une extrême rigueur. Il écrivit également Le Sujet en peinture ainsi qu'un Journal, précieux par les témoignages qu'il rapporte. Dans les années 1908-1927, le peintre, qui avait déjà exécuté une œuvre considérable, continue à participer aux activités de la Société des indépendants et à s'intéresser à tous les courants novateurs en matière d'art. […] Lire la suiteMUNRO ALICE 1931- Écrit par Universalis • 484 mots • 1 média L'unique roman d'Alice Munro, The Lives of Girls and Women 1971, qui raconte divers passages à l'âge adulte, est suivi de nombreux autres recueils Something I've Been Meaning to Tell You 1974, The Moons of Jupiter 1982, Les Lunes de Jupiter, Friend of My Youth 1986, Amie de ma jeunesse, A Wilderness Station 1994 et The Love of a Good Woman 1998, L'Amour d'une honnête femme. […] Lire la suiteIGORÉcrit par René L'HERMITTE • 1 887 mots Huit ans plus tard parut à New York un ensemble de travaux sur le Slovo dus à un groupe animé par H. Grégoire – l'auteur de la traduction en français –, R. Jakobson et M. Szeftel. Une partie importante du recueil cent vingt-cinq pages, intitulée L'Authenticité du Slovo », était due à la plume de Jakobson qui s'attachait à détruire ou à ridiculiser l'argumentation de Mazon. […] Lire la suiteRESTIF DE LA BRETONNE 1734-1806Écrit par Jacques LACARRIÈRE • 1 422 mots Il a par conséquent mille fois raison d'écrire que tel Parisien, instruit des usages des Iroquois, ignore tout des usages français dans nos villages ». Parole qui, d'ailleurs, reste encore valable de nos jours. Dans Le Paysan perverti, il propose même, sous le titre de Statuts du bourg d'Oudun composé de la famille R. vivant en commun, un véritable projet de commune populaire, dont certaines idées se retrouveront dans Charles Fourier et dans Saint-Simon. […] Lire la suiteMUSÉE, NATION, PATRIMOINE 1789-1815 D. PoulotÉcrit par Robert FOHR • 1 521 mots Parmi les nombreuses études qu'il a consacrées à ce domaine, il faut citer notamment L'Avenir du passé, les musées en mouvement » in Le Débat, mai 1981, La Naissance du musée », in Aux Armes et aux arts ! Les arts de la Révolution, 1789-1799, ouvr. coll. sous la dir. de R. Michel, Paris, 1988, Les Finalités des musées du xviie au xixe siècle » in Quels musées pour quelles fins aujourd'hui, ouvr. […] Lire la suiteROMAINS ÉPÎTRE AUXÉcrit par André PAUL • 635 mots Le chapitre xvi à lui seul soulève des difficultés en raison des nombreux amis que Paul mentionne et dit avoir dans cette ville de Rome où il ne s'est jamais rendu. Cependant, les arguments qui s'opposent à l'authenticité de ces divers passages sont compensés par d'autres arguments favorables à celle-ci la plupart des spécialistes adoptent donc une position nuancée. […] Lire la suiteCANARIE, danseÉcrit par Pierre-Paul LACAS • 154 mots et noterez que les dits passages [c'est-à-dire les pas] sont gaillards et néanmoins étranges, bizarres et ressentent fort le sauvage à voir le plaisir qu'y prennent les spectateurs ». Purcell, Lully, Couperin, Muffat, Cousser écrivirent des canaries. […] Lire la suiteROUSSET JEAN 1910-2002Écrit par Guy BELZANE • 729 mots C'est ainsi qu'on lui doit des études pénétrantes sur Laclos, Flaubert, Proust, Claudel Forme et signification, 1962, Marivaux, Robbe-Grillet Narcisse romancier, 1973, Chrétien de Troyes, Rabelais, Goethe, Breton Leurs yeux se rencontrèrent, 1981, Balzac, Amiel, Gide Le Lecteur intime, 1986, Stendhal, Claude Simon Passages, 1990. De tels choix, apparemment éclectiques, répondent également à des orientations d'ordre théorique et méthodologique, dessinant un itinéraire qu'il convient de replacer dans le contexte intellectuel des années 1960 et 1970. […] Lire la suiteRUBATOÉcrit par Pierre-Paul LACAS • 158 mots De la musique vocale italienne le rubato passa à la musique instrumentale. C'est surtout dans les passages improvisés ou libres cadences, soli, passaggi que le tempo rubato est indispensable pour l'exécution vivante d'une œuvre. Cette espèce de stringendocalando de plus en plus rapide, en diminuant, en ralentissant est finalement propre à toute phrase expressive. […] Lire la suiteBARRIÈRE D'ESPÈCE, épidémiologieÉcrit par Jeanne BRUGÈRE-PICOUX • 694 mots Lorsqu'un agent est transmis d'une espèce donnée à une nouvelle espèce, le temps d'incubation sera très long lors du premier passage. Cela a été démontré chez la souris avec l'agent de l' Ainsi, ce n'est qu'après plusieurs passages sur souris que l'adaptation se traduira par 100 p. 100 de mortalité avec un temps d'incubation beaucoup plus court et constant. […] Lire la suiteBURNOUF EUGÈNE 1801-1852Écrit par Universalis • 189 mots Orientaliste français, dont les travaux permirent pour la première fois en Europe de connaître la langue de l'Avesta, appelée alors le zend, Burnouf publia en 1826, en collaboration avec Christian Lassen, un Essai sur le pâli, et, l'année suivante, des Observations grammaticales sur quelques passages de l'essai sur le pâli. Sa grande œuvre fut ensuite le déchiffrement des manuscrits zend rapportés en France par A. […] Lire la suiteFORMATION DE LA CALOTTE ANTARCTIQUEÉcrit par Vincent LEFEBVRE • 733 mots • 1 média En 2012, une équipe franco-norvégienne a découvert que ces deux hypothèses ne sont pas forcément opposées. Grâce à un modèle numérique complexe du climat, ils ont observé comment évolue l' dans le modèle numérique en faisant varier le taux de CO2 atmosphérique et en maintenant les passages océaniques ouverts. Ils montrent que l' est faible ou inexistant lorsque le CO2 est supérieur à 2 PAL. […] Lire la suiteLÉPINE LOUIS STANISLAS 1835-1892Écrit par Georges BRUNEL • 199 mots Ce petit maître, élève de Corot, à qui sont dues presque toutes les formules de son art, illustre admirablement, dans d'étroites limites, une certaine tradition du paysage naturaliste français au xixe siècle celle dont la prédilection se porte sur les éléments mobiles et fluides de la nature, et dont la manière est discrète, raffinée, toute en nuances, en passages, en harmonies. […] Lire la suiteCONTRE SAINTE-BEUVE, Marcel Proust - Fiche de lectureÉcrit par Guy BELZANE • 1 252 mots Depuis au moins quatre ans, ce dernier a en tête un ouvrage où il démontrerait l'inanité de la méthode du grand critique du xixe siècle, tout en exposant ses propres théories esthétiques. Le projet mûrit, mais n'ira pas au-delà de notes et de quelques passages rédigés. En effet, parallèlement, Proust conçoit peu à peu l'architecture de ce qui deviendra À la recherche du temps perdu. […] Lire la suiteBERLIN foyer culturelÉcrit par Lionel RICHARD • 4 420 mots • 4 médias en 1972, ces arrière-cours ont été transformées en passages à ciel ouvert, avec des boutiques de mode, des galeries. L’endroit est un des plus courus de l’ancien Berlin-Est. Sous la responsabilité de l’architecte britannique David Chipperfield, une modernisation de l’île aux Musées, sur la Spree, restée presque telle quelle depuis le xixe siècle, a été engagée en 1999, et elle est appelée à se prolonger jusqu’en 2017. […] Lire la suiteVĀLMĪKIÉcrit par Jean VARENNE • 221 mots On peut donc penser que Vālmīki, à qui la tradition brahmanique attribue la composition du Rāmāyaṇa, a opéré un travail de mise en ordre d'éléments anciens, combiné avec une recherche, proprement littéraire, visant à récrire en sanskrit des passages qui, à l'origine, étaient en langue populaire ». En définitive, le Rāmāyaṇa, tel qu'il se présente à nous, est mieux écrit et mieux composé que ne l'est le Mahābhārata, Vālmīki passant ainsi, aux yeux des historiens de la littérature sanskrite, pour le premier poète classique. […] Lire la suiteMNÉSICLÈS Ve s. av. par Alain MAHUZIER • 205 mots Architecte athénien, Mnésiclès construisit, de ~ 437 à ~ 432, les Propylées. Cette grandiose porte d'accès à l'Acropole se substitua à une construction datée de l'époque des Pisistratides. Elle est composée d'un porche à cinq passages avec un vestibule dorique à six colonnes sur les deux façades et sur les ailes en retour ; le passage intérieur, plus profond, est divisé en trois allées par deux rangées de trois colonnes ioniques. […] Lire la suiteFONCTIONS REPRÉSENTATION & APPROXIMATION DESÉcrit par Jean-Louis OVAERT, Jean-Luc VERLEY • 18 453 mots • 6 médiasIl arrive très souvent que, dans les problèmes issus des mathématiques ou des autres sciences, les fonctions qui interviennent soient définies par des procédés qui ne permettent pas d'étudier de manière efficace leurs propriétés. C'est le cas des fonctions définies comme solutions d'équations fonctionnelles, d'équations différentielles ou intégrales, d'équations aux dérivées partielles, ou encore de problèmes variationnels. […] Lire la suiteMOÏSE BEN NAḤMAN 1194-1270Écrit par Gabrielle SED-RAJNA • 754 mots L'exégèse talmudique de Naḥmanide a occupé et occupe encore, avec les commentaires de Rashi, la première place dans les études rabbiniques. Les allusions de Naḥmanide à des doctrines kabbalistiques se trouvent principalement dans la première version de son commentaire sur la Genèse. Selon la légende, à la suite d'un ordre divin reçu en songe, Naḥmanide aurait supprimé ces passages dans une version corrigée. […] Lire la suiteRÉFORMES DE SOLONÉcrit par Bernard HOLTZMANN • 200 mots La crise sociale aiguë que provoque à Athènes, à la fin du viie siècle, la saisie des terres pour dettes et l'apparition d'une classe d'artisans dépourvus de droits politiques provoqua la désignation de Solon comme médiateur doté des pleins pouvoirs. Son œuvre, qui lui valut d'être mis au nombre des Sept Sages, nous est connue surtout par la biographie de Plutarque, qui cite divers passages de ses Élégies. […] Lire la suiteCONJONCTION, astronomieÉcrit par Jean-Marc BRISSAUD • 226 mots • 1 média Dans le premier cas, la planète étant située entre la Terre et le Soleil, il y a conjonction inférieure. Cela ne peut arriver qu'à Mercure et à Vénus. Dans l'autre cas, la planète étant plus éloignée de la Terre que le Soleil, il y a conjonction supérieure. Les conjonctions inférieures vraies de Mercure et de Vénus sont des phénomènes très importants pour l'astronomie classique, car ils servent à déterminer la parallaxe du Soleil. […] Lire la suiteAPPARITION DE LA COMMEDIA DELL'ARTEÉcrit par Christian BIET • 227 mots Les textes ne sont pas complètement fixés, mais offrent la base de la prestation scénique le chef de troupe détermine le sujet, et procède à la mise en place d'un canevas, qui intègre les passages types connus par les comédiens en laissant à chacun la possibilité de produire ses lazzi ou numéros d'acteur ». […] Lire la suiteTÉTOUANÉcrit par Daniel NOIN • 203 mots • 1 média La vieille médina, avec ses ruelles, ses passages voûtés, ses souks couverts de treilles et ses placettes ombragées est fort pittoresque ; elle a été inscrite en 1997 au patrimoine mondial de l'humanité par l' ; elle forme un vif contraste avec la ville moderne marquée par l'empreinte espagnole. […] Lire la suiteANERIO FELICE 1560 par Universalis • 204 mots Il calque son style sur celui de son illustre maître, à un point tel que plusieurs de ses pièces seront longtemps attribuées par erreur à ce dernier par exemple, son Stabat Mater à 12 voix. Ses compositions plus tardives ne peuvent cependant pas être considérées comme de simples imitations de la manière de Palestrina, car elles comportent de nombreux passages où il exprime sa propre sensibilité, tout en restant fidèle aux qualités de l'école polyphonique romaine. […] Lire la suiteVOCALISEÉcrit par Pierre-Paul LACAS • 247 mots Dans les mélismes grégoriens, on nomme vocalise les passages abondamment ornés répons prolixes que chantaient des solistes exercés bel canto ; à l'origine, ces solos étaient improvisés partiellement. On rencontra à partir du xiiie siècle de longs mélismes incorporés dans la polyphonie ; au xive siècle et ensuite, ils obéissent rigoureusement à la mesure Guillaume de Machaut, Isaac, Josquin Des Prés, Ockeghem, mais les vocalises se développent jusqu'à l'excès en Italie frottola, strambotto, alors que les Allemands et les Anglais les apprécient peu. […] Lire la suiteNÉRITIQUE MILIEUÉcrit par Jean DIDELOT • 230 mots Dans les temps géologiques il a toujours joué un rôle considérable caractérisé par des dépôts à dominance détritique souvent grossiers, localement très diversifiés et relativement riches en éléments fossilifères dont l'origine biologique est très étendue algues, foraminifères, mollusques.... Dans ces formations détritiques, les passages latéraux sont fréquents et rapides, et il existe souvent des lacunes. […] Lire la suiteAPPIEN, grec APPIANOS IIe s.Écrit par Joël SCHMIDT • 226 mots Restent les passages sur l'Espagne, Hannibal, Mithridate, l'Illyrie et ceux qui sont consacrés aux guerres civiles. Loin de vouloir, comme ses confrères, dresser un tableau général et synthétique de l'histoire romaine, Appien, en érudit, nous donne des renseignements souvent de première main sur les peuples et les nations que Rome eut à combattre ou à soumettre. […] Lire la suiteDENYS D'ALEXANDRIE saint mort en 265 env.Écrit par Richard GOULET • 230 mots Adversaire du sabellianisme, il fut lui-même soupçonné de trithéisme et dut démontrer son orthodoxie dans un traité intitulé Réfutation et Apologie adressé à Denys de Rome. Les passages cités par Eusèbe concernent notamment le novatianisme, le sabellianisme, le millénarisme Sur les promesses, l'épicurisme Sur la nature. Denys refusait d'identifier l'auteur de l'Apocalypse avec l'Apôtre Jean, auteur du quatrième Évangile et des épîtres johanniques. […] Lire la suiteMACHADO MANUEL 1874-1947Écrit par Bernard SESÉ • 212 mots Lui-même se définissait comme à moitié gitan, à moitié parisien ». L'œuvre, inégale, indolente, cédant souvent à la facilité, contient pourtant des passages d'un lyrisme très pur, de fines interprétations de motifs populaires andalous et de beaux poèmes inspirés par la peinture et des tableaux célèbres. Ses principaux thèmes sont la bohème, l'amour sensuel, l'Andalousie, l'histoire nationale ; il utilise avec bonheur des formes strophiques empruntées au cante hondo coplas, soleares, seguidillas, polos y cañas. […] Lire la suiteHARDCOREÉcrit par Eugène LLEDO • 196 mots Au début des années 1980, une curieuse formation américaine écrit des textes à consonances sociales sur une musique hybride composé de musiciens noirs, Bad Brains invente un certain hardcore en mélangeant dans une même chanson des passages reggae chaloupés et des rythmiques punk ultrarapides ; sa musique politisée, sorte de version américaine du punk teinté de heavy metal, dénonce les travers de la vie américaine. […] Lire la suiteBAKRĪ AL- 1040-1094Écrit par André MIQUEL • 818 mots Mais on peut affirmer que la partie essentielle du livre reste celle-là même que nous connaissons le mieux ou le moins mal, à savoir les passages qui traitent de l'Afrique du Nord et de l'Afrique occidentale. En jugeant l'œuvre d'après ces passages et d'après d'autres, ceux qui concernent les Slaves, par exemple, on peut se faire une idée des méthodes d'al-Bakrī et de la portée du Kitāb al-Mamālik wa-l-masālik. […] Lire la suiteMEIR BEN SALOMON ABU SAHULA 1260 par Roland GOETSCHEL • 226 mots Kabbaliste espagnol qui vécut entre les années 1280 et 1290 à Guadalajara, alors centre d'un groupe de la kabbale. Le maître d'Ibn Abu Sahula fut Joshua ben Shaib, lui-même disciple de Salomon ben Abraham Adret. On ne sait si le supercommentaire qui lui est attribué sur les passages ésotériques du commentaire de Naḥmanide sur le Pentateuque est de lui-même ou de son maître. […] Lire la suitePATRIMOINE MONUMENTALÉcrit par André CHASTEL • 11 504 mots • 2 médias La nécropole, où l'on retrouve à Rome de telles urnes-cabanes et qui dépend très probablement du village du Palatin, se trouvait dans la vallée du Forum » Raymond Bloch, L'Habitat et la nécropole à 1'Âge du fer en Europe, Paris, 1975. On pourrait donc penser que, d'un point de vue génétique, le premier élément du patrimoine s'identifie à une fondation associée à une pratique funéraire. […] Lire la suitePROSOPOPÉE, rhétoriqueÉcrit par Barbara CASSIN • 236 mots Le terme est forgé sur prosôpon, ce qui se tourne vers, se présente à pros la vue ôps », donc la face, le front, le visage, puis la personne, et même le masque, et sur poieïn, faire ». La prosopopée fait parler, donc donne visage, à un mort par exemple, tel Fabricius dans le Discours sur les sciences et les arts de Rousseau, ou à une allégorie, comme la Patrie, par la bouche de qui Cicéron adjure l'ennemi public dans la première Catilinaire. […] Lire la suitePERI JACOPO 1561-1633Écrit par Philippe BEAUSSANT • 250 mots • 1 média Mais Peri a plus de sens dramatique, et respecte plus fidèlement les inflexions de voix et les accents poétiques. Dans certains madrigaux à voix seule, on voit poindre l'opposition d'un style récitatif et de passages en forme d'aria, qui s'imposera dans l'opéra du xviie siècle. Peri a peut-être plus marqué la destinée de l'opéra en gestation que son rival Caccini. […] Lire la suiteSAINT-GOTHARD COL DUÉcrit par Paul GUICHONNET • 833 mots • 1 média Les deux versants sont unis par l'échancrure du Gothard, culminant à 2 018 mètres. Au handicap climatique, qui interdit le passage de novembre à mai, s'ajoute, entre Andermatt et Göschenen, l'étroite gorge, creusée par la Reuss dans les Schöllenen, très longtemps impraticable. On s'accorde à situer la date de l'ouverture du col autour de 1230. Le trafic se développe rapidement et, vers 1300, le col est déjà une artère internationale, supplantant les passages valaisans. […] Lire la suiteIBN QUTAYBA 828-889Écrit par Roger ARNALDEZ • 252 mots Muslim al-Dīnawārī ibn Qutayba est né à Kūfa et est mort à Baghdād. Ayant reçu une bonne formation dans les diverses sciences musulmanes, il est qāḍī de Dīnawār, passe peut-être par le tribunal de la répression des abus maẓālim à Baṣra, puis se fixe à Baghdād, où il se consacre à l'enseignement jusqu'à sa mort. Il est d'abord un écrivain d'adab, terme qu'on pourrait risquer de traduire par humanités musulmanes » c'est un ensemble de connaissances intellectuelles, religieuses, morales et pratiques que doit posséder un croyant bien formé. […] Lire la suiteTOCCATAÉcrit par Pierre-Paul LACAS • 1 519 mots Si points d'orgue, appogiatures, retards, broderies sont nombreux, il y a peu d'ornements. Les toccatas de Georg Muffat marquent l'apogée du genre en Allemagne méridionale Apparatus musico-organisticus, 1690. Sweelinck, auteur de onze toccatas pour orgue, est d'abord disciple des maîtres vénitiens et il reprend la double tradition de la Péninsule celle à la manière d'Andrea Gabrieli accords mêlés à un dessin mélodique qui s'anime progressivement, celle à la façon de Merulo adjonction de passages fugués. […] Lire la suiteBOSSA-NOVAÉcrit par Universalis • 281 mots • 1 média L'instrumentation de la bossa-nova, variée et volontairement simple, se limite à quelques instruments rythmiques, comme la guitare, le berimbau arc musical, un tambour ou un piano sur lequel on égrène les notes une à une. Dans les passages chantés, l'accompagnement musical se fait plus discret pour permettre au chanteur de donner libre cours à ses talents d'improvisateur. […] Lire la suiteAUCASSIN & NICOLETTE 1200 env.Écrit par Paul ZUMTHOR • 893 mots La longueur moyenne des parties versifiées est de 15 à 20 vers, groupés en laisses assonancées d'heptasyllabes à vers final orphelin », qui semblent tenir, d'une manière difficile à préciser, de la technique des chansons de geste. Les parties en prose sont à peine moins brèves ; l'ensemble est d'un rythme rapide. Monologues, dialogues, passages narratifs ou descriptifs se répartissent indifféremment entre vers et prose. […] Lire la suiteNAISSANCE DU CINÉMA PARLANTÉcrit par Joël MAGNY • 235 mots • 1 média En 1904, le Français Eugène Lauste enregistre le son à même la pellicule. Mais ces divers procédés ne connaissent qu'un succès de curiosité. En plein déclin financier, les frères Warner vont relancer l'expérience en exploitant un brevet acquis en 1925, le Vitaphone, qui utilise encore la synchronisation entre disque et projecteur, vite abandonnée. Malgré un scénario très conventionnel, le succès du premier film sonore, Le Chanteur de jazz d'Alan Crosland 1894-1936, avec Al Jolson, est fulgurant, même si les scènes parlantes » sont limitées au profit des numéros musicaux et chantés, tandis que subsistent passages muets et intertitres. […] Lire la suiteEUPHUISMEÉcrit par Georges GRANJOUX • 1 589 mots Après avoir fait ses humanités à Oxford, John Lyly vécut à Londres, au palais de Savoie, qui servait souvent d'asile à des lettrés impécunieux, et entra, comme secrétaire, au service du comte d'Oxford. En 1578, il publia Euphues, ou l'Anatomie de l'esprit Euphues, or the Anatomy of Wit, dont le succès fut tel qu'il le compléta par Euphues et son Angleterre Euphues and his England, 1580 ; dans ces deux ouvrages, la narration des aventures d'un jeune Athénien bien né » en voyage n'est que prétexte à de longs passages rhétoriques qui traduisent l'intention morale de l'auteur, écrits en un style qui tira rapidement son nom de celui du héros le terme euphuisme » apparaît pour la première fois dans un texte littéraire en 1592, sous la plume de Harvey. […] Lire la suiteWHIPPLE FRED LAWRENCE 1906-2004Écrit par Jacques CROVISIER • 844 mots • 1 média Ce modèle s'oppose au modèle en banc de sable », agrégat fragile de particules empilées sans lien entre elles, qui prévalait jusqu'alors, mais qui expliquait mal pourquoi les comètes survivaient à de nombreux passages près du Soleil. La sublimation des glaces cométaires chauffées par le Soleil crée par réaction un effet fusée » qui perturbe l'orbite de la comète. […] Lire la suiteSAUSSURE HORACE BÉNÉDICT DE 1740-1799Écrit par Jacqueline BROSSOLLET • 315 mots • 1 média En physiologie végétale, il a démontré l'existence des phénomènes respiratoires chez les végétaux chlorophylliens non exposés à la lumière. Dans ses Voyages dans les Alpes 1794, il écrit J'ai traversé quatorze fois les Alpes par huit passages différents, parcouru le Jura, les Vosges, les montagnes de la Suisse, de l'Italie, de la Sicile, de l'Angleterre, de l'Allemagne et visité les anciens volcans de l'Auvergne. […] Lire la suiteGÓMEZ DE AVELLANEDA GERTRUDIS 1814-1873Écrit par Universalis • 284 mots Les pièces de Gertrudis Gómez de Avellaneda, remarquables par leur diction poétique et leurs passages lyriques, reposent essentiellement sur des faits historiques. Alfonso Múnio 1844 est ainsi inspiré de la vie d'Alphonse X, tandis que Saúl 1849 est un drame biblique, qui très bien accueilli par le public. Les romans de cet écrivain cubaine, tels que Sab 1841, dénonciation de l'esclavage à Cuba, et Guatimozín 1846, sont en revanche presque complètement tombés dans l'oubli. […] Lire la suiteBESSET MAURICE 1921-2008Écrit par Universalis • 284 mots Élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, Maurice Besset commence sa carrière en Autriche, à l'Institut français d'Innsbruck de 1948 à 1958, puis à la Maison de France à Berlin, de 1958 à 1959, et au Musée de Grenoble de 1969 à 1975. Chacun de ses passages dans ces institutions est pour lui l'occasion de les placer au centre de la vie artistique, en consacrant des expositions aux pionniers de l'abstraction et du graphisme, tels que Max Bill 1969 et Roman Cieslewicz, et en faisant l'acquisition d'œuvres d'artistes de dimension internationale, tels que Sam Francis, Sol LeWitt ou Ellsworth Kelly. […] Lire la suiteDIALOGO DELLA MUSICA ANTICA E DELLA MODERNA V. GalileiÉcrit par Jean Claude FALQUE • 288 mots Dans la seconde partie, esthétique, il condamne la musique contrapuntique et s'exprime en faveur de la monodie et de la déclamation, propres à revêtir le texte d'accents expressifs ; un accompagnement instrumental souple doit renforcer le chant vocal et les passages significatifs de la poésie. En préconisant l'art de réciter en chantant recitar cantando et le style représentatif stile rappresentativo, qui se manifesteront d'abord dans des pastorales puis dans Dafne de Jacopo Peri 1598, le Dialogo porte en germe l'opéra et la musique de l'âge baroque. […] Lire la suiteGALEHAUTÉcrit par Jean-Pierre BORDIER • 294 mots Après une séparation très longue entre les deux amants, Galehaut leur ménage une rencontre secrète ; grâce à lui, leur amour devient réalité. C'est à cet épisode que Dante fait allusion dans un des passages les plus célèbres de La Divine Comédie Inferno, 5, celui de la rencontre de Francesca da Rimini Paolo et Francesca lisaient dans le Lancelot le passage de la rencontre d'amour entre Lancelot et Guenièvre, quand Paolo déposa un baiser tremblant sur les lèvres de Francesca Galeotto fu'l libro e chi lo scrisse », le livre et son auteur furent notre Galehaut ». […] Lire la suiteGRANET FRANÇOIS MARIUS 1775-1849Écrit par Jean-Pierre MOUILLESEAUX • 289 mots Son œuvre est surtout connue par le riche fonds de peintures et de dessins qu'il a légué au musée de sa ville natale. Baudelaire a critiqué ses vieilleries gothiques » ; nous sommes plus sensibles à l'évocation d'une lumière romaine tout idéale, proche déjà de Corot dans ses petits paysages. Dans les aquarelles de la fin de sa vie, le coloris est délicat, le dessin, suggéré, comme fondu dans les larges passages du pinceau. […] Lire la suite
Conjonctionet disjonction dans la poésie de Saint-Denys Garneau : étude du fonctionnement des phénomènes de cohésion et de rupture dans des textes poétiques Item Preview remove-circle Share or Embed This Item. Share to Twitter. Share to Facebook. Share to Reddit. Share to Tumblr . Share to Pinterest. Share via email. EMBEDNature des mots La nature d’un mot ou la classe grammaticale d’un mot, c’est son identité. Ex chat » est un nom. Ne pas confondre avec la fonction du mot ! La fonction d’un mot, c’est son rôle dans la phrase. Ex dans la phrase Le chat dort », chat » est sujet de dort ». Mais dans la phrase Je vois un chat », chat » est COD de vois ». Il existe 10 classes de mots Mots variables Le nom Désigne un objet, un lieu, une personne Ex chat, table, enfant, forêt … On peut toujours mettre un » ou une » devant. Il s’accorde en genre et en nombre. Le verbe Exprime une action ou un état. Il se conjugue. Ex être, avoir, partir, apprendre… Le déterminant Il accompagne le nom. Ex un, une, des, le, la, les, mon, ta, ses, ce, cette… Le pronom Il remplace un nom. Ex je, tu, il … me, te, se, le mien, la tienne, celle-ci… L’adjectif qualificatif Il accompagne un nom pour préciser ses caractéristiques. Ex grand, petit, fort, blanc, noir, curieux, sérieux… Mots invariables L’adverbe Nuance le sens du verbe Ex très, beaucoup, souvent, fortement, largement… La préposition Relie deux mots ou groupes de mots Ex à, dans, par, pour, en, vers, avec, sans, sous… La conjonction de coordination Relie deux mots ou groupes de mots. Il existe 7 conjonctions de coordination mais, ou, et, donc, or, ni, car. La conjonction de subordination Relie une proposition subordonnée à la partie principale de la phrase Ex bien que, pour que, alors que, qui, dont, où, quand… L’interjection Sert à interpeler ou à imiter un son Ex Eh ! Oh ! Hélas ! ouf, ouaf, miaou…. La nature des groupes de mots La nature d’un groupe de mots va dépendre du mot central, celui autour duquel tout le groupe de mots est composé. Exemples Depuis cet événement, l’homme étrange n’est plus jamais revenu. > l’homme étrange = groupe nominal car construit autour du nom homme » > n’est plus jamais revenu = groupe verbal construit autour du verbe revenir > depuis cet événement = groupe nominal prépositionnel car construit autour du nom événement », mais commençant par la préposition depuis » Il ne sait pas quand il reviendra. > Il = pronom > ne sait pas = groupe verbal > quand il reviendra = subordonnée Les fonctions des mots ou groupes de mots Les fonctions essentielles La fonction d’un groupe de mots, c’est son rôle dans la phrase. Un groupe de mots aura donc une fonction différente d’une phrase à l’autre. Les fonctions essentielles sont rattachées à un verbe. Elles ne peuvent pas s’enlever de la phrase et se déplacent difficilement. 1] Le sujet répond à la question Qu’est-ce qui, qu’est-ce que ou qui est-ce qui … ? Ex Le travail de Thomas est remarquable. 2] L’attribut du sujet se trouve derrière un verbe d’état être, sembler, paraître, rester, demeurer, considérer comme … Il donne une caractéristique du sujet. Ex Le travail de Thomas est remarquable. 3] Le COD complément d’objet direct répond à la question qui ou quoi » et se trouve derrière un verbe autre qu’un verbe d’état directement sans préposition. Ex Le professeur admire le travail de Thomas. 4] Le COI complément d’objet indirect répond à la question à qui, à quoi ». Il se trouve derrière un verbe autre qu’un verbe d’état accompagné d’une préposition. Ex Thomas repense à son travail. 5] Le COS est un second complément d’objet. Ex Il offre des fleurs à son amie. Les fonctions facultatives Les compléments circonstanciels expriment dans quelles circonstance temps ; lieu, cause, conséquence, manière, moyen, but… se produisent les faits principaux. Ils peuvent être supprimés ou déplacés. Ex Chaque été, nous traversons l’Europe en train. > Nous traversons l’Europe. Nous traversons l’Europe en train chaque été. En train, chaque été, nous traversons l’Europe. Nature et fonction Quelle est la différence entre nature et fonction d’un mot en grammaire ? Faites la liste de toutes les natures de mots possibles en français. Précise la nature des groupes de mots composant les phrases suivantes Depuis cet événement, l’homme étrange n’est plus jamais revenu. La tribu ne sait pas quand il reviendra. Précise la fonction des groupes de mots soulignés dans les phrases suivantes Le jardin d’Emilie est incroyable. Les voisins admirent le jardin d’Emilie. Dès son lever, Emilie pense à son jardin. Les voisins demandent une leçon de jardinage à Emilie. Peux-tu les supprimer ? Repère les différents groupes de mots et précise leurs fonctions Chaque soir, dans Bayeux, Paul se déplace rapidement en vélo pour rentrer chez lui car il meurt de faim.
Vousle balancer dans la glace et l’utiliser ensuite comme une poignée pendant que vous vous poussez avec vos jambes. La tête de l’outil est à double face, avec un pic sur un côté et une herminette, un outil semblable à un ciseau utilisé pour couper des trous dans la glace ou un marteau de l’autre. Il existe deux types de piolet à glace: traditionnel et sans laisse. Un piolet àDroit du sol», droit du sang»… Le sujet revient dans l'actualité alors que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin souhaite durcir les conditions d'attribution de la nationalité française à Mayotte. droit du sang La nationalité française est attribuée à tout enfant né en France ou à l'étranger dont au moins un des parents est Français. C'est ce que l'on appelle le droit du sang».Droit du sol, droit du sang quelle est la règle en France ?le droit du sol doit être n y a pas de règle, c est open bar !Tsss y’a plus de règle ….c’est un moulinDes droits, des droits, pas de devoir on est en le droit du sol, qui ne fonctionne pas. Et sur tout le territoire Lire la suite... Pavel Filatyev a fui l'armée russe et raconte dans un journal de guerre son quotidien de soldat en Ukraine.'J’ai dit non à la guerre' un soldat de l'armée russe dénonce sur BFMTV le 'mensonge' de PoutineVous souffrez énormément 🤣🤣🤣🤣Lol c'est tout l'inverse en fait.. 😂J’en connais qui fera pas long feu …Cette bonne odeur de propagande 🤣🤣🤡Non mais vous êtes sérieux là !? On t'envoie pour faire la guerre aux soldats de l'OTAN ! Sachant que cette guerre pour la Russie est de ne pas permettre l'OTAN à ces frontières !!? Un peut de cohérence les gas ! Même dans la propagande il faut bosser les sujets. Lire la suite... REPORTAGE - La jeune Bretonne qui souhaite récolter des fonds pour son association va rallier le Parc des Princes depuis la ville de Dreux.📻💗 Atteinte d'une maladie rare Camille 8 ans, va parcourir 80 kilomètres à vélo pour remercier Kylian Mbappé qui l'avait défendue sur les réseaux sociaux au début de l'année ⤵enfin un tweet qui fait chaud au coeur courage minette tu vas le faire et du haut de tes 8 ans tu as milles fois plus de courage que les adultes bravo. moi perso 80km en voiture oui lollll merci a toiPetite précision ça sera 140km. Cette petite est exceptionnelle! Ce qu'elle fait pour les enfants malades est juste magique! 😘️💙1SourireCamille C est la meilleure, lui faire un don est une bonne solution pour l encourager 1SourireCamille1SourireCamille Lire la suite... Le premier conseil des ministres va se tenir mercredi à l'Élysée. Au programme, des dossiers très chauds comme le climat, le pouvoir d'achat, la crise énergétique, l'assurance chômage ou encore la réforme des retraites attendent Emmanuel Macron et son gouvernement qui promettent une nouvelle méthode au retour des politique quels dossiers attendent Emmanuel Macron et son gouvernement ?Pour une fois que l'on a un président travailleur, pourquoi tant d'inquiétudes...Les journaleux sont vraiment lamentables. Ils jouent les voyants. Au lieu d'informer sur les faits présents, ils lancent des hypothèses sur le futur. Évidemment, ils rêvent de grèves, de manifestations pour pouvoir bavasser. Ils insistent lourdement. C'est qui vientacheter une paire de jumelle pour voir la réalité et pas celle des autres ...Arrêtez de vous faire du souci pour lui.. il gère.. et gère très bien 👍 en plus il ne fait pas de rentrée » il n’a pratiquement pas pris de vacances 🙄🙄🙄 Lire la suite... RÉCIT - Un an après son retour, le Portugais est passé de héros à paria en Angleterre. Il veut quitter les Red Ronaldo, star à l’horizon bouché Au Portugal, les médias et analystes ne comprennent pas pourquoi l’un des meilleurs joueurs de tous les temps ne se trouve pas un grand club.»🤑Moi je comprends il peut signer à trie sur baize 1000 habitants 😂Ce n'est pas qu'un problème d'argent , mais aussi de projet. Pour mettre en valeur Ronaldo, il faut que l'équipe joue pour lui, donc construire une équipe autour de lui, alors que l'on sait que c'est à court terme, vu son a son age si il veut vraiment jouer c'est pour des records qu'il choisissent un club de LDC et osef du salaire il vivra trés bien de tout ses contrats sponsoring et consort ...Juste simple à comprendre! Il est cher et âgé! Un club de foot investir et rentabiliser, et cela se révèle difficile avec CR7! Lire la suite... L'épidémie de Covid-19 poursuit sa décrue après un pic de 150 000 contaminations par jour atteint au début du mois de où en est l'épidémie en France ?Ne vous inquiétez pas l'express, à la rentrée elle va revenir au-devant de la scène pour sauver votre monarque, retour des médecins de plateaux tv, reportage alarmant, courbe exponentielle, tout les ingrédients d'une re re re manipulation de masseQuand les médias n'en parlent pas elle n'existe n'a pas survécu au second tour des législatives ...Elle attend la rentrée difficile pour Macron Lire la suite... Achats groupés, bourses solidaires, seconde main parents et associations cherchent à atténuer les effets de l'envolée des prix des fournitures scolaires en cette rentrée où 'l'inflation n'épargne pas l'école' AFPEt pour les familles moyennes aucune aide encore mais l’AFP s’en contre fout des classes moyennesQuand on a pas d'argent, on n'achete pas un agenda à 15 €, on réutilise sa trousse, ses stylos/gomme/compas, on garde son sac. Bref la rentrée te coute 10 cahiers et 500 feuilles soit avec les promos 20 €. L'équivalent de 2 paquets de clopes...Comment on faisait avant sans l'allocation de rentrée scolaire? Ah oui c'est vrai, on achetait déjà nos manuels d'occasionEn un mot, où en est réduite la France de Macron Lire la suite... Avec la sécheresse intense, les canicules à répétition ou encore les inondations, notre agriculture est mise à rude épreuve. Entretien avec l’ingénieur et économiste Bruno réinventer notre agriculture face aux vagues de chaleur et sécheresses ?En dégageant la FDSEAEn supprimant la fnsea déjàEn espagne il fait très chaud. Et pas de problème pour les culturesLes agriculteurs n'auront pas le choix. Si nous avons trop de soleil et plus assez d'eau de manière récurrente le pays ne sera de toute façon plus adapté à cette culture. Lire la suite... Aperçu en Corse ce jeudi 18 août, l’arcus est un nuage impressionnant, avec une forme singulière, qui assombrit le ciel pour annoncer des orages conséquents à venir. Un phénomène qui donne l’impression d’apercevoir un arc sombre et menaçant». Rarissime en France jusqu’à présent, l’arcus, observé en Corse ce jeudi, pourrait se démocratiser dans l’Hexagone avec le réchauffement l'arcus», quel est ce phénomène rare parfois observé avant un orage violent ?C’est un orage moins cher 😇ma voiture 🚗 c’est pareil à l’arcus 😂Justement quand ça se produit pourquoi l'alerte rouge n'est pas activée 🧐La geo ingénierie climatique , provoqué par l'homme, le climat est une arme ..au sénat américain ,ils ont avouer pouvoir modifier le climat depuis 40 ansLe portail vers l upside down ! Lire la suite... Il y a 60 ans jour pour jour, le général de Gaulle et son épouse sont la cible d’une tentative d’ Petit-Clamart aux Champs-Élysées, ces attentats auxquels les présidents ont échappéje quand un article sur ceux qui peut-être ne vont pas échapper à un attentat Ça aurait de la gueule, plus que ressasser un passer inutile Lire la suite...
8décembre « légende Hearthstone » le dernier pack d'extension « Kobold et le monde souterrain » sera officiellement lancé! Nous allons plonger royaume souterrain inconnu. Il y a des monstres féroces, terrible piège, il y a des trésors au-delà de la pensée. Avec la nouvelle ligne version du donjon Kobold, mis une nouvelle fois déclenché un boom dans les cercles de jeu, chaque
Droit d’auteur sharpner / 123RF Banque d’images Tout le monde sait que l’orthographe française est difficile. Cet article porte sur une grande difficulté orthographique les consonnes doubles. Je vous donne dix astuces pour les repérer. Présentation Pour commencer, il est important de connaître certaines bases. Les consonnes qui ne se doublent jamais sont h, j, q, v, w et x. Celles qui se doublent rarement sont b, d, g, k et z. Celles qui se doublent souvent sont c, f, l, m, n, p, r, s et t. I Consonnes doubles entre deux voyelles Les consonnes doubles sont souvent entre deux voyelles ballon, assurance, addition, vallée, affaire, apporter, appuyer, essuyer… Exceptions acabit, académie, agate, dame, trafic. le féminin de certains noms et adjectifs Les noms et adjectifs en -as, -el, -en, -on, -os et certains en -ot doublent la consonne finale au féminin gras → grasse ; personnel → personnelle ; végétarien → végétarienne ; lion → lionne ; sot → sotte. III Consonnes doubles les adverbes en -ment Les adjectifs en -ant donnent des adverbes en -amment et les adjectifs en -ent donnent des adverbes en -emment courant → couramment ; évident → évidemment. Exception présent → présentement. IV Consonnes doubles la négation lexicale La négation lexicale est l’expression du contraire par l’ajout de la lettre i et le doublement de la consonne initiale logique → illogique ; réel → irréel ; responsable → irresponsable. Mais la négation lexicale n’est possible qu’avec certains adjectifs logique, réel, responsable, lisible, légal, moral… Attention ! Il ne faut pas confondre immoral et amoral immoral qui se comporte de manière contraire à la morale ; amoral qui n’a pas de morale. V Consonnes doubles le préfixe a dans certains verbes Quand on ajoute le préfixe a à certains verbes, on double la consonne initiale courir → accourir ; fluer → affluer ; lier → allier ; porter → apporter. Exception percevoir → apercevoir. VI Consonnes doubles les verbes en -eler et en -eter Les verbes en -eler et en -eter doublent la consonne sauf aux deux premières personnes du pluriel appeler → j’appelle, tu appelles, il/elle/on appelle, nous appelons, vous appelez, ils/elles appellent ; jeter → je jette, tu jettes, il/elle/on jette, nous jetons, vous jetez, ils/elles jettent. Exceptions acheter → j’achète ; peler → je pèle. La nouvelle orthographe ne remplace pas l’ancienne mais est une autre possibilité. Pour en savoir plus, consultez la page ci-dessous. Explication VII Consonnes doubles certains verbes au futur de l’indicatif et au présent du conditionnel Les verbes courir, pouvoir et voir ont un r double au futur simple de l’indicatif et au présent du conditionnel. Futur simple de l’indicatif Présent du conditionnel tu courras vous pourrez elles verront tu courrais vous pourriez elles verraient VIII Consonnes doubles les lettres c, f et p Les consonnes c, f et p se doublent souvent devant un l ou un r quand le mot commence avec le préfixe a acclamer, acclamation, accroître, accroissement, affluer, affluence, affréter, apprendre, apprentissage, applaudir, applaudissement… IX Consonnes doubles les lettres s et z Le son [s] se représente par la lettre s double entre deux voyelles assurance, passer, lisse, poisson, dessert… Attention ! Le son [s] s’écrit avec un seul s dans certains mots composés entresol, parasol, tournesol… En ce qui concerne la lettre z, elle ne se double pas mais on peut trouver un z double dans des mots étrangers jazz, jazzy, grizzli, pizza, pizzeria… X Consonnes doubles les mots particuliers Certains mots identiques à l’oral s’écrivent presque de la même manière. Sale ou salle ? Sale est le contraire de propre. Une salle est une pièce. Balade ou ballade ? Balade est le synonyme de promenade. Ballade signifie poème. Cane ou canne ? La cane est la femelle du canard. La canne est le bâton avec lequel on se déplace. Exercice Choisissez la bonne orthographe. Pour voir le cours sur les signes orthographiques, cliquez sur le lien ci-dessous. Article Toute reproduction est interdite sans accord écrit préalable. Copyright mars 2017 Ivan Bargiarelli Tous droits réservés. Laglace empêchait deux péniches de poursuivre leur trajet en direction de l'Alsace. Par Benoit Ingelaere Publié le 3 Fév 17 à 18:03 Voix du Jura La nuit, à quel moment passer au feux de route après un dépassement ? Quand on roule derrière une voiture la nuit, on doit passer aux feux de croisement pour ne pas éblouir le conducteur devant soi. Lorsqu'on le dépasse, on peut passer aux feux de route lorsque l'arrière de notre voiture est en décalage de 1m derrière l'arrière de la voiture doublée. Continuer à dépasser ? Je continue à dépasser même si les voitures que je double mettent leurs clignotants pour manifester leur souhait de doubler aussi. Dépassement par une voie d'affectation Je peux dépasser par la droite si je suis dans une voie d'affectation habituellement il est strictement interdit de doubler une voiture par la droite même sur autoroute. S'il pleut Mettre les essuie-glaces en accéléré lors de dépassement ou de croisement pour évacuer l'eau éjectée par les autres véhicule sur notre par-brise. Si brouillard S'il y a du brouillard, il faut EVITER de dépasser mais il n'y a pas d'INTERDICTION. Que faire après s'être fait dépassé ? Après s'être fait dépassé, il faut - si pluie accélérer les essuie-glaces - si nuit mettre les feux de croisement pour ne pas éblouir le conducteur devant soi qui vient de me doubler Règles de croisement Sur une route pas assez large pour deux véhicules se rencontrant en sens contraire, il faut respecter certaines règles Sur le plat Les véhicules de plus de 7 m de long ou de plus de 2 m de large cèdent le passage aux véhicules de catégorie normale. par exemple, un tracteur d'agriculture très large venant de face sur une route horizontale devra me céder le passage. Sur une route très en pente - si le croisement est possible grâce à une place accéssible sur le côté même si difficile * Le véhicule déscendant se met sur le côté et cède le passage au véhicule montant quelque soit la différence de poids entre les 2 véhicules même si ce premier est plus lourd que ce second. Pourquoi? car il est plus difficile de redémarrer en montant qu'en descendant. *Il y a cependant une exception à cette règle si les 2 véhicules sont de même catégorie et que le véhicule montant peut se ranger plus facilement alors c'est le véhicule descendant qui est prioritaire. - si le croisement est impossible entre les deux véhicules une marche arrière de l'un des 2 véhicules est nécéssaire afin de reculer suffisament pour libérer la portion de route étroite et laisser passer l'autre véhicule * s'il y a une différence de poids entre les deux véhicules, le véhicule le plus lourd ou le plus long est prioritaire car c'est beaucoup plus difficile pour lui de faire la manoeuvre de marche arrière afin de libérer la portion de route trop étroite. * si les véhicules sont de même catégorie, le véhicule descendant cède le passage au véhicule montant. Pourquoi? car pour monter il est moins difficile pour un véhicule de redémarrer en marche arrière en montant qu'en marche avant en montant. Dépassement - le dépassement par la droite est formellement interdit seul le dépassement par la gauche est autorisé sauf si le véhicule doublé signale de tourner à gauche. Sur autoroute il est interdit de doubler par la droite même si l'autre véhicule est décalé de plus de 1 voie sur notre gauche. - pour dépasser il faut rouler à une vitesse supérieure de 20 km/h par rapport à la vitesse du véhicule dépassé attention cependant à ne pas dépasser la vitesse limite. - le dépassement doit pouvoir se faire en 10 secondes - il faut 250 m à 90 km/h pour dépasser un véhicule - en agglomération il faut laisser un espace de 1,5 m avec le véhicule, le piéton ou le vélo dépassé. Hors agglomération, cet espace est de 1 m - sur une route en double sens, on n'a pas le droit de suivre un véhicule qui double. Au contraire, sur une route à sens unique, on a le droit de suivre un véhicule qui double. - il est interdit de dépasser un engin hivernal dans n'importe quel circonstance - On n'a pas le droit de dépasser un véhicule à une intersection dangereuse, à un passage à niveau sans barrière, ou à une intersection où l'on doit céder le passage. Cependant on a le droit de dépasser un deux roues à ces endroits. - le dépassement est autorisé sur une route prioritaire, à un feu vert, à un passage à niveau avec barrière, et sur un passage piéton s'il n'y a pas de piéton engagé. Dépassement des tramways Il est interdit de dépasser un tramway du côté de la descente/montée des passagers. Il peut donc être interdit de dépasser un tramway même par la gauche si la descente/montée se fait à gauche du tramway. Dépassement la nuit Lorsqu'on double une voiture, on peut se rabattre dans la voie de droite si on voit un bout de phare avant de la voiture doublée on n'a pas besoin de voir ses deux phares.Accueil •Ajouter une définition •Dictionnaire •CODYCROSS •Contact •Anagramme conjonction et son double dans la glace — Solutions pour Mots fléchés et mots croisés Recherche - Solution Recherche - Définition © 2018-2019 Politique des cookies.
Lorsde la résolution d'une grille de mots-fléchés, la définition CONJONCTION ET SON DOUBLE DANS LA GLACE a été rencontrée. Qu'elles peuvent être les solutions possibles ? Un total de 21 résultats a été affiché. Les réponses sont réparties de la façon suivante : 1 solutions exactes 0 synonymes 20 solutions partiellement exactes Il y avait une grande différence entre les deux personnalités de ma mère. Il est arrivé, lorsque j’étais enfant que j’eusse à son sujet des rêves d’angoisse. Le jour, elle était une mère aimante, mais la nuit, elle me paraissait redoutable. Elle me semblait être comme une voyante, et en même temps un étrange animal, comme une prêtresse dans l’antre d’un ours, archaïque et scélérate. » [1] Aux origines de l’idée de complexe 1À partir de cette notation de la main même de Jung dans ses mémoires, on pourrait introduire le sujet du double par l’amplification du thème des deux mères, comme le fit Freud quand il élaborait la psychogenèse d’un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci; texte qui, rappelons-le, emporta la totale adhésion de Jung quand il le reçu des mains de son auteur. Mais l’explication psycho biographique serait un peu courte pour rendre compte de la richesse des ouvertures que la question du double propose à la pensée analytique jungienne. Nous serons pourtant bien obligé d’en passer par quelques éléments d’histoire des idées pour donner un cadre à l’articulation que nous proposons entre complexe et double que nous développerons à travers les notions jungiennes de persona et d’ombre. Nous évoquerons également la spécificité de l’aspect de mutualité qui habite la conception jungienne du transfert pour nous permettre d’ouvrir cette réflexion sur une courte vignette clinique. 2À la recherche d’une spécialisation dans ses études médicales, Jung jeune étudiant, tombe sur le manuel de psychiatrie de Krafft-Ebing dans lequel il lit que la maladie mentale est une maladie de la personne » face à laquelle le médecin s’engage avec la totalité de son être ». Cette révélation, au sens propre du terme qui lui permet de connaître par une voie surnaturelle quelque chose d’inconnu, va donner une orientation tout à fait spécifique à ses premiers travaux scientifiques. 3À partir des observations et réflexions cliniques de sa thèse de médecine Psychologie et pathologie des phénomènes dits occultes [2], il pose les bases de sa compréhension du fonctionnement psychique dans lequel s’animent des instances qu’il nommera complexes » et qu’il décrira comme des éléments personnels autonomes appartenant au fonctionnement du moi mais n’y étant pas encore intégrés, ou tout au moins qui ne sont pas reconnus ni assumés par lui [3]. Jung construit alors les prémices d’une conception d’un inconscient organique, vivant et dynamique. Il va jusqu’à suggérer que la manifestation du complexe peut être porteuse d’un avenir si on accepte de le décrypter de manière prospective, c’est-à-dire en inscrivant le message dont il est porteur dans le besoin de croissance et de réalisation soutenue par l’énergie de ce qu’il décrira dans la suite de ses recherches comme le soi [4] du sujet. 4On peut dans cette étude lire les expériences menées par Jung comme une sorte de déclinaison des rêveries d’une jeune adolescente aux prises avec les aspects conflictuels d’un projet féminin inconscient. Jung fait [5] en effet l’hypothèse qu’il ne s’agit pas d’autre chose que de nouvelles formations de caractère ou des tentatives de percée de la personnalité future qui, par suite de difficultés particulières se trouvent liées à certains troubles de la conscience. » 5Son travail à l’hôpital psychiatrique du Burghölzli, alors dirigé par Eugen Bleuler, le met en contact quotidien avec des malades psychotiques et lui permet de conforter ses intuitions sur le rôle à donner aux phénomènes de dissociation à l’origine de la formation des complexes, et cela non pas dans la seule acception pathologique classique, mais également dans l’approche dynamique des fonctionnements psychiques, c’est-à-dire comme une forme de proposition de la résolution d’un conflit qui aura à être pris en compte par le moi. 6Pour la jeune psychiatrie de la fin du XIXe siècle, si l’existence de l’inconscient était acquise, les expériences médiumniques, le somnambulisme, l’hypnose, sans parler de l’observation des hystériques sont le champ d’exploration privilégié au sein duquel la question de la discontinuité entre la conscience et l’inconscient est activement explorée et dont les manifestations sont décrites en termes de personnalités multiples ». Un des exemples les plus marquants de ces travaux est fourni par Théodore Flournoy, qui a inspiré quant à la méthode employée, la première publication de Jung sur les délires de Miss Miller dans Métamorphoses et symboles de l’inconscient [6], ouvrage qui scellera sa séparation d’avec Freud en 1912. 7Le chercheur reste alors, comme aujourd’hui, face à la question essentielle du lien unissant la personnalité consciente à l’inconsciente et de leurs rapports réciproques. Pour mémoire, rappelons que Pierre Janet développe ses travaux à la Salpêtrière à propos de l’hystérie et que Jung y fait un stage d’étude au cours de l’hiver 1902. L’abaissement du niveau mental, la faiblesse du moi sont des notions qui permettront à ce dernier de comprendre des affections dans lesquelles le manque, le manque de symbolisation ou encore la mise en représentation dans le corps, sont liés à une restriction du champ de conscience, ce qui évidemment diffère profondément de la notion freudienne de refoulement. 8L’application de ces intuitions trouvera pour Jung un premier champ d’expérimentation clinique dans les expériences d’association [7] qu’il mène à l’hôpital, à la fois comme recherche mais aussi comme conduite thérapeutique. On sait qu’il a soumis ces tests à Sabina Spielrein [8] qui réagit, par exemple, au mot battre » en étant incapable de se le remémorer. 9Mais ce qui intéresse Jung au premier chef est de repérer les effets de compensation de l’abaissement du niveau mental qui laisse apparaître sur la scène inconsciente du sujet les voies de dégagement d’une psyché qui figure, personnifie et donne vie à ces contenus complexuels qu’on a longtemps crus être de purs délires quand ce n’était pas l’expression immorale d’une quelconque possession démoniaque, et donc coupable. 10Jung qualifie ces complexes par leur tonalité affective » signifiant par là même leur forte composante personnelle et précisant en même temps leur autonomie qui les rend parfois difficilement identifiables à la personnalité consciente, telle qu’on croit la connaître. Ces complexes permettent donc de rendre compte de l’idée d’une psyché qui n’est pas une unité, mais une multiplicité contradictoire de complexes qui interagissent entre eux Tout complexe autonome, et ne fut-il que relativement autonome, présente la particularité de surgir sous forme d’une personnalité, c’est-à-dire de surgir, sur l’écran du fond mental, personnifié. » [9] Cette figurabilité du complexe, dans ses aspects les plus personnifiés, nous met d’emblée en contact avec une acception jungienne tout à fait typique des multiples facettes de la vie psychique, dans l’entre deux du double, à la fois ce qui est moi et non-moi. La dissociabilité de la psyché 11La notion de dissociabilité de la psyché qui découle de la théorie jungienne des complexes signifie que ces parts de la psyché se détachent elles-mêmes de la conscience jusqu’à un tel point que non seulement elles paraissent étrangères mais mènent une vie autonome de leur côté. » [10] Jung, dans une attitude de clinicien moderne, va se mettre alors à écouter les histoires que ses malades de l’hôpital lui racontent; il accueille de manière très originale pour l’époque, la voix du complexe comme l’expression d’un aspect de la vie psychique infigurable autrement que dans ces formes dissociées, à cause des trop faibles ressources symboliques dont dispose le moi fragile de ces patients. 12La position contre-transférentielle qui est alors la sienne et qu’il développera dans ses travaux à propos de l’identité inconsciente ou participation mystique, pourrait s’approcher de ce que César et Sára Botella [11] décrivent comme régression formelle de la pensée de l’analyste si l’analyste n’a pas recours à des solutions défensives investissement narcissique de l’analysé en tant que double, convictions toutes faites des théories analytiques prêtes-à-porter », mémoire, réinvestissement de ses propres traces mnésiques inconscientes aboutissant à un contre-transfert et donnant un sens déjà connu » à la relation, il se trouve confronté à la régression formelle de sa pensée, à l’inconnu. [...] Au plus près de l’inconnu éveillé par l’analysé, des interprétations particulièrement intuitives pourront ainsi surgir chez l’analyste. Par voie régrédiente directe, ces interprétations frayent l’accès à l’irreprésentable, autrement inaccessible, de l’analysé. » [12] 13Au-delà des expériences d’associations, les recherches de Jung à propos du contenu des délires de ses patients l’amènent à identifier le fond culturel et religieux lié aux grands mythes de l’humanité et qu’il reconnaît dans les productions des schizophrènes. L’émergence et le contenu de ces productions lui paraissent pouvoir remplir la même fonction de sens et donc, de résolution des conflits, que l’usage culturel et religieux en fait dans toutes les civilisations et de tout temps. 14Déjà, dans sa thèse de médecine, la question du rapport au mythe était posée dans les dédoublements de personnalité de la jeune fille, sujet de son étude clinique, mais exclusivement sous l’angle de la pathologie de la mythomanie. À partir de 1906, les échanges épistolaires avec Freud le conduisent à poursuivre sa réflexion sur les productions de l’inconscient dans la voie d’une différenciation de plus en plus précise vis-à-vis de la suprématie du refoulé sexuel freudien. C’est le rêve, qu’il fait à bord du paquebot qui les ramenait des États-Unis [13] avec Freud et Ferenczi qui lui permet de préciser son idée de l’inconscient collectif il y voyait une maison pourvue, au-dessous de sa cave ordinaire, d’une cave supplémentaire sous laquelle se trouvait encore un agrégat de poteries, d’ossements et de crânes préhistoriques. Freud lui interpréta qu’il s’agissait de désirs de mort à propos d’une personne de son entourage et Jung de son côté se mit à approfondir ses connaissances à propos des mythes et du symbolisme pour mettre en évidence leur accointance avec les contenus des délires des patients psycho-tiques. On peut voir dans cette simple anecdote un Jung phénoménologue, empiriste, d’abord attentif à l’observation de son propre inconscient. 15La notion jungienne de complexe introduit donc particulièrement bien cette formation du double, dans une acception qui ne renvoie pas exclusivement au même comme un certain niveau d’usage lexical peut nous le faire penser, mais avant tout à une dimension du monde interne intimement et émotionnellement vécue comme partie de soi et en même temps séparée, parce qu’étant projetée sur l’autre, dans le monde externe; elle peut alors être perçue comme négative, insupportable, et donc étrangère, ou encore comme fascinante et activant une forme de possession dans la psyché inconsciente de celui qui en est habité. Cette notion de complexe introduit la dimension subtile de la reconnaissance de l’altérité sur la scène intérieure, réverbérée dans et par la relation à l’autre, et elle conduit à reconnaître la difficile, sinon impensable, altérité de l’autre. 16On s’étonne parfois des appellations étranges données par Jung à ses concepts anima, animus, ombre, persona, etc. En fait, à travers l’approche complexuelle, on comprend qu’elles répondent à l’idée de personnification d’instances vivantes par lesquelles la dialectique du moi et de l’inconscient établit un dialogue actif et créatif. En les nommant complexes autonomes, Jung indique aussi le statut qu’il leur attribue dotés d’une énergie spécifique, les complexes vivent leur vie faite de rencontres, de recompositions, de décompositions dans les mouvements profonds de la vie psychique inconsciente confrontée aux aventures du monde externe. Par sa puissance, la vitalité de la vie complexuelle dans la psyché de l’individu évoque les entités spirituelles, âmes errantes, esprits malins ou bénéfiques, quand il ne s’agit pas d’animaux fantastiques ou de phénomènes naturels incontrôlables, qui, de tout temps ont habité la croyance humaine. 17 Non seulement les processus psychiques témoignent souvent d’une remarquable indépendance par rapport aux faits vécus par la conscience, mais on peut aussi discerner un net relâchement ou une séparation dans les processus conscients, [...] il existe des cas où ce n’est pas à proprement parler la personnalité tout entière qui est scindée en deux, mais où seules de petites parties s’isolent. Il s’agit même de très antiques expériences de l’humanité, que reflète l’hypothèse universellement répandue d’une pluralité d’âmes en un seul et même individu. » [14] 18 On le sait, ajoute Jung, l’expérience psychiatrique montre qu’il suffit de bien peu de choses pour faire éclater le semblant d’unité de la conscience pour la désagréger en ses éléments premiers. » [15] On pense aux notions de cryptes et de fantômes décrites par Nicolas Abraham et Maria Torok. L’importance donnée à la phénoménologie, qui permet à Jung de ne pas douter de la réalité des phénomènes psychiques issus de la dissociabilité de la psyché, l’autorise à relier ces phénomènes à l’expression d’une autre réalité, mythologique, préhistorique ou historique, celle-là Ces figures psychiques dotées d’une énergie considérable, souvent destructrice, symbolisent une libido surhumaine, aux multiples visages par laquelle s’actualisent, dans l’état profondément régressé de ces patients, des problématiques plus primitives » qu’infantiles, plus impersonnelles que propres au sujet et à son histoire. » [16] 19Jung donne un statut psychologique à part entière à ces instances psychiques primitives agissant dans l’inconscient de l’homme; il en fait des figures de l’autre », selon l’heureuse expression d’Élie G. Humbert [17], qui ne peuvent se réduire à des manifestations du déjà connu – fut-il mythologique ou culturel –, mais inscrivent leur figuration dans l’histoire et l’expérience singulière du sujet, et le complexe d’Œdipe en serait une parmi d’autres. Contrairement à ce qu’une lecture superficielle de Jung a pu laisser penser à certains, son interrogation sur le sens de la vie n’évince pas la question de la singularité et de l’unicité du rapport à l’autre. Ce rapport s’inscrit d’abord dans la psyché collective, dans les figurations archétypiques – l’humain ne se fait que dans la relation à l’autre –, dont le moi aura à se différencier en se mettant au contact avec les aspects conscients et inconscients les plus personnels de son appartenance individuelle. 20Ces catégories de la rencontre que propose l’expérience de l’inconscient archétypique correspondent aux formes que prennent les dynamismes inconscients pour intervenir dans la vie physique et psychique, c’est pourquoi leurs relations au conscient ne peuvent être dessinées à l’avance; elles ne sont en rien mécaniques. Ces catégories proposées par Jung sont comme la figure de l’autre, des médiatrices de la relation. » [18] Leur fonction médiatrice les place à la charnière du moi et du non-moi, caractéristique de la figure du double. Elles sont à la base de la constitution de l’identité du sujet [19], en même temps qu’elles autorisent, comme en tout premier lieu dans la relation primaire entre la mère et le bébé, la différenciation des composantes du même l’éloignement de celle qui est vécue comme même, la mère et la reconnaissance de l’altérité de l’autre, grâce à l’élaboration symbolique de l’absence. 21Ces instances psychiques dotées d’une puissante énergie archaïque s’activent dans des manifestations d’ordre complexuel, donc personnel, ce qui permet au moi de prendre en compte les désordres qu’elles provoquent, les besoins qu’elles expriment et de remonter ainsi jusqu’aux conflits inconscients dont elles exigent la résolution, ce qu’au mieux, on voit apparaître dans le travail d’analyse. La persona, l’anima, l’animus, l’ombre en sont les figures les plus communes. Elles se retrouvent sous des formes différentes, mais dans la même ligne thématique dans l’imaginaire de l’homme comme dans la culture et la mythologie des peuples. Leur élaboration au cours du travail d’analyse relie le sujet à son histoire personnelle et à ses avatars, tout en lui permettant de reconstituer les repères qui donnent sens à son existence au sein de la collectivité humaine. 22Parmi ces archétypes, la persona et l’ombre sont sans doute les deux modalités psychiques décrites par Jung qui nous rapprochent le plus du thème du double en nous permettant de l’explorer de manière originale. Bien qu’il ne lui ait plus apporté de modification après 1928, le concept de persona est intéressant à plus d’un titre, puisqu’il rend compte, en l’absence d’une métapsychologie systématisée chez Jung, d’une modalité d’identification et de constitution du moi, à la charnière entre le monde interne et celui des investissements d’objet, et des représentations collectives. La persona 23Persona est le nom latin du masque que l’acteur porte sur scène pour cacher son visage, se désingulariser en quelque sorte, afin d’amplifier la puissance d’évocation universelle de sa parole. Comme toujours, les acceptions que Jung propose à la notion de persona tout au long de son œuvre sont multiples et ouvrent sur des champs variés de l’expérience mais toutes ont à voir avec l’idée d’une identification aux valeurs ou aux figures qui appartiennent au monde collectif. Aujourd’hui, dans la foulée du développement des travaux sur l’attachement, on pourrait dire que la persona prend son origine dans le processus d’identification propre à la naissance et à la constitution de l’identité du sujet. La persona assure ensuite le sentiment de continuité narcissique dans la relation à l’autre et au monde. Dans ses expressions pathologiques, l’identification à la persona serait une forme de quête narcissique interminable, pouvant aller jusqu’aux limites de l’expérience de dépersonnalisation... 24Jung reconnaît à la persona la fonction psychique d’interface, intermédiaire pour le moi du sujet entre son monde interne et le monde externe elle serait la fonction qui permettrait aux moi de se présenter aux objets externes et d’entrer en relation avec eux, tout en tenant compte des objets internes. » [20] Dans cette acception, on pourrait y voir l’entre-deux de la double composante narcissique et objectale, naturelle dans les processus d’identification primaire. On verra, dans la vignette clinique présentée plus loin, une illustration de cet aspect. Mais Jung insiste aussi sur la dimension d’illusion, de mise en scène que la persona secrète de manière souvent défensive en provoquant des effets d’adhésivité aux valeurs et aux idéaux; elle est alors une formation de compromis entre l’individu et la société ». 25L’analyste winnicottien Jan Abram, dans Le langage de Winnicott, souligne la proximité qui existe entre les notions de faux self et de persona. Il écrit Cela me rappelle, dans la théorie de Jung, la persona qu’il définit comme étant un self qui se présente en société sous un aspect poli et socialisé. Cela ressemble au self sain de la théorie de Winnicott, qui constitue un intermédiaire entre le self privé et le monde extérieur au sens large. Une trop grande identification avec sa persona cependant est considérée par Jung comme relevant d’une organisation pathologique – tout comme le faux self présenté dans l’échelle d’évaluation par Winnicott. » [21] 26Dans la notion de persona telle qu’elle est décrite par Jung dans son aspect pathologique, ce qui est intéressant est bien qu’il la conçoive comme l’identification du moi à une image de lui-même, mais doublé des qualités puisées dans l’imaginaire collectif qui lui seraient nécessaires pour exister, survivre, en l’absence d’un sentiment de valeur suffisant. Pour illustrer cette idée, prenons l’exemple d’un événement récent qui a fait les titres des journaux. Une jeune femme se glisse dans les habits d’une victime de l’antisémitisme et met en scène sa propre attaque par des adolescents maghrébins et noirs. Tout se passe comme si son moi en quête de valeur était informé de la réponse exacte que cet acte va automatiquement provoquer dans le collectif. La réponse est donnée en termes de reconnaissance et d’empathie, qui sont en fait les sentiments dont, par la suite, la jeune femme avouera manquer personnellement de la part de son compagnon et plus généralement dans son histoire familiale. On pourrait dire qu’elle crée de toutes pièces le personnage provoquant une forte identification de la part des autres, capital d’identification nécessaire aux besoins profonds de son moi. 27Juliette Vieljeux montre clairement le fonctionnement en double qui existe entre le moi et la persona. Elle écrit Dans l’identification du moi à la persona, il n’y a plus de distance symbolique entre la représentation et la chose. La persona tient lieu de représentation une de ses faces est faite de l’adaptation au monde externe, l’autre face est plaquée au moi. » [22] Dans l’exemple considéré, on pourrait dire que les antennes de l’inconscient de la jeune femme, branchées sur l’air du temps du collectif, lui dictent le thème de sa mise en scène, tandis que son moi fragile ne peut pas prendre la juste distance, c’est-à-dire un point de vue éthique, par rapport au fantasme qui surgit en elle. Sa mise en acte est immédiate, avec les réactions en cascade de la presse et du monde politique, pris à leur tour dans les mêmes effets de persona, c’est-à-dire, eux aussi dans le besoin de promouvoir une image collective de valeur, sous forme de rapidité à réagir et d’efficacité dans la condamnation publique – qui viennent se substituer à la réalité d’un acte salvateur. Le fantasme sous-jacent est bien celui d’espérer récolter, comme la jeune femme, reconnaissance et adhésion, non plus dans l’image de la victime, mais dans celle de la généreuse compassion. 28 Ici, au contraire, il s’agit d’une mise en scène qui, bien au-delà d’une vérité psychologique de souffrance, est parvenue à habiter une névrose collective » à travers l’inquiétante familiarité d’un scénario où les désirs et les pulsions d’une société ont pu se délivrer une fois de plus. » [23] 29L’effet miroir est provoqué par le fait de prendre la représentation du sujet pour le sujet lui-même. » [24] On pourrait alors décrire la persona pathologique comme un double du moi, éphémère refuge narcissique » investi d’une image idéale qui viendrait masquer les arrières-plans de fragilité identitaire et les aspects d’ombre personnelle qui l’envahissent. Comment cette jeune femme croyait-elle – aujourd’hui – mieux faire entendre sa blessure d’identité que par ce scénario macabre ? 30Dans la clinique, souvent les patients apportent d’emblée l’expression d’une souffrance qu’ils repèrent dans l’écart qui s’installe entre celui ou celle qu’ils donnent à voir aux autres et celui qu’ils se sentent être réellement, au plus intime d’eux-mêmes. Les débuts de l’analyse s’amorcent alors par un travail sur la dissolution de la persona dont les effets sont saisissants pour le patient son moi, déshabillé du leurre de son double idéal se défait de ses attitudes de sur-adaptation à l’environnement extérieur. On peut alors parfois voir la charge de l’idéal se déplacer et se réinvestir dans l’analyse elle-même, dans la relation de transfert qui anime un mouvement de régression teintée d’infantilisme qui permet, dans un premier temps, de supporter de passer ce premier cap de transformation et qui rapproche de la construction d’un vrai moi-peau. 31C’est dans les termes de la différenciation que le travail d’analyse jungienne se décrit le plus explicitement. L’exemple de la persona montre bien combien le moi a besoin de se différencier de la psyché collective pour que la place qu’il doit nécessairement prendre dans la vie sociale et relationnelle lui appartienne en propre et ne fonctionne dorénavant plus comme une sorte de moi parasite, clivée de ses fondements et de ses limites. 32Le travail sur le retrait des projections de la persona dans le monde externe ouvre au patient un nouvel espace de projection à l’intérieur même du cadre analytique, et la conception jungienne du transfert y explicite un éclairage particulier de la question du double. En effet, pour Jung, les projections de transfert s’activent dans la réciprocité des échanges conscients et inconscients entre l’analyste et l’analysant – chacun pour ainsi dire étant à la fois miroir et glace sans tain. Miroir, car l’autre n’est vu qu’à travers le filtre d’une image inconsciente de soi-même » [25], et glace sans tain, car la rencontre avec la radicale altérité de son analyste imposera au patient de faire le sacrifice d’une image idéale de lui-même. C’est en entrant plus avant dans le travail sur la dimension négative refoulée du moi, qu’il aura à se confronter à son ombre. Mais pour l’analyste également, l’élaboration sans cesse renouvelée des manifestations complexuelles provoquées par la relation au patient impose qu’il poursuive son propre travail d’analyse et accepte de reconnaître les transformations que celles-ci provoquent en lui. 33Jung a en effet décrit à l’aide de l’imagerie et des métaphores des alchimistes la relation de transfert dans la double composante, celle de la combinaison de deux corps chimiques qui transforme intimement les deux protagonistes de la relation. C’est pourquoi, le plus souvent, le vocabulaire jungien ne donne pas un poids spécifique à la différence entre transfert et contre-transfert, mais les élabore ensemble dans la relation transférentielle, indiquant par là même que l’analyste est lui-même pris dans un réseau de projections et de représentations inconscientes suscitées par son analysant c’est la commune inconscience dont la richesse symbolique pourra être exploitée par l’analyste, à condition qu’il l’entende dans ses formulations silencieuses, sans images, et au plus près de ses sensations. C’est d’elle qu’il pourra tenir des indications sur les composantes peu ou non représentables de la relation, en particulier sur sa dimension incestueuse, au sens large et symbolique du transfert érotique, qui œuvre au dénouage du transfert idéalisant du patient. Dans ce travail en double, diraient encore les Botella, l’analyste avance avec le patient dans l’exploration sans fin de la vie de l’inconscient partagée entre patient et analyste. L’ombre 34Plus encore que la persona, l’ombre dans l’acception jungienne, évoque le jeu de conjonction qui anime l’idée même de double, encore une fois, non pas du côté du spéculaire, mais bien de l’autre côté du miroir, sur le versant où les aspects refoulés du moi ne sont ni reconnus ni intégrés, ou encore sur le versant où ils exercent une puissante fascination et peuvent donner lieu à des effets de possession. L’origine de l’ombre s’explique pour Jung comme corollaire de l’accès à la vie symbolique; l’ombre serait alors le pendant et la conséquence du travail d’élaboration opéré par le moi conscient, elle naîtrait dans sa lumière. Elle est marquée par le poids des interdits venant du collectif et par le poids du refoulé issu de la vie pulsionnelle personnelle, mais plus généralement, elle apparaît dans le rapport du sujet, qui se doit d’affirmer sa cohésion et son choix, avec l’ambiguïté générale. » [26] Jung a d’abord vu dans l’ombre la queue de saurien de l’homme civilisé. Mais par la suite, il développe l’idée que l’ombre est beaucoup plus que la répression de la vie instinctive. 35La résistance au changement, la peur de l’inconnu nous font penser que la conscience se développe également en opposition aux formes qu’elle ne parvient pas à intégrer parce qu’elle les appréhende comme des valeurs qui la dépassent l’ombre vient alors interroger les valeurs qui circonscrivent le moi au sein du projet d’individuation Le moi existe dans son jugement personnel de valeur. Ce jugement est de l’ordre du sentiment et il est personnel parce qu’il ne se réfère à aucun code axiologique. Or c’est précisément ce sentiment de valeur qui est atteint, corrodé, éprouvé par la nécessité de prendre en compte ce qu’on avait rejeté et, plus encore, par l’expérience des lois naturelles de la réversibilité et par la découverte du caractère relatif de la personnalité. » [27] Mais il faut aussi considérer que certains effets de l’ombre, qu’on repère dans l’analyse, n’ont pas cette coloration négative mais au contraire se manifestent sous forme d’inflation, de grandiosité ou de fascination alors que leur lien avec l’ombre est en relation directe avec la difficulté du sujet à reconnaître et à assumer les limites de son moi. 36On le voit plus clairement maintenant, l’idée d’ombre chez Jung n’est pas à entendre seulement dans une complémentarité, ni même dans un couple d’opposés, fussent-ils dynamiquement reliés, mais elle appartient bien à la personnalité, elle est la personnalité non développée, parfois rejetée par le moi et projetée à l’extérieur, l’ombre c’est alors l’étranger inquiétant en soi, cet autre-en-nous. Elle peut aussi prendre les habits d’un étranger merveilleux, fascinant, les limites de notre identité se décentrant vers des valeurs et des sentiments imaginaires. 37L’ombre apparaît alors comme un organisateur qui donne vie à des dimensions qu’aussi bien l’inconscient collectif que l’inconscient personnel refoulent dans une société qui promeut toujours plus les valeurs de liberté, de désir et d’idéal, dans un rapport indifférencié à des imagos parentales teintées de grandiosité, les images d’ombre nous rappellent cette autre moitié de notre ciel, faite de vulnérabilité, de fragilité et de réserve, toutes choses qui n’ont pas cours dans notre monde externe, mais qui, pourtant nous constituent intimement et participent de notre entièreté. L’ombre met en cause les achèvements conscients et en relativise la valeur [28] » écrit encore Élie Humbert; elle n’est pas une castration, au sens où les contours et les limites du moi qu’elle dessine sont bien réels. 38Pour tenter de donner une présence clinique à l’usage de ces notions dans la pratique jungienne, j’ai choisi de décrire une courte aventure transférentielle avec un enfant et sa mère. Si ces quelques séances se sont passées voilà de nombreuses années, elles ont laissé en moi un souvenir très vif qui a certainement orienté ma recherche sur la question du double. Raphaël, un enfant sans persona aux prises avec l'ombre maternelle 39Raphaël a 8 ans quand sa mère demande à me consulter. Contrairement à ce qui se passe généralement, elle a préféré venir seule avant que je ne les reçoive ensemble. 40Avec beaucoup d’émotion, elle évoque pour moi leur accordage raté » au moment de sa naissance. Il est le premier enfant de sa génération, aussi bien du côté de la mère que du côté du père; les deux familles se sont emparées de cette naissance, sans que la mère ait pu résister pour faire elle-même connaissance avec son enfant. Immédiatement après sa naissance, elle a été envahie par l’impression de ne pas être à la hauteur, surprise d’autant plus grande et insupportable qu’elle était une professionnelle de la première enfance. Elle pensait ne rien comprendre à cet enfant qui a eu très tôt 4 semaines une allergie au lait, une bronchiolite et des problèmes de peau. 41On pourrait dire que le moi de la mère, identifiée à sa persona de soignante, n’a pas pu être sollicité par les émotions et les représentations internes et d’ordre inconscient que la maternité déclenche. De plus, la survalorisation du collectif familial l’a contaminée, lui rendant inaccessible sa tâche modeste et intime de mère suffisamment bonne. D’emblée l’enfant a manifesté une grande souffrance psychique à laquelle la mère n’a pas su comment répondre; ce qui lui confirmait en miroir la réalité de son incompétence. Les premiers mois ont été extrêmement difficiles, à tel point qu’elle a préféré le donner en nourrice de jour plutôt que de prolonger un possible congé de maternité dont elle avait rêvé. 42Les mois passants et la mère rassurée par la bonne adaptation de l’enfant chez la nourrice, leur relation s’améliore, mais sur un mode extrêmement fusionnel elle se souvient qu’elle lui cédait sur tous ses désirs J’avais besoin qu’il m’accepte... ». À l’âge de deux ans, période de la crise d’opposition dans l’émergence de la pulsionnalité œdipienne, Raphaël commence à avoir de très fortes colères la mère avait alors compris qu’elle ne pouvait plus lui céder toujours et elle commençait à mettre des limites. Cependant, les colères de l’enfant la perturbaient profondément, à tel point qu’elle se mettait en colère à son tour et elle se souvient de s’être souvent trouvée dans le même état que lui, pour sa plus grande honte. À quatre ans, Raphaël a un petit frère qui conforte la mère et la rassure dans son rôle et sa fonction maternelle, alors que pour Raphaël les problèmes ne font qu’empirer et durent jusqu’à ce jour tics, difficultés d’endormissement, énurésie, mais surtout, ce qui reste aujourd’hui le symptôme majeur, les énormes colères. 43Le tableau est finement décrit par la mère qui, à partir de l’analyse qu’elle a entreprise, voudrait soutenir et aider son enfant envers qui elle éprouve une grande culpabilité, parfois encore haineuse, en même temps qu’une grande tendresse. 44La rencontre avec Raphaël seul est impressionnante il dresse un inventaire extrêmement précis et détaillé de tous ses maux. Les tics concernent une petite chanson, toujours la même, qu’il ne peut s’empêcher de répéter à l’infini dont les paroles évoquent un petit bonhomme et qui, à la fin, se clôt sur un raclement de gorge. Cela horripile sa mère, mais il a remarqué qu’il a recours à ce rituel dans de nombreuses situations, hors de sa présence. Raphaël n’a aucune difficulté scolaire, mais son comportement bagarreur, si ce n’est violent dans la cour de récréation, a plusieurs fois provoqué les plaintes des parents des enfants. Raphaël rapporte ses difficultés sur le mode de l’aveu. Il est le seul coupable et, à l’entendre, jamais il ne s’exonère sur quelqu’un d’autre de ses problèmes. Comme s’il ne pouvait pas projeter le négatif hors de lui et qu’il avait à l’endosser totalement. 45L’échange avec lui est cependant facile, Raphaël parle volontiers et il s’investit d’emblée dans les projections sur moi d’un transfert à coloration magique, omnipotent, auquel il veut donner toutes ses chances pour être guéri », selon sa propre expression. De mon côté, je sens mon empathie sollicitée par la souffrance de cet enfant. Je lui propose de dessiner sa famille et je peux constater une organisation de la différence des sexes et des générations suffisamment claire pour un enfant de cet âge. Le non-usage de la couleur dans le dessin donne cependant une idée d’un retrait de la vie pulsionnelle, de la rétention de la vitalité et de la créativité comme de l’agressivité même si le dessin est structuré, son atmosphère reste triste. 46Je lui propose ensuite de dessiner une scène selon son désir et sa fantaisie. Il s’applique à représenter un retour à Paris, quand on quitte la maison de campagne ». La première partie de l’exécution du dessin consiste à partager une feuille orientée horizontalement en deux dans le sens transversal et de ne dessiner que dans sa partie supérieure. Là encore, Raphaël ne fait pas usage de couleurs. La moitié inférieure de la page, celle que les enfants de son âge utilisent généralement comme plancher, sol, terre, herbe etc. pour donner une limite vers le bas, sur le dessin de Raphaël reste absolument vide, il n’y a rien, qu’un blanc qui éveille en moi une certaine angoisse... 47Raphaël est absorbé, concentré. Il me tend fièrement son dessin et m’explique que c’est un moment qu’il n’aime pas, quand il faut quitter la campagne pour rentrer à Paris où il n’y a pas d’espace pour jouer dehors, ni de liberté car il faut aller à l’école. Il représente une maison, un arbre, une voiture conduite par son père qui, de profil, cache sa mère. Son frère et lui sont à l’arrière, on les distingue tous les deux. 48Je suis sollicitée par le thème de la séparation qui habite le dessin et par le blanc, ce vide de représentation auquel elle semble a priori renvoyer. La position transférentielle induite par le dessin n’est plus dans l’aveu, mais dans l’expression d’un affect douloureux. Je propose à Raphaël l’idée que les séparations doivent être bien douloureuses parce que son dessin nous montre qu’elles ouvrent sur du vide... Il reste un instant rêveur, puis reprend son dessin, le retourne et dessine l’exact symétrique du premier dessin... en miroir. Je suis assez déconcertée par la rapidité et l’efficacité de sa réaction visant à combler le vide de la séparation... Il m’explique fort intelligemment, que devant la maison, il y a un lac, et la scène se reflète dans l’eau ». Je ne regrette pas mon intervention peut-être trop rapide, car elle m’a montré sa mobilité défensive et le travail du déni par le retour dans l’indifférencié du même. 49Dans la poursuite des entretiens préliminaires, en vue de ce que j’envisageais déjà comme une probable demande de psychothérapie pour Raphaël, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que le père n’avait pas été informé de la démarche entreprise par la mère, qu’il était tout à fait opposé à ce que son fils soit confié à une personne extérieure à la famille, et qu’il allait s’en occuper lui-même, en faisant le projet de travailler un peu moins... Les entretiens ont donc pris fin sur ce refus paternel sur lequel il n’a pas été possible de revenir. 50Que dire de cette séquence et en quoi illustre-t-elle la question du double telle que j’ai essayé de la développer ? 51Du point de vue de son développement psychique, Raphaël apparaît comme un grand blessé narcissique la matrice relationnelle précoce n’a pas été suffisamment nourrissante et étayante pour permettre au moi de se constituer des limites différenciées, une identité autonome et solide dans sa confrontation aux remises en question que sont les épreuves de différenciation de son altérité dans les conflits avec les autres et sa mère en particulier. Entre sa mère et lui, on dirait que la folie à deux de la relation primaire, qui avait pour fonction d’assurer les conditions symboliques d’un inceste érotique structurant, est encore présente dans un processus de répétition sans fin la dualité en boucle n’ouvre sur aucune dimension d’inconnu, comme dans l’image du serpent qui se mord la queue, tout se répète à l’identique. L’énergie en jeu est énorme, d’une violence inouïe, et pourtant elle s’absorbe et s’annule. On pourrait dire que tout se passe entre eux comme si l’inceste des origines se représentait, toujours revécu dans cet équivalent de scène de ménage » pour qu’enfin une issue inattendue surgisse. L’issue serait la sortie du miroir mortifère c’est-à-dire la différenciation entre l’inconscient maternel et celui de l’enfant pour la mère, ce serait que son enfant devienne un autre, un étranger familier, qui pourrait vivre et intégrer cette part d’étrangeté en lui-même, non comme une séparation qui débouche sur le vide, mais comme une part d’inconnu qui lui ouvre l’accès à sa position de sujet. La réaction de Raphaël à la séparation indique que sa position de sujet n’est pas établie la séparation entre soi et l’autre n’enclenche pas la créativité du symbolique, mais elle appelle la froideur glacée du symétrique. 52Le moi de l’enfant n’a pas trouvé le recours d’une organisation défensive de type persona. On rencontre parfois en effet, dans nos cabinets ces enfants metteurs en scène de réassurance, ces enfants trop sages qui soignent leur mère en s’adaptant admirablement à sa pathologie, comme dans le complexe de la mère morte d’André Green. 53Ici, le moi de l’enfant est si peu différencié qu’il n’a, en fait, pas pu mettre en place de défenses efficaces Raphaël ne trouve pas sa place dans la communauté de ses pairs ni avec ses parents. Dans ces conditions, le recours à l’archaïcité nous amène à parler plus volontiers de défenses du soi; elles sont peu adaptées à la réalité externe et leurs importants effets de dépersonnalisation touchent au registre psychotique. Elles ont pour fonction de construire une carapace rigide autour du projet d’individuation du soi – promoteur du moi. Ces défenses ne permettent que peu de contacts avec l’autre, si ce n’est sur un mode stéréotypé, répétitif, ou agressif. La maturation affective du sujet est comme arrêtée. La psyché de l’enfant est possédée par l’ombre de sa mère il se comporte comme elle, lui renvoie en miroir sa propre ombre, sous forme d’échec, de violence, d’incompréhension et elle sent qu’elle risque de rejeter son fils de plus en plus fortement. 54Du point de vue de la mère, on pourrait dire que pour des raisons que nous ignorons, la relation à son enfant n’a pas pu se mettre en route selon ce processus très particulier de l’attachement. Il implique une forte dimension instinctuelle, c’est-à-dire une régrédience des limites et du contrôle du moi la folie à deux, afin d’assurer l’activation des schèmes de comportement universels liés à la fonction maternelle qui permet au moi et à l’inconscient d’être possédés par l’archétype, dans sa dimension constructive. L’archétype du maternel, quand il s’active naturellement met la mère dans la situation de jouer le jeu, en quelque sorte. Ici, une persona de mère fait défaut, persona au sens positif d’intermédiaire entre sa psyché et la vie physico-psychique de son enfant, et ce d’autant plus lourdement que le métier de cette femme en relation avec la petite enfance lui avait toujours fait penser qu’elle saurait être une bonne mère pour ses enfants à venir et qu’elle s’était vue confortée dans cette image par l’investissement unanime des deux familles. 55Mais ce qu’elle a donné à sentir et à connaître à son enfant a été un mode de communication et de relation basé sur la détresse, la culpabilité, l’insatisfaction et sans doute une rage secrète contre celui qui l’empêchait d’être une mère selon ses attentes idéales. Face à ce complexe maternel destructeur, la vie précoce du bébé Raphaël va rencontrer une mère sans persona, incapable d’offrir une scène à son bébé sur laquelle déployer les affects mutuels et narcissisant dont ils ont tous les deux besoins. 56L’enfant est violemment exposé aux contenus d’ombre qui habitent la psyché maternelle en deçà des attentes idéales du collectif auxquelles elle est identifiée. Elle est obligée de l’éloigner d’elle pour le protéger. L’identité de l’enfant va se construire sur le socle d’une identification négative et se nourrir d’un continuel partage d’expériences de déplaisir, ce qui va orienter la construction de son moi et de ses défenses. Il s’agit d’un rapport en double miroir, dans lequel il n’y a pas d’espace pour que la mère signifie à l’enfant sa position valorisante de sujet, à la fois comme elle et différent d’elle, sauf à l’éloigner d’elle. La mutualité, dont parle Winnicott, n’existe pas suffisamment dans leur relation; la réciprocité sur le versant du plaisir et de la gratification n’est pas suffisante, et par conséquent, elle ne pourra pas les transformer progressivement en deux individualités – séparées et cependant en relation. 57On pourrait dire que les conditions banales de la relation primaire lorsqu’elles imposent si peu de différenciation entre la mère et son bébé, la construction du moi de l’enfant absorbe par identification et de manière massive, les contenus de la psyché inconsciente maternelle. Dans le cas de Raphaël et de sa mère, ces contenus nous semblent renvoyer de manière dominante à des représentations d’insécurité et de détresse, qui sont renvoyées en miroir à la mère par son enfant, sans qu’elle puisse les détoxiquer », mais qui, au contraire, l’angoissent un peu plus... Il n’est pas indifférent de constater que dès qu’elle a entamé un travail d’analyse pour elle-même, c’est-à-dire qu’un tiers est entré en jeu, la mère peut alors faire exister son enfant en tant que sujet et souhaiter qu’il puisse élaborer, comme elle, avec un tiers analyste, sa part d’enfant de leur problématique mutuelle. 58Comment comprendre maintenant la symptomatologie de l’enfant et son dessin ? Étant donné que ces entretiens préliminaires n’ont pas eu la suite prévue d’une thérapie, les réflexions qui vont suivre n’ont pas d’autre statut que celui d’hypothèses diagnostiques. 59Raphaël m’a frappée d’emblée par sa capacité à prendre ses difficultés à son propre compte, culpabilité qui pour ses 8 ans m’a paru tout à fait suspecte. La bulle fusionnelle d’indifférenciation, fortement teintée de négativité, dans laquelle il a grandi n’a sans doute pas permis à son jeune moi d’expérimenter la sortie de la dimension du double régnant naturellement dans la relation primaire, au profit d’un moi je valorisé et valorisant, qui aurait dû s’ériger dans la différenciation, donnant ainsi forme et contenu aux besoins du projet de croissance du soi... 60Ce n’était pas tant la culpabilité du bouc émissaire dans laquelle il se représentait, mais bien l’absence d’autre qui était troublante dans son système de représentation de lui-même et de son monde. Pourtant, tous les ingrédients pour une juste projection phobique sur l’autre étaient à sa disposition, depuis le petit frère casse-pieds, en passant par les copains bagarreurs, ou les parents trop sévères, etc. Pas de projection, pas de tiers, pas d’échappatoire névrotique dans ce face à face psychique avec et dans l’ombre de la mère. On pense immanquablement au regard captateur de Méduse. 61Il me paraît tout à fait intéressant de considérer les modalités défensives mises en place par l’inconscient de l’enfant comme tentatives pour se protéger dans cette fusion meurtrière. L’expérience du complexe maternel négatif invente des solutions, à la fois pour exprimer le conflit interne et pour le solutionner. 62D’emblée, j’ai été frappée par l’équivalent symbolique entre l’altérité manquante dans la relation entre la mère et son fils et la thématique du tic. Il s’agit d’une chansonnette, une ritournelle, comme ces berceuses répétitives et rassurantes qui se chantonnent autour des berceaux, mais qui racontent souvent des histoires terribles, pour exorciser la peur. Celle-ci met en scène un petit bonhomme sans nom qui habite dans la tête de Raphaël. Si l’on considère l’aspect prospectif du complexe, on voit que le petit bonhomme en question pourrait bien être absolument nécessaire pour échapper aux dangers de l’emprise maternelle; dans la réalité, la mère est horripilée. Inconsciemment, quelque chose s’impose à Raphaël sur le mode du tic, et cela marque une distance, conflictuelle, certes, avec sa mère. On pourrait dire que le tic fabrique de la différenciation là où le fantasme maternel semble demander toujours plus de ressemblance... Mais sur le plan symbolique, le tic est bonhomme, c’est-à-dire à la fois homme bon, mais également un masculin toujours présent, toujours disponible, dans son habillage mythologique. Quand Raphaël m’en a parlé, l’image du petit bonhomme sculpté dans sa règle par le jeune Jung et caché dans le grenier s’est imposée à moi. 63Mais évidemment, on ne peut pas éluder la question du père, face à ce petit bonhomme. On pourrait l’entendre comme un appel au père, singulièrement manquant dans le couple mère-fils. Je l’ai également entendu comme une chanson magique pour ne pas désespérer de faire venir un secours masculin paternel. Et ce complexe paternel fragile était resté disponible au moi, à tel point qu’il pouvait être projeté dans le transfert sur la proposition thérapeutique que je représentais pour Raphaël. Il voulait que je le guérisse... 64À propos des colères, comme du raclement de gorge qui ponctue la chansonnette du petit bonhomme, dans le travail avec les enfants aussi bien qu’avec les adultes, on constate souvent que l’explosion de colère est la parade défensive pour se protéger d’une expérience de dépersonnalisation. Les sentiments de frustration ou d’impuissance qui déclenchent la crise viennent rencontrer la fragilité identitaire, là où la différence entre soi et l’autre est insuffisamment arrimée au sentiment de valeur. La colère vient alors relancer le sentiment d’exister grâce à l’expression dans le corps et tient à distance les affects de dépersonnalisation. Mes colères m’ont sauvé, elle me donnaient la certitude que je n’étais pas mort » se souvient un homme en analyse. 65Raphaël est en effet habité par une violence qui ne concerne pas tant une saine rivalité avec ses pairs, qui le rendrait bagarreur dans les cours de récréation; non, c’est plutôt la violence du lien incestueux à la mère qui l’anime, ce double qui le fait disparaître dans l’indifférencié et qu’il tente désespérément de nous faire entendre. Assigné à une place doublement symétrique de sa mère, le projet du sujet masculin en Raphaël était encore inhabité, irreprésentable, vide. Son père n’était pas prêt à ce que son fils rencontre et se confronte à cet autre double, à la fois proche et inconnu qu’est l’analyste. Mais peut-être le refus du père était-il lié à une nouvelle compréhension de cette dimension d’identification entre père et fils, dont sans doute, lui aussi avait manqué... Notes [1] Jung Ma vie, souvenirs rêves et pensées, recueillis par Aniela Jaffé, trad. R. Cahen, et Y. Le Lay, Paris, Gallimard, p. 71,1973. [2] Jung Psychologie et pathologie des phénomènes dits occultes », in L’Énergétique psychique, trad. Y. Le Lay, Genève, Librairie de l’Université Georg, 1981. [3] Le contenu complexuel demeure en quelque sorte entre l’inconscient et le conscient comme en clair obscur; il est ressenti, certes par le sujet, d’une part comme appartenant à sa conscience ou ayant des affinités avec elle; mais d’autre part il reste une existence autonome [...] qui en tout cas, n’obéit pas nécessairement aux intentions subjectives ». Jung 1964. Dialectique du moi et de l’inconscient, trad. R. Cahen, Paris, Gallimard, p. 135. [4] Sur le sens spécifique de ce concept, voir le glossaire dans Agnel A., Jung, la passion de l’autre, Toulouse, Milan, 2004. [5] Jung Psychologie et pathologie des phénomènes dits occultes », L’Énergétique psychique, op. cit., p. 207. [6] Jung Métamorphoses et symboles de l’inconscient revu et reédité sous le titre Métamorphoses de l’âme et ses symboles, trad. Y. Le Lay, Genève, Librairie de l’Université Georg, 1953. [7] Jung & Riklin F., Experimentelle Untersuchung über Assoziationen Gesunder », Gesammelte Werke, 2, Olten & Freiburg im Breisgau, Walter Verlag. [8] Burghölzli hospital records of Sabina Spielrein, première publication Sabina Spielrein, Jung’s patient at the Burghölzli », MINDER B. 1994, in Luzifer-Amor, Zeitschrift zur Geschichte der Psychoanalyse, Vol 7, n°14, puis Journal of analytical psychology, Vol. 46, n° 1, January 2001, p. 27. [9] Jung 1933, Die Beziehungen zwischen dem Ich und dem Unbewussten, Dialectique du moi et de l’inconscient, trad. R. Cahen, Paris, Gallimard, 1964, pp. 157-158. [10] Jung Collected Works 8, § 253, cité par Pieri, Dizionario junghiano, Torino, Bollatti Boringhieri, entrée Scissione clivage, dissociation, 1998. [11] Botella C. & S., La dynamique du double », in Le double, Revue française de psychanalyse, monographie sous la direction de C. Couvreur, Paris, 1995. [12] Ibid., p. 80. [13] McGuire W., Analytical psychology. Notes on the seminar given in 1925 by Jung, Princeton, Princeton University Press, 1989, pp. 22-23. [14] Jung 1971 La dissociabilité de la psyché », Les racines de la conscience, trad. Y. Le Lay, Paris, Buchet/Chastel, p. 486. [15] Ibid. [16] Agnel A., Jung, la passion de l’autre, op. cit., p. 21. [17] Humbert 1983 Jung, Paris, Éditions universitaires, p. 54, réédition Hachette, 2004. [18] Ibid., p. 54. [19] Allain-Dupré B. et Maffei G., Il doppio e l’estraneo nella costituzione dell’identità », Psicoanalisi e Metodo, L’incontro con l’altro, N° 1, Pisa, Edizioni ETS, 2001. [20] Vieljeux J., La persona, étude théorique du concept », in Cahiers jungiens de psychanalyse, La persona, n° 58,1988, p. 4. [21] Abram J., Le langage de Winnicott. Dictionnaire explicatif des termes winnicottiens, trad. C. Athanassiou-Popesco, Paris, Éditions Popesco, 2001, p. 304. [22] Vieljeux J., op. cit., p. 6. [23] Mattei B., Chronique Rebonds, Un miroir tendu à la République », in Libération, 20 juillet 2004. [24] Ibid., [25] Agnel A., op. cit., p. 55. [26] Humbert L’homme aux prises avec l’inconscient. Réflexions sur l’approche jungienne, Paris, Retz, 1992, p. 27. [27] Ibid., p. 29. [28] Ibid., p. 25. NL4blO.