Lareligion ; Les contemplations ont aussi un sens mystique : il s’agit de l’itinéraire spirituel de Victor Hugo, qui veut « contempler Dieu » comme annoncé dans sa préface. Le poète s’interroge sur le destin humain, le sens de la mort. Il partage ses doutes et son désespoir suite au décès de sa fille.L’œuvre fleuve de Victor Hugo met le génie littéraire au service de la défense d’une humanité broyée par l’injustice. Elle donne une postérité aux damnés de la terre et de la mer. Leurs cris n’ont pas fini de résonner. Victor Hugo. - Janvier 2016. Un camp de roms sous la passerelle du boulevard Ney, à Paris. 400 personnes vivent alors le long de cette ancienne voie de chemin de fer, où le souvenir napoléonien tutoie une misère bien actuelle. - Récit - Journaliste au service Forum Publié le 14/10/2021 à 1903 Temps de lecture 10 min En 1848, Victor Hugo monte à la tribune de l’Assemblée nationale constituante. Il lance aux parlementaires de la toute neuve Deuxième République française Le XVIIIe siècle a aboli la torture, le XIXe siècle abolira sans doute la peine de mort ». Chez Victor Hugo, Robert Badinter aime retrouver l’étincelle du combat qu’il a emporté il y a tout juste quarante ans, alors que la peine de mort trouvait encore un large appui dans l’opinion publique française. Le 9 octobre 1981, le Journal officiel publiait la loi qui abolissait la peine capitale. L’avocat Badinter devenu Garde des Sceaux venait de gagner sa plus belle plaidoirie, une victoire emblématique de l’ère Mitterrand. Lors de récentes commémorations organisées au Panthéon, Emmanuel Macron s’est engagé à relancer le combat pour l’abolition universelle », au plan mondial donc, avec une rencontre au plus haut niveau », début 2022. Ce n’est bien sûr pas Victor Hugo qui a inventé » l’abolition de la peine de mort. Il est question de tordre le cou à l’application la plus extrême de la loi du Talion depuis le milieu du XVIIIe siècle, moment où le juriste Cesare Beccaria Bonesana mit en doute l’efficacité de l’exécution capitale dans Des Délits et des Peines. Il me paraît absurde que les lois, qui sont l’expression de la volonté publique, qui détestent et punissent l’homicide, en commettent un elles-mêmes, et que pour éloigner les citoyens de l’assassinat, elles ordonnent un assassinat public », écrit ce Milanais qui préfère l’esclavage perpétuel à la mort. L’idée fait son bonhomme de chemin dans différents cénacles. En 1768, le grand-duché de Toscane abolit la peine capitale. Le royaume de Tahiti en fera de même en 1824. Le signe spécial et éternel de la barbarie » Mais la France du docteur Guillotin, elle, n’est pas près de ranger la veuve » au musée. Le 15 septembre 1848, lorsque Victor Hugo prononce son discours abolitionniste devant la Constituante, la peine capitale va de débats en déboires. Le moment est néanmoins important, car il s’agit de donner à la très brève Deuxième République sa Constitution Qu’est-ce que la peine de mort ?, lance à ses pairs l’écrivain devenu parlementaire. La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie. Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne. Ce sont là des faits incontestables. » Hugo reproche à ses opposants de vouloir continuer à exécuter les criminels de droit commun. Je vote l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort », conclut-il. Cet engagement n’a rien de neuf pour l’écrivain français. En 1829, Victor Hugo écrit Le Dernier Jour d’un condamné qu’il renonce d’abord à signer. En un long monologue intérieur, le meurtrier qui attend le bourreau livre ses souvenirs, ses angoisses, ses regrets, ses souffrances, son rejet au ban de l’humanité. C’est en traversant peu auparavant la place de l’Hôtel-de-Ville, à Paris, où le bourreau graissait la guillotine en prévision d’une exécution, que l’auteur a conçu ce roman à thèse, descendu par une partie de la critique, salué en revanche par Sainte-Beuve et Alfred De Vigny. La force de son plaidoyer réside dans le choix d’avoir anonymisé le personnage du condamné, un homme comme les autres livré à la mort pour un crime quelconque, ce parti pris renvoyant le lecteur aux grands principes plutôt qu’au simple récit. Hugo veut servir l’universel. Victor même pas mort Victor Hugo est né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris. Poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français, il reste dans nos souvenirs comme ce grand-père immortalisé par Nadar, lourd d’une vie de convictions et de travail. Et pourtant, Victor n’est pas mort. Ses craintes et ses combats assurent le relais posthume. En témoigne ce sondage Ipsos/Le Monde qui, en 2020, donnait 55 % de Français favorables au rétablissement de la peine capitale. Depuis, Eric Zemmour leur a donné raison, même s’il estime qu’il y a tout de même d’autres priorités. Je ne pense pas qu’on ait bien fait d’abolir la peine de mort. Philosophiquement, j’y suis favorable », tranche le polémiste. Aujourd’hui, Le Dernier Jour d’un condamné est toujours étudié dans les lycées français. L’œuvre présente l’avantage d’être accessible par sa concision, là où Les Misérables pèsent leurs 365 chapitres, un par jour. Les deux récits poursuivent cependant un objectif commun. Dans ses romans, explique Jean-Marc Hovasse qui a consacré une ample biographie à l’écrivain français, l’ambition est de s’adresser à tout le monde, aux érudits comme à ceux qui ont un accès plus limité à la culture. Le but de Victor Hugo a toujours été d’élever le niveau de ses lecteurs. Enormément d’ambition est venue de son humanisme. Il était contre la littérature de pur divertissement, même s’il en connaissait les ficelles ». Ses livres se sont énormément vendus de son vivant et par la suite, avant que le cinéma ne prenne le relais. En 1956, le réalisateur Jean Delannoy donne une nouvelle jeunesse à Notre-Dame de Paris, avec pour acteurs principaux Gina Lollobrigida et Anthony Quinn. La musique, la comédie musicale, le théâtre, des jeux vidéos tous récitent aujourd’hui du Victor Hugo, adaptant et réadaptant au fil des années cette œuvre aux airs de conte défait, mêlant critique sociale et heroïc fantasy dans l’ostentation d’un amour difforme. En 2019, l’incendie de Notre-Dame a remis le roman de Victor Hugo à l’honneur. euros ont été récoltés grâce à la vente de l’édition Gallimard du classique hugolien et donnés à la reconstruction de la cathédrale gothique. L’histoire renvoie ainsi ses balles. En 1831, alors que paraissait Notre-Dame de Paris, Hugo critiquait le sort réservé au monument parisien. C’est ainsi qu’on agit depuis tantôt 200 ans avec les merveilleuses églises du moyen âge, écrivait-il. Les mutilations leur viennent de toutes parts, du dedans comme du dehors. Le prêtre les badigeonne, l’architecte les gratte, puis le peuple survient, qui les démolit… ». Hugo défenseur du patrimoine, défenseur des petits et des opprimés, défenseur de l’âme humaine. Hugo le réaliste-idéaliste, le romantique, le croyant. Hugo l’auteur pulsionnel d’une œuvre romanesque ambitieuse, d’une poésie lyrique, de romans à thèse, de pièces de théâtre Cromwell, Hernani ou encore Ruy Blas, de mémoires et de carnets de voyage. Hugo raconte, digresse, s’emporte. Hugo est une bête de travail littéraire. De l’écriture à la politique En 1848 toutefois, il passe de l’écriture à la politique. Elu parlementaire, il appuie la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la Deuxième République. L’homme qui se revendique de la descendance de Napoléon Ier lui paraît alors distingué et intelligent ». Ce sont les premières élections depuis 1792 à se dérouler au suffrage universel masculin. Et comme Victor Hugo tient le vainqueur d’Austerlitz pour un héros et un génie – son père Joseph Léopold Sigisbert Hugo a été maréchal de camp sous le Premier Empire –, il soutient logiquement le dernier prince impérial Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République. Pari gagné. Mais rapidement la brouille s’installe entre le parlementaire et le nouveau chef de l’Etat, peut-être en raison de dissensions sur l’enseignement. Contre l’Eglise et ses soutiens, Hugo défend l’école laïque. Hugo le conservateur se fait de plus en plus progressiste. Après le coup d’Etat du 2 décembre 1851 qui fait de Louis-Napoléon Bonaparte le nouveau Napoléon III et marque l’avènement du Second Empire, Victor Hugo devient l’un de ses plus farouches opposants. Il doit se cacher et quitte la France pour la Belgique. Il est proscrit. On connaît la suite. Hugo s’installe à la Grand-Place de Bruxelles durant huit mois. Son premier pamphlet contre le nouvel empereur – Napoléon Le Petit – incite les autorités belges à lui demander de quitter le territoire durant l’été 1852. C’est le début de l’exil pour Jersey et Guernesey. Hugo ne rentrera en France qu’après la bataille de Sedan 1870 qui marque la défaite de la France face à la Prusse. C’est la fin du Second Empire et le début de la IIIe République. A plusieurs reprises, l’écrivain a parcouru la Belgique en tous sens, ponctuant ses visites de comptes rendus au style très hugolien. Mais c’est à Jersey, en 1852, qu’il écrit son célèbre poème L’expiation. Waterloo et sa morne plaine » tiennent la vedette dans ces vers passionnés, bien qu’à cette époque l’auteur n’ait toujours pas mis les pieds sur le champ de bataille. Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine ! Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine, Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons, La pâle mort mêlait les sombres bataillons. D’un côté c’est l’Europe et de l’autre la France. » Ouvrez-moi, je viens pour vous » Waterloo est aussi l’endroit où, en 1861, Victor Hugo termine les Misérables, son roman le plus fort, le plus emblématique, le plus universel. Dans la préface, il plante un décor qui n’a pas vieilli Tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit, ne seront pas résolus … tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. » A son éditeur italien Daelli, Hugo écrit que Partout où l’homme ignore et désespère, partout où la femme se vend pour du pain, partout où l’enfant souffre faute d’un livre qui l’enseigne et d’un foyer qui le réchauffe, le livre Les Misérables frappe à la porte et dit Ouvrez-moi, je viens pour vous ». Pour Victor Hugo, la misère est le vêtement du genre humain ». En 1871, le déclenchement de la Commune de Paris prête une scène aussi spectaculaire que réelle à l’histoire romancée de Jean Valjean, de Cosette et de Javert. L’auteur prend fait et cause pour les Communards qu’il propose d’accueillir à Bruxelles où il est venu régler la succession de son fils Charles. Les autorités belges sont furibardes, l’affaire tourne à la polémique, fait des vagues dans la presse et au parlement. Hugo est prié de quitter le pays. Le 1er juin 1871, il prend le train et se réfugie à Vianden au Luxembourg où il écrit L’Année terrible, qui contient ses poèmes dédiés aux insurgés Les Fusillés et À ceux qu’on foule aux pieds. L’œuvre de Hugo est immense. Par la production, par le talent, par l’extraordinaire empathie dont l’auteur fait preuve pour les damnés de son époque et pour sa capacité visionnaire. Plus d’un siècle et demi après la sortie des Misérables, un être humain sur six reste confronté à la faim, les violences faites aux femmes sont dénoncées chaque jour, la moitié des pauvres de la planète sont des enfants. Damnés de la mer Damnés de la terre, mais aussi damnés de l’océan comme dans Les Travailleurs de la mer, ce roman inspiré par le nouvel univers de celui qui durant ses dix-neuf années d’exil va regarder la France depuis les îles Anglo-Normandes. La mer devient, écrit l’essayiste Simon Leys, une compagne, une inspiratrice, un objet de contemplation quotidienne, attentive et passionnée ». Elle est ce théâtre homérien où bouillonnent des éléments tout au service de dieu, obstinés dans leur volonté de ramener l’homme à sa piètre condition de mortel. Une brindille insignifiante dans le maelström du monde. La peine, la misère, l’injustice… Et pourtant, Hugo est un indécrottable optimiste. Ses critiques les plus acerbes lui reprochaient de ne pas penser, tant il croyait dans le progrès et la capacité de l’homme à évoluer vers un meilleur. Le poète Leconte de Lisle le qualifiera de bête comme l’Himalaya ». Le temps a démontré que Victor Hugo avait raison sur bien des choses. Beaucoup de ses détracteurs sont tombés dans l’oubli. Cette lucidité, cette prémonition, cette inclination à saisir l’homme dans son universalité, accompagnent le lecteur tout au long de l’œuvre hugolienne. On ne choisit ni son origine, ni sa couleur de peau Comme on rêve d’une vie de château quand on vit le ghetto Naître l’étau autour du cou comme Cosette pour Hugo … Sortir d’en bas, rêver de déchirer ce tableau », chante Calogero et Passi dans Face à la mer. Victor Hugo n’a pas fini d’inspirer. Erik Orsenna Hugo, c’est un grand frère qui vous prend par la main» Pour Erik Orsenna, Victor Hugo est un trésor un brin intimidant, mais dont il faut oser forcer la porte. Entretien - Chef du service Forum Par William Bourton Publié le 14/10/2021 à 1636 Temps de lecture 3 min L’académicien français Erik Orsenna a accepté de parrainer la collection des œuvres de Victor Hugo. Il nous explique pourquoi. Pourquoi nous engagez-vous à relire Hugo ? Parce que nous avons un trésor, et ce trésor, c’est Hugo. Mais on a un rapport paresseux avec ce trésor. On sait qu’il est là mais on se dit qu’on n’a pas besoin d’aller y voir. Et puis, quand on vous dit de le lire, par une sorte d’esprit de contradiction, vous dites non » – et quand on vous le dit à l’école, c’est encore pire… Il faut forcer la porte du trésor. Moi, je vis avec Hugo comme je vis avec La Fontaine je n’arrête pas de les lire. Hugo, c’est une planète, et la planète Hugo s’appelle l’humanité ». C’est tous les êtres humains et au fond, tous les êtres vivants en même temps. Donc allez-y, essayez ! Mais essayez hors des sentiers battus ; parce que c’est un univers complet. Explorons les trésors qui nous sont offerts... En quoi Hugo est-il un trésor » ? Hugo, c’est le » trésor dans tous les domaines. Sa poésie n’est pas connue, hormis deux, trois choses sur La légende des siècles. Mais si vous la lisez, vous allez être bouleversés parce que c’est à la fois un géant et un frère. C’est ça qui est formidable avec les plus grands écrivains, les plus grands artistes ils sont évidemment totalement inatteignables par leur taille et en même temps, ils nous parlent du plus profond d’eux-mêmes. Hugo, c’est un grand frère qui vous prend par la main. Pourquoi refuser cette main qu’il nous tend ? Mais Hugo, c’est aussi un œil, qui nous force à regarder ce qui l’embête. Ainsi, ses textes politiques sont exceptionnels. Notamment ce texte dans lequel il parle du sac du Palais d’été de Pékin Lettre au capitaine Butler, 1861. Cet édifice était une sorte de dialogue exceptionnel du XVIIIe siècle entre ce qu’il y avait de meilleur dans l’art chinois et de meilleur dans l’art européen, via les Jésuites. Et en 1860, les armées franco-britanniques ont dévasté ce palais, ce trésor absolu, comme si on avait massacré Versailles – et Versailles n’est que français. Et Hugo a fait un texte incroyable, qui est encore lu et appris, souvent par cœur, par les petits élèves chinois… Il est partout, cet homme-là . Il est avec Les travailleurs de la mer, il est avec Les Misérables… C’est l’ouvrage que vous conseilleriez pour commencer à celui qui n’aurait jamais lu Hugo ? Pourquoi pas ? Moi, j’adore L’homme qui rit. Mais ça peut être aussi Notre-Dame de Paris. Vous pouvez commencer n’importe où. Vous plongez et vous vous dites Oh, je ne savais pas qu’il avait écrit ça, je ne savais pas qu’il me parlait ». Ainsi, quand sa fille meurt, il est bouleversant, ce géant… Ce géant est bouleversant dans toutes les dimensions de notre humanité c’est ça le résumé de l’affaire. C’est comme Shakespeare, c’est comme Cervantès, c’est comme Diderot tous ces gens qui sont des univers, qui sont des trésors et qui sont des compagnons qui nous aident à vivre, qui nous aident à comprendre, qui nous aident à être plus grands et plus divers que nous. On parle de la biodiversité, mais la biodiversité il faut la mettre dans notre vie nous-mêmes. On ne peut pas lutter contre ce désastre qui est l’effondrement de la biodiversité et ne pas en soi-même être bio-divers ». C’est ça qui me frappe le plus cette contradiction entre le géant et le grand frère. Hugo est fraternel. Il a la passion de la fraternité. Il n’y a pas besoin de Dieu pour ces gens-là , l’humanité suffit. Le fil info La Une Tous Voir tout le Fil info Sur le même sujet Retrouvez grâce au Soir, l’œuvre immortelle et engagée d’un monument de la littérature. Aussi en Livres Lola Lafon réhabilite Anne Frank Quand tu écouteras cette chanson » est un dialogue entre deux écrivaines, même si l’une d’elles est morte en 1945. Lisez le premier chapitre. 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Les Contemplations 1856Sortie 1856 France. Poésielivre de Victor HugoRésumé Qu'est-ce que Les Contemplations? " C'est l'existence humaine sortant de l'énigme du berceau et aboutissant à l'énigme du cercueil; c'est un esprit qui marche de lueur en lueur en laissant derrière lui la jeunesse, l'amour, l'illusion, le combat, le désespoir, et qui s'arrête éperdu au bord de l'infini " Préface. Le recueil des Contemplations rassemble des textes écrits par Hugo sur plus de vingt ans, et classés selon une chronologie fictive. De la célèbre Réponse à un acte d'accusation, où le poète pose en révolutionnaire de la langue, à Ce que dit la bouche d'ombre, inspiré de l'expérience du spiritisme, en passant par les poèmes sur la mort de Léopoldine, ce sont les mémoires d'une âme qui se dessinent en creux. Parues en 1856 entre Les Châtiments et La Légende des siècles, Les Contemplations marquent le sommet de l'œuvre poétique de Victor présent dans - Les meilleurs recueils de poésie pour ceux qui n'aiment pas la poésie- Les meilleurs recueils de poésie- Les meilleurs classiques de la littérature française- Les meilleurs livres français- Les livres à emporter dans les forêts de Sibérie- Les livres les plus appréciés à l'école- Les meilleurs livres du XIX° siècle- Les livres qu'on commence mais qu'on ne finit La Légende des siècles 1883Sortie 1859 France. Poésielivre de Victor HugoRésumé Caïn, échevelé, livide, fuyant Jéhovah implacable ; les maîtres de l'Olympe se riant du troupeau des mortels ; le formidable combat des Titans et l'ignoble renoncement des lâches ; Vulcain, Mars, Vénus ; Agni, Vâyou, Indra, rivalisant d'impuissance ; le riche paysan et le pauvre marin ; la marâtre ; l'assassin ; l'enfant au front pur comme le saint prophète... Tous aiment, prient, tuent, pleurent, narguent, besognent, craignent... La voilà la triste et fabuleuse histoire des hommes Quelle misère ! Quelle splendeur ! Prodigieux récits où le pur côtoie toujours l'abject, l'honneur, le déshonneur, la lumière, les ténèbres. Du fond de l'éternité à l'aube des siècles naissants, le poète voit, se dresse et raconte. Alors, humbles autant qu'éclairés, sur le seuil d'un nouveau millénaire, écoutons la légende. Car de notre incertaine destinée, la seule vérité est le néant qui nous guette..Aussi présent dans - Les meilleurs recueils de Les Travailleurs de la mer 1866Sortie 1866 France. Romanlivre de Victor HugoRésumé Pour pouvoir reconstruire un nouveau bateau à vapeur après le naufrage de La Durande, il faudrait sauver la précieuse machine du navire dont le constructeur est mort. Donc qu'un homme seul, matelot mais aussi forgeron, ait l'audace de se risquer plusieurs jours jusqu'aux rochers Douvres où repose l'épave – et d'affronter la mer. L'homme qui accepterait ce péril seraitplus qu'un héros. Je l'épouserais», dit alors Déruchette, la nièce de l'armateur. Et parce qu'il s'est épris de la jeune fille, Gilliatt va tenter l'entreprise. Mais suffit-il d'une idylle pour construire un roman d'amour ? Celui-ci en tout cas ne saurait bien finir, car le cœur humain, dit Hugo, est une fatalité intérieure». Les Travailleurs de la mer, dont l'action se déroule dans l'archipel de la Manche, est d'ailleurs aussi bien un roman d'aventures, à l'époque de la machine et de la révolution industrielle, que la fable épique d'un homme seul face aux éléments. Et bien avant de le faire paraître en 1866, Hugo n'avait pas sans raison choisi de l'intituler L' Lucrèce Borgia 1833Sortie 1833 France. Théâtrelivre de Victor HugoRésumé Eh bien! veux-tu que je prenne le voile? Veux-tu que je m'enferme dans un cloître, dis? Voyons, si l'on te disait Cette malheureuse femme s'est fait raser la tête, elle couche dans la cendre, elle creuse sa fosse de ses mains, elle prie Dieu nuit et jour, non pour elle, qui en aurait besoin cependant, mais pour toi, qui peux t'en passer ; elle fait tout cela, cette femme, pour que tu abaisses un jour sur sa tête un regard de miséricorde, pour que tu laisses tomber une larme sur toutes les plaies vives de son coeur et de son âme, pour que tu ne lui dises plus, comme tu viens de le faire avec cette voix plus sévère que celle du jugement dernier Vous êtes Lucrèce Borgia! Acte III, scène 3Aussi présent dans - Les meilleures pièces de théâtre- Les meilleurs livres du XIX° La Fin de Satan 1886Sortie 1886 France. Poésielivre de Victor HugoRésumé Satan déchu tombe dans l'abîme, mais le Mal persiste à travers sa fille Lilith-Isis. Celle-ci ramasse les trois armes dont Caïn s'est servi pour tuer Les Orientales 1829Sortie 1829 France. Poésielivre de Victor HugoRésumé Lorsque Les Orientales paraissent en 1829, le romantisme français s'est déjà tourné vers l'Orient que la guerre d'indépendance grecque a rendu plus présent encore. Mais si Hugo n'est pas ici un précurseur, la nouveauté de son recueil éclate pourtant dans la couleur, l'étrangeté luxuriante des mots, la puissance d'images concrètes et toute la virtuosité du vers. Ainsi se compose la somptueuse image d'un monde désarrimé comme un fantasme, mais un monde ardent et sensuel, plein de désir et d'énergie.
Ala mère de l'enfant mort. 07:30. Victor HUGO (1802-1885) A la mère de l'enfant mort. Oh! vous aurez trop dit au pauvre petit ange. Qu'il est d'autres anges là -haut, Que rien ne souffre au ciel, que jamais rien n'y change, Qu'il est doux d'y rentrer bientôt; Que le ciel est un dôme aux merveilleux pilastres,Commentaire composé. Dernière mise à jour 07/12/2021 • Proposé par viktor élève Texte étudié Oh ! je fus comme fou dans le premier moment, Hélas ! et je pleurai trois jours amèrement. Vous tous à qui Dieu prit votre chère espérance, Pères, mères, dont l’âme a souffert ma souffrance, Tout ce que j’éprouvais, l’avez-vous éprouvé ? Je voulais me briser le front sur le pavé ; Puis je me révoltais, et, par moments, terrible, Je fixais mes regards sur cette chose horrible, Et je n’y croyais pas, et je m’écriais Non ! — Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans nom Qui font que dans le cœur le désespoir se lève ? — Il me semblait que tout n’était qu’un affreux rêve, Qu’elle ne pouvait pas m’avoir ainsi quitté, Que je l’entendais rire en la chambre à côté, Que c’était impossible enfin qu’elle fût morte, Et que j’allais la voir entrer par cette porte ! Oh ! que de fois j’ai dit Silence ! elle a parlé ! Tenez ! voici le bruit de sa main sur la clé ! Attendez ! elle vient ! Laissez-moi, que j’écoute ! Car elle est quelque part dans la maison sans doute ! Victor Hugo, Les Contemplations - IV, IV Publié en 1856, Les Contemplations est un recueil de poésie composé de 156 poèmes rassemblés en 6 livres. Oh ! je fus comme un fou dans le premier moment... » est le 4ème poème du livre 4ème Pauca Meae », le livre de deuil dédiée à sa fille Léopoldine où le poète tente d'établir une forme de communication avec elle malgré sa mort. Le titre Pauca Meae » est une citation latine signifiant Quelques mot pour ma fille ». Le poète place les poèmes dans un ordre déterminé, conçu pour suggérer au lecteur une chronologie et un enchaînement logique des sentiments. Les textes sont ainsi regroupés par thèmes et selon une progression cohérente d'abord le désespoir, puis la nostalgie, la méditation sur la mort, et enfin l'acceptation et l'espoir d'une vie après la mort. Le sentiment dominant exprimé par ce poème est une souffrance conduisant à la folie. Nous verrons donc dans un premier temps comment Victor Hugo exprime cette souffrance et dans un second temps, nous étudierons le mouvement vers la folie dans lequel le poète est emporté. I. L'expression de la souffrance Le champ lexical de la souffrance les verbes souffrir, éprouver, pleurer » insistent sur la profondeur du désespoir du père ; désespoir qui s'explique par le refus d'accepter le décès de sa fille. En effet, nous pouvons également relever le champ lexical de la révolte je me révoltais ; je n'y croyais pas ; elle ne pouvait pas m'avoir ainsi quitté ; c'était impossible ». L'oxymore affreux rêve » ainsi que la précision crue du vers 6 suscite efficacement l'imagination du lecteur Je voulais me briser le front sur le pavé ». Ce verbe de volonté est suivi de digraphes /br/ et /fr/ qui produisent des sons durs, amplifiant la violence de ce vers. Le poète souhaite mourir car sa douleur n'est pas supportable. La souffrance s'exprime également par la syntaxe et la ponctuation Les interjections oh ! et 17 ; hélas ! ; Non ! » sonnent comme des cris de cœur. La fonction expressive de l'exclamation est un moyen de donner à la phrase par moment la brièveté et le déchaînement de la plainte. Du vers 3 à 5, Hugo s'adresse à certains de ses lecteurs pères et mères », par interrogation rhétorique, qui auraient pu vivre la même souffrance que lui ; c'est une façon de quêter une aide, une consolation, de lutter contre la solitude où sa souffran Accédez à la suite de ce contenu Accèdez aux contenus premium de 20aubac gratuitement en proposant votre propre corrigé, ou en obtenant un accès payant. VictorHugo et la peine de mort. C'est à l'adolescence, lorsqu’il voit un bourreau installer la guillotine, que Victor Hugo commence son combat contre la peine de mort. Pendant toute sa vie, V. Hugo va tenter de plier l'opinion en décrivant l'horreur de l'exécution, sa barbarie et sa cruauté. Selon lui, ce châtiment est inefficace, les Vous êtes ici Accueil Histoire Grands dis... Victor Hugo 15 septembre 1848 Contenu de l'article Victor Hugo abolition de la peine de mort 15 septembre 1848 Toute sa vie Victor Hugo a été un farouche abolitionniste. Ce combat contre la peine de mort est d'abord mené au moyen de son oeuvre littéraire. Dans deux romans, Le dernier jour d'un condamné 1829 et Claude Gueux 1834, il dépeint la cruauté des exécutions capitales auxquelles il a assisté dans son enfance. S'il avoue que l'écriture l'a libéré d'une culpabilité, il ajoute, dans la préface de 1832 du dernier jour d'un condamné, que se laver les mains est bien, empêcher le sang de couler serait mieux ». Élu pair de France, Victor Hugo tente sans succès de convaincre ses collègues lors du procès de Pierre Lecomte, accusé de tentative d'assassinat sur Louis-Philippe, d'écarter le châtiment suprême. Mais, c'est au cours de la séance de l'Assemblée constituante du 15 septembre 1848 qu'il prononce son discours le plus célèbre pour l'abolition de la peine de mort. Déjà , en 1830, à l'Assemblée nationale, cette question avait donné lieu à un débat public. La proposition de loi de Destutt de Tracy déposée le 17 août 1830 est suivie d'un vote par la Chambre des députés d'une Adresse au Roi demandant l'abolition. Puis la loi du 28 avril 1832 modifiant le code pénal supprime neuf cas passibles de la peine capitale complot sans attentat, fausse monnaie, contrefaçon des sceaux de l'Etat, certains incendies volontaires, vol avec circonstances aggravantes notamment et généralise les circonstances atténuantes. En 1838 ont lieu de nouveaux débats au cours desquels intervient Lamartine. En 1848 deux jours après la proclamation de la Deuxième République, un décret du Gouvernement provisoire abolit la peine de mort en matière politique. Dans une lettre à Lamartine du 27 février 1848, Victor Hugo approuve l'abolition. Candidat à l'Assemblée constituante lors du scrutin complémentaire du 4 juin 1848, il explique, dans sa profession de foi du 26 mai 1848, ce qu'il attend de la République une liberté sans usurpation et sans violence, une égalité qui admettra la croissance naturelle de chacun, une fraternité non de moines dans un couvent, mais d'hommes libres, donnera à tous l'enseignement comme le soleil donne la lumière. » Après les émeutes de juin, il intervient, pendant tout le mois de juillet, en faveur de nombreux prisonniers politiques menacés d'exécution et de déportation. Quelques mois après la proclamation de la République, il s'agit pour les représentants de la Nation de la doter d'une Constitution. L'article 5 du projet, inspiré par le développement du romantisme révolutionnaire et par le fait que dans une période si troublée les opposants d'aujourd'hui, parfois qualifiés de criminels », ont vocation à devenir les dirigeants de demain, dispose que la peine de mort est abolie en matière politique ». Trois députés, Coquerel, Rabuan et Buvignier, déposent alors des amendements identiques visant à supprimer les mots en matière politique. », ce qui a pour conséquence de proposer d'étendre l'abolition aux crimes de droit commun. C'est pour soutenir cette rédaction de l'article que Victor Hugo intervient à l'improviste », mais il ne parvient pas à la faire adopter. Les amendements sont rejetés par 498 voix contre 216. Victor Hugo poursuivra ce combat jusqu'à sa mort. Lors de l'exil, il mènera une campagne auprès de la population de Guernesey pour la commutation de la peine du criminel John Tapner et échoue face à l'inflexibilité du secrétaire d'État de l'Intérieur, Lord Palmerston. Ses espoirs de voir sa cause progresser avec le retour de la République seront déçus par la sanglante répression des communards ».Pour autant, ce discours constituera une référence pour ceux qui militeront pour l'abolition de la peine de mort jusqu'à la loi du 9 octobre 1981. Le citoyen Victor Hugo. Messieurs, comme l'honorable rapporteur de votre commission, je ne m'attendais pas à parler sur cette grave et importante matière. Je regrette que cette question, la première de toutes peut-être, arrive au milieu de vos délibérations presque à l’improviste, et surprenne les orateurs non préparés. Quant à moi, je dirai peu de mots, mais, ils partiront du sentiment d’une conviction profonde et ancienne. Vous venez de consacrer l’inviolabilité du domicile ; nous vous demandons de consacrer une inviolabilité plus haute et plus sainte encore ; l’inviolabilité de la vie humaine. Messieurs, une constitution, et surtout une constitution faite par et pour la France, est nécessairement un pas dans la civilisation ; si elle n’est point un pas dans la civilisation, elle n’est rien. Très bien ! très bien ! Eh bien, songez-y ! Qu’est-ce que la peine de mort ? La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie. Mouvement. Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne. Mouvement. Ce sont là des faits incontestables. L’adoucissement de la pénalité est un grand et sérieux progrès. Le 18° siècle, c’est là une partie de sa gloire, a aboli la torture ; le 19° abolira certainement la peine de mort. Adhésion à gauche. Plusieurs voix. Oui ! oui ! Le citoyen Victor Hugo. Vous ne l’abolirez pas peut-être aujourd’hui ; mais, n’en doutez pas, vous l’abolirez ou vos successeurs l’aboliront demain ! Les mêmes voix. Nous l’abolirons ! Agitation. Le citoyen Victor Hugo. Vous écrivez en tête du préambule de votre constitution En présence de Dieu, » et vous commenceriez par lui dérober, à ce Dieu, ce droit qui n’appartient qu’à lui, le droit de vie et de mort. Très bien ! très bien ! Messieurs, il y a trois choses qui sont à Dieu et qui n’appartiennent pas à l’homme l’irrévocable, l’irréparable, l’indissoluble. Malheur à l’homme s’il les introduit dans ses lois ! Mouvement. Tôt ou tard elles font plier la société sous leur poids, elles dérangent l’équilibre nécessaire des lois et des mœurs, elles ôtent à la justice humaine ses proportions ; et alors il arrive ceci, réfléchissez-y, messieurs, Profond silence que la loi épouvante la conscience ! Sensation. Messieurs, je suis monté à cette tribune pour vous dire un seul mot, un mot décisif, selon moi ; ce mot, le voici Écoutez ! écoutez ! Après février, le peuple eut une grande pensée le lendemain du jour où il avait brûlé le trône, il voulut brûler l’échafaud. Très bien ! — Sensation. Ceux qui agissaient sur son esprit alors ne furent pas, je le regrette profondément, à la hauteur de son grand cœur. A gauche Très bien ! Le citoyen Victor Hugo. On l’empêcha d’exécuter cette idée sublime. Eh bien, dans le premier article de la constitution que vous vous votez, vous venez de consacrer la première pensée du peuple, vous avez renversé le trône; maintenant consacrez l’autre, renversez l’échafaud. Vif assentiment sur plusieurs bancs.Je vote l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort. Découvrezle poème Ce Que C’est Que La Mort de Victor Hugo, extrait du recueil de poésie Les Contemplations, en eBook gratuit, ePub, pdf, vidéo et écoute audio. Retrouvez cette œuvre parue au 19ème siècle, illustrant le courant du Romantisme, en lecture libre, texte et image à télécharger du poète. La vidéo
Unêtre humain qui s'éteint, ce n'est pas un mortel qui finit, mais un immortel qui commence. La tombe est un berceau. La mort n'est pas une chute dans le vide, mais une montée dans la lumière. Quand on a la vie, ce ne peut être que pour toujours. Mourir, c'est aussi beau que naître. Est-ce que le soleil couchant n'est pas aussi beau
Quec'est la seule joie ici-bas qui persiste De tout ce qu'on rêva, Considérez que c'est une chose bien triste De le voir qui s'en va ! — Victor Hugo, Les contemplations. Du même auteur. Les Poèmes de Victor Hugo de A à Z. Lettrines photographiées sur des ailes de papillons par Kjell Sandved. À Alexandre D. À Alphonse Rabbe; À André Chénier; À Aug. V. À Canaris; À YThWS.