D’Après une Idée de Tony Jordan, James Payne, Jeff Povey et Sarah Phelps Avec Ophelia Lovibond, Michael Landes, Jessica Hynes, Shaun Parkes Pays Angleterre Nombre d’Episodes 8 Genre Aventure Résumé Hooten, aventurier anticonformiste, fait équipe avec l’historienne intrépide Alex Lindo-Parker pour voyager à travers le globe à la recherche de trésors cachés, du manuscrit de Bouddha à la tombe d’Alexandre le Grand. Avis Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les séries d’aventures ne sont pas légion. Certes, l’on pourrait évoquer des dérivés tels que Back Sails ou Lost, mais peu de productions peuvent se targuer d’être le pendant télévisuel d’Indiana Jones, pas même Les aventures du jeune Indiana Jones. Au début des années 2000, il y a bien eu Sydney Fox pour surfer sur le succès de Tomb Raider, Aventure et associés ou encore la mini-série Allan Quatermain et la Pierre des ancêtres. En dehors de cela, force est de reconnaître que le genre ne suscite qu’un engouement mesuré auprès d’un public restreint. Et c’est ce que semble démontrer Hooten & the Lady, en dépit de toutes ses qualités. Le concept de départ est connu de tous et ne fait guère dans l’originalité. Un duo d’aventuriers un chasseur de trésors et une éminente historienne se lance à la recherche des plus célèbres reliques archéologiques. Chaque épisode étant l’occasion de parcourir le globe et de se pencher sur un mystère historique à résoudre en l’espace d’une quarantaine de minutes. Là où certaines énigmes tiennent la dragée haute aux spécialistes de tout poil depuis des décennies, voire des siècles, il est vrai que la brièveté avec laquelle la présente série traite chaque sujet a de quoi faire pâlir les professionnels. Pourtant, il n’est guère question de s’attacher à une quelconque véracité historique. Cela pourrait paraître pour une faiblesse si cette orientation narrative n’était pas parfaitement volontaire et assumée. Hooten & the Lady ne s’en cache pas. Le but principal est de divertir. Certes, cela génère quelques raccourcis faciles où les retournements de situation rapides doivent avant tout cadrer avec la durée d’un format restreint. On songe notamment à des épilogues plus expéditifs que révélateurs. Et pourtant, cela fonctionne. Est-ce dû à son énergie débordante ? À sa manière de ne pas se prendre au sérieux ? À moins qu’il ne s’agisse d’une curieuse alchimie entre ces éléments… Sans aucun doute, mais tout cela paraîtrait vain sans un duo de tête convaincant. Là encore, on pourrait s’arrêter sur la disparité de leur caractère, leur approche pour contourner les pièges ou se dépêtrer de situations inextricables. C’est néanmoins dans cette dualité, ce constant affrontement des points de vue, que naît la complémentarité de leurs compétences. Quand bien même refusent-ils de l’admettre eux-mêmes. Le ton est donné avec des réparties percutantes et légères. L’humour est l’un des principaux moteurs de la série. Une bonne dose de sarcasmes et de railleries pour dédramatiser le tout permet d’instaurer une ambiance décomplexée. Seuls quelques aspects relatifs au passé de Hooten tendent à contraster cette bonhomie ambiante. Autre atout de la série, un cadre qui change constamment et se paye le luxe de décors naturels. La quête de Shambhala au Bhoutan, l’exploration de l’Amazonie sur les traces de l’El Dorado, la recherche de la tombe d’Alexandre le Grand en Égypte ou encore un détour par l’Éthiopie pour retrouver les mines du roi Salomon… On développe une gamme de paysages et de sujets hétéroclites qui viennent renouveler le plaisir et l’intérêt de la série au fil des épisodes. Quand bien même le schéma narratif est similaire. Relativement ténu, le fil rouge prévaut surtout pour l’évolution de la relation entre Hooten et Alex Lindo-Parker. Si la présente série n’invente rien, elle n’en demeure pas moins un honnête divertissement, synonyme de dépaysement et de péripéties en tout genre, pour les amateurs d’aventures. Malgré quelques facilités historiques qui feront tiquer les puristes et les archéologues, Hooten & the Lady privilégie l’action et l’humour au cœur d’environnements aussi variés que somptueux. L’on pourrait y déceler la continuité officieuse de Sydney Fox, tant la construction des épisodes est similaire. Quant à la témérité de Hooten, difficile de ne pas le rapprocher de Nathan Drake Uncharted. En dépit de son énergie, son allant naturel et sa volonté à moderniser une formule relativement convenue, Hooten & the Lady ne trouvera pas suite. La faute à un public ne répondant pas à l’appel. Au vu de certaines productions de piètre qualité qui perdurent envers et contre tout, un constat aussi incompréhensible que déplorable. Note 14/20 [youtube] Par Dante